Prospection 19-35 Emicritony      481

Prospection 19-35 Emicritony      481

30 décembre 2021 carrières diverses 0

Prospection 19-35  Emicritony      481

La période hivernale étant propice aux prospections en ce que la végétation est beaucoup moins fournie, et en ce que la neige, lorsqu’elle est là, dénonce la présence des ouvertures souterraines par ses zones «sombres » dans son tapis blanc, nous nous lançons dans la prospection d’une aire géographique carrée de 10 km de côté et dans laquelle apparaissent plus de 50 cavités souterraines, selon une carte IGN au 1/25000 ème…datant du siècle précédent !
Pour des raisons maintes fois évoquées, aucune localisation ne sera donnée dans cet article.
Pour des raisons juridiques, il est rappelé ici que depuis l’élargissement de la notion de « domicile » à tout lieu où un(e) propriétaire peut se dire « chez lui » ou « chez elle », entrer dans un lieu clos autrement que pas les accès normaux ouverts est assimilable à une violation de domicile.
Que ce délit (punissable de 1 an de prison et 15 000 euros d’amende quand même…) reste cependant mineur s’il n’en résulte aucun préjudice…ni dégradation, ni salissure ou pollution, ni vol, ni atteinte à la vie privée. Délai de prescription de 6 ans…

L’opération nécessitera plusieurs jours, entre déplacements automobiles, repérage, échanges verbaux locaux, recherche de terrain.
La première phase a été résumée dans l’article N° 479.

La seconde phase traitée dans cet article, concerne 21 cavités, ce qui, en une journée, est à nouveau un joli score, au palmarès du trinôme Emicritony.
Départ 8h, retour 18h30, pas de pluie, pas de vent, quelques moments ensoleillés, 11 à 15°C…en hiver, c’est plutôt agréable !

Carrière 19)
Nous errons une dizaine de minutes avant de trouver l’entrée car, pour une fois, le pointé de la  carte IGN est décalé de 60 mètres et surtout mal positionné par rapport à la route qui passe à côté. C’est finalement une entrée en couloir descendant qui nous conduit à une carrière qui semble assez réduite à première vue, puis se révèle de plus en plus importante, ce qui est confirmé par l’existence d’un gros puits d’extraction circulaire d’environ 4 m de diamètre en sus d’une petite cheminée d’aérage.
Cavité « nettoyée » de tout objet ou presque.
Une exploration sera donc à mener.

 

 

 

Cavité 19 bis)
Un « bis » voire un « ter » apparaissent quand une cavité notée sur une carte n’est pas relevée sur une autre, que son pointé est donc douteux, non que les cartes sont fausses au départ mais parce que certaines évolutions sur le terrain font apparaître ou disparaître une cavité censée être souterraine à part entière.
Pour cette fois, la 19 bis) existe bel et bien, à une bonne cinquantaine de mètres de là et séparée de la 19 ) par une petite route. Son accès est très encombré de végétation dont des ronces, et en grande partie masqué par une décharge et des rejets agricoles. Mais elle est assez grande, a servi de garage d’agriculteur, et abandonnée depuis bien longtemps.
On découvrira qu’elle communique avec la 19) par une galerie passant sous la route.
Exploration à mener ultérieurement.

Cavité 20)
Aisément trouvée, elle apparaîtra malheureusement enfouie sous des tonnes de rejets agricoles dont pommes de terre et oignons voire pulpe de betterave malodorante, les galeries principales n’étant plus accessibles. Seule une amorce de galerie annexe est encore visible sur le flanc des terres déversées.

 

 

 

 

Cavité 21)
Suite à une erreur d’orientation, nous prendrons un chemin parallèle à celui qu’il fallait, donc sans suite concrète. Un dialogue avec un autochtone ayant laissé penser que ladite cavité ne serait qu’un creux sans profondeur notoire, nous renonçons à faire immédiatement une seconde tentative.
Elle sera cependant menée lors des explorations des cavités voisines.

Cavités 21 bis) et 21 ter)
Très grande carrière présentant de nombreuses caves, hauteur de galeries et de falaises impressionnante, champignonnières actives jusqu’en 1993.
Une rave-party géante y a rassemblé plus de 1000 jeunes en 2001… sans autorisation bien sûr.
On y trouve de nombreux éléments de cette activité agricole qui y aura duré 10 ans, installations électriques, adductions d’eau, mobilier…
Plusieurs petites « cours » intérieures végétalisées.
Plusieurs graffeurs se sont exprimés ici, certains talentueux. On pourra s’étonner de ce qu’ils œuvrent dans des lieux aussi peu passagers, car le résultat est très peu mis en valeur. La réponse se trouve généralement en ce que le graffeur ou la graffeuse (jeu de mots…) se trouvant très tranquille et pour longtemps, peut se consacrer librement à son art. Elle peut être aussi dans le fait que ce qu’il a créé a toutes les chances de perdurer sans être recouvert, dégradé, déformé par quelqu’un d’autre.
Lectrice ou lecteur désireux d’en savoir un peu plus sur le « street art »  peuvent consulter ce site :

https://www.graffiti-fresque-murale.com/les-differents-styles-et-techniques/   (lien non actif, à copier/coller en barre de recherche)

Longue exploration à prévoir… surtout si on s’intéresse aux tags et graffs.

Cavité 22)
Haut perchée par rapport au village proche, son entrée est facilement découverte.
Elle ne présente que de courtes galeries, hautes, et sert en partie de débarras.
De nombreux crânes de sangliers y seront découverts, sans doute les rebuts d’une partie de chasse…
Deux chauves-souris, un petit Murin et un grand Murin, couverts de condensation.
On constatera, après-coup, que cette ex-exploitation est dans le prolongement d’une propriété privée encore habitée… mais pas de rencontre inattendue.
L’exploration ne semble pas nécessiter un retour.

 

Cavité 23)
N’ayant pu l’atteindre en partant du bas du village pour cause de privatisation de chemin d’accès, on y parviendra par le haut, avec de larges chemins diverticulés dans une zone boisée où les sangliers semblent prospérer.
Il ne reste plus que des amorces de galeries et un abri daté de 1890, dans un cirque de falaises végétalisées très agréable.

 

Cavité 24)
Se trouve à environ 100 mètres de la précédente, et, elle aussi, ne compte plus que quelques dizaines de mètres de galeries.
De fait ces deux dernières carrières sont des exploitations souterraines, historiquement, reprises à ciel ouvert, l’évolution technologique aidant. De ce fait il ne reste plus grand-chose des parties souterraines, mais de grandes saignées bordées de hautes parois au cassures brutes liée à l’usage d’explosifs, ou aux faces planes et uniformément rugueuses lorsque la tronçonneuse à pierre est passée par là !

Cavités 25)et 26)
Ces carrières sont voisines et desservies par une immense zone  (15 000 m² environ) de travail et manutention de blocs de toutes tailles.
On en compte encore environ 250 laissés là en plein air, sans en achever le traitement .
Plusieurs bâtiments industriels de la taille de pierre y sont encore sur pied, bien que dégradés, deux d’entre eux mesurent 25 et 30 mètres de longueur pour abriter un pont levant mobile ou des machines à débiter les blocs bruts en moellons.
Les parties souterraines sont, là aussi, de grandes dimensions, on y trouve encore maints blocs taillés, cubiques, parallélépipédiques et/ou ornementaux invendus et diverses machines-outils.
Exploration de longue haleine en perspective… c’est vraiment très, très grand !

Cavité 25bis)
Il s’agit d’une crypte, d’une salle et d’un tunnel architectural. Plusieurs éléments esthétiques.
Nombreux papillons cavernicoles : Hypena rostralis (Le Toupet), Scoliopteryx libatrix (La découpure), Aglais io (Le paon du Jour)
Quelques araignées dont plusieurs mues. Non déterminées.

 

 

 

 

 

Cavités 27), 28) et 29)
Complètement retirées dans les bois, ces carrières très proches sont aussi très vastes.
Hautes galeries, très nombreux blocs de calcaire empilés ou entassés, du décimètre cube à plusieurs mètres cubes, certains taillés, d’autres bruts, le tout colonisé par une abondante végétation.
On devine une étendue immense, au vu des  galeries principales.
Certaines parties ont été aménagées avec talent par des amateurs de carrières voire tailleurs de pierre bons techniciens. On trouve encore des boisages de soutènement.
Longue exploration à prévoir.

 

Cavité 30)
Carrière très proche d’une route, et ayant malheureusement servi de décharge du haut de cette dernière, son accès étant désagréable et chaotique.
Fermée sur plusieurs mètres de hauteur par un mur de parpaings géant.
Inaccessible du bas. Accès ultérieur possible avec harnais, agrès et corde sur arbres, ou une très grande échelle, mais ce n’est pas au programme !
Suite inconnue…

 

 

 

Cavité 31)
Carrière très particulière, ornementée de nombreux éléments de pierre ou de bois taillés ou sculptés par des personnes professionnelles. Recèle divers objets et inscriptions intéressantes.
Accès impliquant une demande d’autorisation préalable

 

 

Cavités 32) et 33)
Petites carrières à plusieurs bouches, peu profondes, devenues des garages géants, un bûcher, un débarras, le tout visible de la grille fermée.
Propriété privée encore occupée et active, invisitable sans autorisation.

 

 

Cavité 34)
Ensemble de deux carrières très proches, développées en ceintures autour de massifs calcaires formant colline. Elle sont à ciel ouvert pour 95% de leur développement.
Hautes falaises brutes recolonisées
Dans l’une subsiste un bout de galerie de quelques mètres. Rien à explorer.

 

 

 

 

Cavité 35)
Ancienne carrière souterraine entièrement reprise à ciel ouvert et dévolue à un stand de tir sportif, dont il ne reste que de très petites amorces de galeries.
Rien à explorer !

Au final de cette journée s’achevant à la proche tombée de la nuit, on comptera :

  • 1 cavité non trouvée
  • 2 cavités trouvées non visitables
  • 4 cavités trouvées, visitables mais sans intérêt particulier
  • 14 cavités visitables intéressantes dont 3 nécessitant autorisation.

Ce qui est encore un bon bilan en région parisienne !

 

Car 14 visitables, dont les 2/3 sont grandes à  très grandes, représentent déjà plusieurs journées de subterranologie en perspective !
Par ailleurs, plusieurs de ces carrières ou cavités sont susceptibles de fournir des sites de pratique spéléologique, avec parcours mixte souterrain/aérien, ce qui est une diversité formatrice.

Enfin, il y eut plusieurs belles surprises durant cette journée, en sus d’une tiédeur atmosphérique étonnante, et d’une bonne entente permanente…on a même partagé un bout de nourriture avec le pauvre Toto qui n’avait pas son pique-nique !
(Mais une supérette de village l’a sauvé de l’inanition… le Père-Noël était encore là !)

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