Gouffre du Caire 046

Gouffre du Caire 046

9 février 2018 Grottes Spéléologie 0

GOUFFRE du CAIRE ( Roulans )

X : 896,85
Dénivellation : – 38 mètres Y : 265,53
Développement ; 225 mètres Z : 355 m.

Le gouffre du Caire, outre quelques concrétions, offre une bonne opportunité pédagogique pour une expérience de recherche de cavité sur le terrain.

Commentaire technique, pédagogique, esthétique ( visite initiale du 19 janvier 2008 )

ACCES : Le gouffre du Caire est difficile à trouver sans un GPS très bien étalonné.
De Besançon, prendre la N83 en direction de Montbéliard/Belfort, et la suivre jusqu’à Roulans (Gendarmerie ). Continuer jusqu’au hameau des Trouillets, et au point haut de la route (cote384) prendre une petite route goudronnée sur la droite, menant au hameau-barrage de Douvot.
A environ 950 mètres , cette route croise le GR 59. Laisser le véhicule à moteur à cet endroit.
Emprunter le GR sur la gauche, en direction de Ougney-Douvot, et le suivre sur 450 mètres environ. Tracer à gauche, perpendiculairement, sur 150 mètres, en plein sous-bois, grosso-modo vers le Nord-Ouest.
Il faut éventuellement quadriller un peu le terrain, à 100 mètres près.

 

DESCRIPTION :
Le gouffre du Caire est un effondrement béant, très verdoyant, ceinturé d’un petit escarpement rocheux vers l’ouest. Il n’y a aucun repère visuel particulier, hormis cette béance impressionnante, sans aucune protection, aux abords très abrupts, et d’une ouverture elliptique d’environ 30 m sur 10, formant un entonnoir de 10 m sur 4 aux parois verticales ou surplombantes.
Il n’y a pas d’équipement artificiel. Un gros arbre, presque au droit de la pente la moins raide permet d’assurer jusqu’à la moitié de la descente d’entrée, qui s’avère glissante et boueuse, par temps humide tout au moins.
Ensuite, deux margelles rocheuses créent des frottements, difficiles à éviter sans une structure lourde à mettre en place. Le mieux semble être de prévoir une bonne bâche anti-frottement pour chacune, et d’utiliser un pontet de roche situé en paroi de gauche, en faisant face au vide, pour fractionner avant les derniers 4 ou 5 mètres restant à descendre pour prendre pied sur le haut d’une grande trémie très stabilisée et terreuse à ce niveau.

Ce pontet est relativement mince, et il ne faut pas le soumettre à des efforts et/ou chocs intenses.
Un amarrage en V immense au dessus de l’entonnoir pourrait être envisagé, moyennant beaucoup de corde, dont la praticabilité serait malaisée.
Parvenu au sommet de la trémie d’entrée, trois possibilités principales s’offrent au visiteur.
La première est à main droite, quelques mètres en contrebas, et commence par un passage bas et large déjà orné de concrétions, et se poursuivant par un confortable couloir sur une dizaine de mètres. On atteint alors la lèvre d’un puits ( P 20) avec un petit palier à – 4 m, formant vire à main gauche. Cette vire permet d’accéder à deux petites salles, à gauche et à droite, bien concrétionnées. Celle de gauche, la plus spacieuse, présente un départ de galerie en plafond, aisément accessible, mais sans suite pénétrable. Plusieurs jolies concrétions très propres sont observables, dont des draperies denticulées.
Si on descend sous la vire, on rencontre une petite cavité dans un éboulis, et, en vis-à-vis, la suite du puits qui se développe entre deux parois espacées de 40 à 80 cm environ, conduisant, 15 mètres plus bas, à la salle inférieure. Celle-ci se caractérise par une grosse concrétion stalagmitique en forme de pain de sucre et une colonne. Il y a une suite sous forme de boyau tortueux dans de gros blocs soudés, ne conduisant que quelques mètres plus loin, à la cote –38
Notons que le puits est équipé au strict minimum ( 1 spit en haut, un spit au milieu.)
Ceci constitue le secteur « Est »

La seconde est à main gauche, au milieu de la trémie d’entrée, et démarre par une lame basse perforée, que l’on passe baissé pour trouver un spit en arrière, à main gauche La suite est évidente, avec un premier cran de descente de 3 mètres suivi d’un joli puits de 16 mètres, dont l’amarrage naturel de tête est constitué d’un pontet rocheux. à la conformation rassurante.
Face à ce puits en deux temps, on trouve à quelques mètres à gauche un autre puits d’une dizaine de mètres, malheureusement sans suite lui aussi . Ceci constitue l’essentiel du secteur « Ouest »
La troisième est tout droit, et constitue le secteur « Nord ». C’est la voie la plus dangereuse.
La trémie se descend encore sur près de 10 mètres, et devient moins boueuse, s’achevant sur un cours éboulis et un amas de produits d’une désobstruction ayant permis de dégager le passage d’un soupirail peu étroit. Cette base de trémie est instable, et nécessite une grande prudence. Aussitôt le soupirail franchi, on bute sur une grosse formation stalagmitique gênant le passage et masquant le puits terminal. Une fois encore, les amarrages prévus ne sont que naturels, et doivent être placés avec judiciosité, de nombreux frottements n’étant ici que tolérables et à condition de n’être que très tangentiels.
Une courte stalagmite trapue permet de réduire ces derniers en fractionnant vers le milieu.
Ce puits confortable et aux parois blanches couvertes de coulées calcitiques est malheureusement salissable… on peut essayer de le préserver le plus possible des coups de bottes intempestifs. Il s’achève sur un fond plat oblong de 1,5 m sur 3 . Cote – 36.

Le gouffre du Caire est peu fréquenté, très propre, la trémie étant cependant boueuse et riche d’ossements divers, très probablement ceux d’animaux intrépides victimes de leur élan…le gouffre étant, répétons-le, plutôt piégeux.
Comme vu précédemment, la plupart des équipements se font sur des amarrages naturels, ce qui suppose une bonne dotation en sangles ou la pose de spits. La philosophie des pratiquants locaux semble être d’en poser le moins possible, ce qui fait de la grotte une école d’équipement respectueux de la roche, et de technicité textile.
La cavité héberge quelques chauves-souris et des rapaces nocturnes. Ne pas déranger.
La cavité paraît très sèche ; on n’y a trouvé aucune flaque ni ruissellement pariétal.
La cavité est bivouaquable au départ du secteur Est, et dans la salle gauche de la vire. Le reste est difficilement utilisable, et d’ailleurs sans intérêt, vu les dimensions réduites de la grotte dans son ensemble.

EQUIPEMENT du Gouffre du Caire (suggestion) :Entrée : C 20, 2 AN dont un gros arbre. 2 anti-frottements (AF)
Est : C 30, et C10 facultatif pour la vire. 2 S + 3 AN
Ouest : C20 X 2 puits 2S + 2 AN
Nord : C 25 (trémie) + C 15 (puits) CP + CP + 3 AN + AF

Jolie cavité, intéressante, fragile. Permet d’occuper trois équipes de deux simultanément, avec rotation des équipes. Gouffre-puits méritant le coup d’œil, très bien végétalisé.
Temps de visite « complète » ce jour : 5 heures.
De petites variantes peuvent être installées pour le plaisir technique, sportif ou touristique, et demandent alors la journée.
Un quinzaine de sangles semble un minimum pour l’équipement complet, la sécurité et la préservation maximale de la grotte.

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