L’Aqueduc de la Voulzie à pied ! 442

L’Aqueduc de la Voulzie à pied ! 442

14 octobre 2021 Randonnée Trek 0

L’Aqueduc de la Voulzie à pied !             442

Après une reconnaissance détaillée de l’aqueduc de la Dhuis, on s’est intéressé à celui de la Voulzie, peu connu, et d’ailleurs très peu fréquenté.
Bien que plus modeste avec ses 56 petits kilomètres (131 pour celui de la Dhuis), il présente un parcours non dépourvu d’intérêt du moins pour une bonne moitié, encore que les naturalistes pourraient trouver agrément à la totalité en choisissant leur saison. (Et même les skieurs de fond si un enneigement important venait à se former !)
Comme toujours, une équipe se charge de la reconnaissance lorsqu’un itinéraire n’a rien d’officiel, non balisé, non entretenu, non pensé pour les randonneurs, et, comme souvent, ce genre d’activité peut réserver des surprises, bonnes ou moins bonnes…
Un article sera réservé au compte-rendu technique, mais celui-ci transcrit une ambiance vécue par un des « ouvreurs » de la voie piétonne…

La Voulzie ou ru de Chanvry a été acquis vers 1885 par la Ville de Paris, ainsi que d’autres sources à la même époque pour pallier le manque d’eau de la ville, malgré la contestation de certaines communes qui voyaient dans cette action ‘ l’impérialisme ‘ de la capitale afin de donner de l’eau de meilleure qualité aux parisiens en en privant ‘ les provinciaux ‘.
Malgré cela, en 1925 est décidé de créer un aqueduc qui reliera celui de la Vanne. Celui-ci, d’une longueur d’environ 56 km ( 55,410 km pour être précis ) commence au sud-ouest de Provins et finit sa course dans la forêt de Fontainebleau sur la commune de Veneux-les-Sablons.
Il a conservé le nom de Voulzie ( Peut-être la source la plus importante ou celle à la naissance de l’ouvrage ? ) mais l’aqueduc est alimenté également par le Durteint et le Dragon, cours d’eau de la région de Provins.
Pour information, la Voulzie n’est pas captée en totalité et l’on peut la retrouver serpentant sur les communes au sud de Provins comme Sainte-Colombe ou Jutigny.
De plus, afin de répondre aux contestations suite à la captation des cours d’eau et leur redonner un débit suffisant, un pompage est effectué sur la commune des Ormes-sur-Voulzie, dans la Seine, pour les réalimenter.
Cette présentation étant faite, venons en maintenant à notre périple.

Les 9 et 10 octobre 2021, Kiki et moi partons en voitures de Villeparisis en direction de Provins, afin de parcourir à pied ce fameux aqueduc.
Kiki a déjà effectué un topo sur ordinateur mais s’agissant d’une première, il ne sait pas exactement ce qui nous attend.
Comme la randonnée est bien organisée et que que c’est une sortie SVJ, le temps sera clément ( 20° dans l’après-midi ) malgré une légère fraîcheur matinale le deuxième jour ( 3° ), mais pour un mois d’octobre, c’est royal.

Le samedi, premier jour de notre reconnaissance, nous perdons un peu de temps pour trouver le début de « notre » aqueduc car il n’est pas très bien indiqué ( exprès ? ) et les personnes que Kiki interpellent ne connaissent pas ou vaguement son existence. Après analyse du plan et de la géographie environnante, Kiki décide que nous garions la voiture et que nous commencions enfin : il est quand même 11h45 et nous avons quand même 28 km à faire !
Après quelques hectomètres, nous voyons un panneau nous confirmant que nous sommes sur le bon chemin ( Merci Kiki ! ) mais franchement, malgré une tonte récente, rien ne laisse présumer que nous sommes sur un aqueduc essentiel à l’acheminement de l’eau vers Paris !
Nous traversons Provins, partie plus délicate car l’aqueduc est bien enfoui, et rien n’indique qu’il se trouve sous nos pieds, pas même un nom de rue qui évoquerait sa présence.
Finalement, vers la fin de la ville, en traversant l’arrière d’une zone industrielle, nous tombons enfin sur le Graal : étonnamment, il n’y a pas 1 conduit mais 2.
Ceux-ci sont bien rouillés traduisant leur âge, d’un diamètre d’environ 1 mètre et Kiki en conclue qu’il s’agit de conduites forcées. Nous commençons également à voir des regards et autres ouvrages permettant d’accéder directement aux conduites.

Le chemin est peu fréquenté et nos jambes se rappellent encore des nombreuses orties qui ont été toutes contentes de pouvoir enfin piquer quelques randonneurs.
Avant Sainte-Colombe nous faisons une pause repas; il est environ 13h30, qui ne durera pas plus de 20 minutes.
Après avoir passé un premier obstacle, nous arrivons sur la commune de Longueville où un superbe viaduc surplombe la ville, permettant le passage d’une voie ferrée.
Bien que l’aqueduc soit visible, nous serons contraints de faire demi-tour car sur notre trajet se dresse une double clôture qui protège un bâtiment des eaux de la ville de Paris : nous sommes en reconnaissance et nous savions que ce type de « problème  » pouvait arriver.
Comme indiqué plus haut, je confirme que peu d’indications montrent la présence de l’aqueduc de la Voulzie, à part les écriteaux collés sur les regards et que rien n’est fait par les communes pour le mettre en valeur et en faire un chemin continu ( Tunnels ou passerelles pour éviter les lieux fermés ou privés ).

Nous continuons notre parcours et quelques kilomètres plus loin, nouveau contournement : l’aqueduc passe dans une superbe propriété qui sert d’usine de traitement, qui  est fermée au public et qui est sous télésurveillance !
Après ce contre-temps, nous arrivons sur la commune de Savins où 2 énormes cuves stockent les eaux de l’aqueduc.
Nous poursuivons notre route à travers champs, parties boisées et parfois routes départementales.
Nous traversons quelques villages, souvent en périphérie, toujours en essayant d’être au plus près de l’aqueduc, mais comme souvent, à part les panneaux indiquant en début de tronçon qu’il s’agit d’un endroit préserver pour la bio-diversité, peu de monde peut se douter qu’à peine 2 mètres sous terre, des conduites d’eau essentielles sont présentes.

Vers 18h45, soit après 7h00 de marche, nous arrivons à Gurcy-sous-Châtel, terme de notre première étape.
Le temps d’aller rechercher notre premier véhicule à l’endroit du départ matinal et de revenir à Gurcy, il sera environ 20h00, heure du dîner.
Après avoir fait notre lit dans nos voitures respectives, nous nous coucherons vers 21h30.

Le lendemain, je me lève vers 7h20 et commence à ranger mon couchage et à préparer mon sac à dos pour la journée : J’ai jeté un coup d’œil dans la voiture de Kiki mais comme il dort bien, je ne dérangerai que vers 8h00.
Après un petit-déjeuner frugal, nous repartons en voiture vers Veneux-les-Sablons : la première partie du parcours a été faite dans le sens de l’aqueduc mais, pour des raisons logistiques, nous ferons la seconde partie à contre-sens, depuis la jonction de l’aqueduc de la Voulzie avec celui de la Vanne, jusqu’à Gurcy.
Mon GPS n’étant pas très précis, nous prenons comme point de repère la gare de Veneux, mais un problème d’interprétation ( Le panneau D606 n’étant indiqué que dans un sens ), je prendrai la direction inverse et nous perdrons presque 15 minutes : Les demi-tours étant difficiles sur une 2X2 voies avec double ligne continue et par temps de brouillard !
Enfin dans le bon sens et malgré les doutes de Kiki, je me garerai à plus d’un kilomètre de notre point de départ journalier : Nous démarrerons enfin vers 9h30, ce qui est mieux par rapport à la veille !

Comme d’habitude, les indications de la présence de l’aqueduc sont minimes, voire inexistantes : heureusement que Kiki maîtrise l’art de la carte car s’il n’y avait eu que moi, je serais resté à Villeparisis ou j’aurais vitre renoncé. Je n’ai pas encore l’âme d’un aventurier bien que je m’améliore…
Au bout de quelques kilomètres, première difficulté et pas des moindres : traverser la Seine !
Encore une fois, rien n’est fait pour la continuité du suivi de l’aqueduc par des randonneurs, à pied ou en vélo et le pont qui permet le passage des conduites forcées n’est pas autorisé alors qu’il suffirait qu’un passage spécifique soit créé sans porter atteinte aux installations.
(NDLR : En réalité, ce passage a existé durant des décennies et a finalement été neutralisé en 2009 par la destruction du bas des escaliers d’accès...)

Nous voilà une nouvelle fois obligés de contourner l’obstacle, donc du temps et des kilomètres en plus.
D’ailleurs, même si nous avions pu emprunter le pont, à la fin de celui-ci il y a des bâtiments de traitement des eaux qui sont protégés par un grillage : Décidément, tout est fait pour que l’aqueduc ne soit pas suivi dans son intégralité !
Nous croyons en avoir enfin fini avec les obstacles… eh bien, non !  Ce sont maintenant les voies ferrées qui barrent notre progression.

Nous pourrions peut-être passer sous le grillage, qui a été renforcé et qui semble déjà ré-ouvert mais nous n’avons pas la certitude que l’autre côté sera passable et surtout, nous nous mettrions en danger et hors-la -loi.
Nous décidons donc de trouver un pont qui, finalement, ne nous écarte pas trop de notre chemin « aquedussien ».
Nous retrouvons l’axe de l’aqueduc et poursuivons notre reconnaissance.
Plus de difficultés pour l’instant et nous sommes à présent sur les hauteurs de Véneux et dominons la Seine : Les pavillons qui sont là ont un superbe point de vue tout en étant à côté de la nature.
D’ailleurs, celle-ci est tellement proche que des sangliers ont tout ravagésà quelques mètres des maisons.

Vers 12h30, après avoir traversé des étendues de cultures sans fin sous des lignes à haute-tension ( Super panorama, ça donne envie ! ), nous déjeunerons rapidement.
Nous passons La Grande Paroisse et arrivons à proximité de la commune de Forges.
De nouvelles difficultés nous attendent : notre progression est coupée et par l’autoroute et par le chemin de fer.
Heureusement, le contournement par un pont nous permettra de passer au-dessus : Petite anecdote, Kiki ayant décidé de faire des photos depuis le pont de l’autoroute, certains conducteurs « lèveront le pied » pensant avoir affaire à un contrôle radar .
A partir de ce point, il n’y aura plus d’obstacle et, enfin, l’aqueduc de la Voulzie pourra être parcouru.
Bien sûr, il y aura encore de grandes lignes droites pénibles le long de la route ou le long des champs mais comme ces tronçons seront entre-coupés de parties boisées avec parfois des lavoirs ou des habitations sympathiques, cela passera mieux
N’empêche que maintenant, il est environ 16h00, j’en ai plein les pattes et je commence à trouver le temps long : certainement le cumul des 2 jours et la monotonie de cette fin de randonnée avec ces cultures à perte de vue…

Nous arrivons enfin à Gurcy vers 17h30 : Nous aurons mis environ 8h00, une heure de plus que la veille, qui confirmera des contournements plus nombreux et peut-être, plus de kilomètres, bien que Kiki se soit arrangé pour faire des étapes équitables ?

Vous pensez que notre randonnée / reconnaissance est terminée ? Et bien non, car comme je le sentais, Kiki a l’intention de faire la partie manquante : Vous savez, celle du début de ce deuxième jour et que nous n’avons pas faite le matin car je m’étais garé trop loin.
Nous revoilà donc repartis vers Veneux pour faire ce tronçon manquant.
Arrivés sur place, Kiki sentant ma lassitude me propose de rester dans la voiture, le temps qu’il effectue la fin de la reconnaissance.
Comme selon lui il ne reste que 1 kilomètre ( Soit 2 pour l’aller/retour ) et que je lui fais confiance, je prends mon courage à 2 mains pour l’accompagner : du courage, j’en ai encore, mais pour sortir de la voiture après 30 minutes de trajet, c’est difficile, bonjour les courbatures !
Finalement, nous traversons cette magnifique 2X2 voies très fréquentée ( Ce sera la partie la plus dangereuse de la journée ) et nous rendons sur le lieu où l’aqueduc de la Voulzie rejoint celui de la Vanne.
Comme d’habitude, pas d’indication sur cette portion de chemin et encore moins une fois sur les lieux : Il y a juste 3 bâtiments où sur l’un d’eux est indiqué « Ville de Paris « .

Je suis un peu déçu car j’aurai pensé que l’endroit serait plus « grandiose « , mais peut-être cela est-il fait exprès pour ne pas attirer l’attention de personnes mal intentionnées ?
Nous retournons  à nos voitures et rentrons sur Villeparisis que nous atteindrons vers 20h45 ( Embouteillages et accidents étant de la partie ).
J’aurai passé deux belles journées par une température très agréable, bien que HS sur la fin de la dernière…
Sans Kiki, je n’aurai jamais pensé faire ce type de parcours bien que pratiquant la randonnée : je suis plutôt un randonneur « classique  » aimant l’aspect sportif mais avec Kiki, c’est plus un niveau aventureux qui me sort de ma zone de confort !
Merci à lui et à toutes les photos qu’il a prises et qui viendront égayer ma modeste contribution textuelle.

Gigi

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