Sortie « test » de promenade nautique 637

Sortie « test » de promenade nautique 637

19 mars 2023 Canoë 0

 

Sortie « test » de promenade nautique       637

Lorsque les « topos » nautiques de canoë ou de Kayak de rivière ne sont pas utilisables, soit parce qu’ils concernent des rivières trop éloignées, ou des cours d’eau impraticables quelle qu’en soit la raison (trop pollués, trop peu d’eau, trop réglementés, trop violents, trop techniques…etc), il devient utile de créer soi-même des parcours acceptables selon le référentiel du club, ce qui peur en limiter beaucoup l’intérêt potentiel pour d’autres !
Toujours est-il que cette démarche ne peut se mener raisonnablement qu’en plusieurs étapes dès lors que l’on agit avec la vision d’une praticabilité partageable ensuite avec d’autres, dont il faut tenir compte des capacités, des disponibilités, des principes et autres goûts et limites personnelles.

 

 

Deux grands axes se profilent alors : des parcours linéaires qui imposeront une navette entre départ et arrivée, cette navette pouvant être réalisée avec deux véhicules au moins voire trois selon le nombre de personnes, ou bien Voiture-Vélo, Voiture-Marche, Voiture- car ou train, Voiture-Auto-stop…et même voiture trottinette électrique dans certain cas !

L’étape de prospection

Comme pour les recherches de carrières, canyons, cavités…et même randonnées pédestres, la prospection vise à « dégrossir » les questions posées.
Elle utilise d’abord les documents accessibles, notamment cartes IGN, topographies existantes, galeries photographiques mises en ligne, sites et blogs divers, ce qui permet de cerner les secteurs prometteurs.
Elle se poursuit par la visite de terrain, hors des cours d’eau, diverses approches ciblées par la recherche documentaire précédente, approche visuelle directe, approche orale en dialoguant avec  les riverains, responsables locaux, autres usagers des rivières et canaux.
Des échanges téléphoniques peuvent aussi apporter des compléments utiles importants. (Mairies, ports fluviaux, préfectures, clubs locaux…)

 

A l’issue de ces opérations, un ou plusieurs itinéraires peuvent être dessinés, mais ils ne restent que théoriques, car il n’est pas possible de tout constater et prévoir sans avoir déjà navigué.

L’étape de reconnaissance

Elle est généralement menée en solo ou par un  duo, pionnier, éclaireur, sans être sûr que tout passera  et se passera comme prévu !
L’opération peut parfois se solder par un constat d’impossibilité ponctuelle ou étendue, et il faut alors trouver des solutions viables ou déclarer le parcours irréalisable.

 

 

Elle suppose des pratiquant(e)s expérimenté(e)s, de choisir les bateaux adaptés, d’être très observateur et prendre des photographies à la fois de ce qu’il y a à voir dans l’environnement et des éléments techniques de la navigation, ainsi que des éléments pratiques du quotidien (commerces utiles par exemple)
A l’issue de cette étape, souvent très chronophage, une fiche va pouvoir être établie, rassemblant toutes les données recueillies.

Elle restera évolutive, car dépendante du niveau d’eau lors de la navigation, ce niveau pouvant modifier très fortement les conditions de pratique, voire interdire cette pratique, soit pas défaut, soit par excès.
Une estimation des temps à consacrer, entre navigation pure, franchissement d’obstacles, pauses diverses, déplacements automobiles et autres, manœuvres et manipulations, pourra  aussi être établie.
Tout ceci va définir un projet bien construit.

L’étape de test

Elle est à mener avec des personnes plus ou moins expérimentées, et il est même bon qu’au moins une d’elles ne le soit pas ou ne le soit que peu.
On va alors développer la sortie, évaluer les difficultés en grandeur réelle et temps réel, et en tirer tout enseignement utile pour affiner le projet.

 

 

Ce dernier pourra alors être proposé aux membres du club avec une description très objective qui sera éventuellement aussi sélective, une organisation soignée, un matériel adapté,  de sorte que les adhérent(e)s à ce projet aient toutes les chances de le mener à bien et d’en tirer entière  satisfaction.

Un exemple vécu, raconté par Gigi…et que la Rédaction du site a commenté. Mais il faut préciser que les bateaux utilisés ont été des kayaks de mer de type « Sit On Top », de 4,5 m de longueur…assez peu maniables !!!

Un jeudi…6h30, rendez-vous à l’endroit habituel pour une randonnée…Nautique !Cela demande un texte contributif car ce type de sortie est rare mais tente à se développer avec le renouvellement de la flottille, l’intérêt porté par les adhérents nouveaux ou pas et le retour des beaux jours.Pour notre part, surtout la mienne, la date peut paraître précoce pour se lancer dans une telle aventure mais, sortie SVJ oblige, la température sera agréable…et la pluie absente ! De plus, pour proposer un projet aux beaux jours il faut l’avoir construit avant eux…Les kayaks sont déjà sur le toit de la voiture et le nécessaire à la navigation est déjà chargé : bidons étanches, gilets de sauvetage, pagaies double, etc… Je n’ai plus qu’à monter avec mes affaires de rechange et c’est parti !

Après 40 minutes, nous arrivons au point d’embarquement : remplissage des bidons étanches, préparation des kayaks, habillement avec le gilet de sauvetage, le bonnet, le tour de cou et de magnifiques jambières conçues par Kiki qui nous protégerons des projections d’eau faites par les pagaies.  Il est 7h25, nous sommes enfin dans l’eau. Après environ 30 minutes, premier débarquement qui va nous amener de ce premier cours d’eau à un autre un peu plus dynamique.Mais lors de l’embarquement réalisé par Kiki en premier, l’arrière de l’embarcation pivote avec le courant et…Plouf ! Kiki est à l’eau, chose rare pour être signalée. Après être sorti de l’eau et s’être changé, une analyse amène à la conclusion que par rapport à la fois d’avant, il y a plus d’eau et plus de courant, d’où cette mésaventure…Rafraîchissante.

 

 

 

Refroidi par son plongeon, je cherche un autre angle d’attaque pour embarquer : finalement, j’en trouve un qui sera également adopté par Kiki, qui doit maintenant faire très attention à ne pas tomber à l’eau de nouveau car il nous reste au moins 5h00 de rando et il n’a plus de change sec.Nous avons profité de cet arrêt pour enlever bonnet, tour de cou et gants car avec l’effort, il commence à faire chaud, tout du moins dans le corps, même si la température est quand même agréable.Nous poursuivons notre navigation sur ce bras de rivière qui s’avère plus sympathique que la partie précédente : végétation, embâcles, constructions, enfin plus de vie !
Il faudra jouer un peu de la scie, jongler avec les branches et troncs penchés, récupérer une pagaie fugueuse…

 

 

Nous débouchons sur la Marne et avançons dans le sens du courant jusqu’au barrage de Trilbardou qui nous oblige à débarquer à nouveau car à cet endroit, peut-être franchissable en été, le débit d’eau est important et le courant relativement fort ( voir photos ).
Très grosse vague, suivie de violents remous écumeux, avec rappel dangereux et contre-courants puissants…dessalage ou aspersions intégrales quasi-inévitables, avec une eau très froide, tout cela à éviter, a fortiori l’hiver !
Kiki débarque à nouveau en premier et…Ne tombe pas à l’eau : Bande de méchants lecteurs, je voyais déjà vos mines réjouies à l’idée d’un nouveau plongeon !Par contre, j’ai plus de mal à accoster du fait du courant et y parvenant enfin, je m’accroche aux fines branches qui ont permis à Kiki de sortir mais l’une d’elle casse et je me retrouve dans l’eau jusqu’à la cuisse alors que je n’avais prévu que de me mouiller les pied … si l’on ne peut plus se fier à la nature !
Tomber à l’eau sans garder prise en cet endroit pourrait être très dangereux, voire fatal, car seule une dizaine de mètres séparerait le bonhomme d’une suite où l’eau en ferait un jouet brinquebalant, et nager avant d’y être entraîné pour atteindre une ultime souche d’arbre dans la rive, s’y cramponner suffisamment pour lutter contre la poussée de l’eau…resterait très aléatoire ! Donc…interdiction de tomber à l’eau !!!Kiki se marre de ma situation, lui rappelant la sienne, mais je suis sur terre et n’étant que partiellement mouillé, je ne prends pas la peine de me changer: on ne sait jamais, la route est encore longue et un incident est si vite arrivé…Nous portons les kayaks au-delà du barrage et après avoir écouté les consignes de Kiki quant au contre-courant, j’embarque et me lance… finalement, la sortie de ces remous qui m’impressionnaient aura été plus facile que je ne le croyais.
Heureusement, car ces contre-courants perturbés ramènent vers le courant majeur, très agité, en une sorte de boucle infernale qui se répète si on n’en sort pas à coups de pagaie appliqués au bon moment et du bon côté…le tout avec un esquif balloté où l’équilibre devient délicat à maintenir…d’où la nécessité de ne pas y entrer !J’attends le passage de Kiki, qui se réalise sans difficulté et nous repartons. La suite est plus monotone car la rivière est large et par endroit nous avons un vent contraire qui nous oblige à plus d’effort.

Heureusement, les cormorans, grues, aigrettes et cygnes viennent égayer notre parcours.Après un temps qui m’a paru interminable, nous arrivons à des docks encore en activité mais celle-ci est plutôt calme et il n’y a pas de péniches amarrée… nous n’en rencontrerons d’ailleurs aucune, alors que sur cette partie de la Marne vous pouvez très bien en voir.

 

 

Nous faisons une exploration par voie nautique de l’île aux vaches repérée lors d’une précédente sortie par kiki : nous remontons un bras mais le peu d’eau à l’autre bout ne permet pas d’en faire le tour.
Sans doute possible lors des nivaux d’eau supérieurs, à condition de pouvoir alors passer sous un petit pont qui franchit ce bras, peut-être très bas…donc à tester une autre fois !
Nous revenons sur nos pas et Kiki me fait découvrir le chenal mineur qui passe de l’autre côté de l’île Henriet(te) : c’est plus sauvage et moins facile à naviguer mais ça met du piquant à l’expédition et ça change du train-train de la Marne.
C’est un exemple caractéristique de l’utilité de la « reconnaissance », car ce bras a été dégagé de ses principaux embâcles à cette occasion, rendant le test possible.Nous continuons notre circuit en remontant un peu le canal N°1 de la Beuvronne, cours d’eau que nous avons « nettoyé »  il y a quelques temps avec Kiki mais nous faisons vite demi-tour… il sent quand même bien l’hydrogène sulfuré quand on remue l’eau et, comme il n’est pas très large, ce n’est pas dit que nous puissions faire demi-tour plus loin.

 

 

 

Cependant, lors d’une prochaine sortie, peut-être que des explorateurs / trices pourront le faire dans le sens du courant et voir si Kiki et moi avons bien œuvré pour le rendre « navigable » ?
Ce qui est hélas, une opération qui doit être régulièrement renouvelée préalablement à toute descente, car ces petits cours d’eau sont très régulièrement encombrés, et chaque évènement pluvieux notoire provoque des mises en flottaison de toute sorte d’éléments et des formations d’embâcles.Nous retournons sur la Marne et là, je commence à être cuit : il est bientôt 12h00 et il reste encore quelques kilomètres à parcourir.Les bras me tirent, je ne sais plus comment me mettre pour soulager mon dos, mes jambes, mon arrière train : je ne suis pas coutumier du kayak et malgré les conseils avisés de Kiki, je ne suis  peut-être pas dans le geste juste qui me permettrait de pagayer avec moins d’effort.
Normal, on ne devient pas kayakiste ou canoéiste au long cours en quelques heures passée ça et là dans une année !!!
Tenir cinq heures d’affilée dans ces conditions, sur des eaux « molles » c’est déjà pas mal !
La dernière heure me semble éternelle mais nous arrivons enfin à destination vers 13h00. Nous aurons mis environ 5h30 pour cette boucle, explorations et plongeon compris.Nous débarquons : Kiki toujours en premier et moi deuxième…c’est plus prudent et instructif !

 

L’extraction du kayak ne se fera pas sans mal pour moi mais malgré un recul du kayak, dont j’avais la corde d’amarrage en main, je ne tomberai pas à l’eau : ouf !

Les kayaks sont remontés sur la berge mais Kiki doit encore aller chercher le véhicule laisser plus loin car notre sortie n’est pas une vraie boucle : il part donc à pied et pendant son absence, j’enlève les nombreuses branches et feuilles des embarcations, sort les bidons, détache les sièges et étends comme je peux les affaires mouillées de Kiki.Je n’ai pas le temps de finaliser le rangement qu’un pêcheur vient taper la discussion, mais de façon fort sympathique, n’ayez crainte !Cela permet à Kiki d’arriver avec le véhicule sans que je ne m’en rende compte.Je salue mon interlocuteur et aide Kiki à remettre les kayaks sur le toit. Le reste du matériel est rangé en vrac dans le coffre.Il est environ 13h40 et nous arriverons vers Villeparisis vers 14h15, sans avoir déjeuner, cela n’était pas prévu dans le voyage… la prochaine fois, si c’est vous, optez pour le « all inclusive », c’est mieux !Ce fut une belle journée commencée à 7 ° C et finissant sous un soleil radieux à près de 15 °C (à l’ombre).Pour ma part, je préfère les petits cours d’eau ( Petit Morin par exemple ) qui sont plus sauvages même si ils demandent plus d’efforts : portage, un coup on passe sur des arbres, un coup on passe sous les arbres, c’est vachement plus drôle et comme il y a parfois plus de courant, on finit souvent à l’eau !Les « autoroutes », maritimes ou pédestres, ne sont pas pour moi : trop longues, trop monotones mais bon, peut-être qu’avec plus de végétation, plus d’oiseaux, donc plus de vie, ça doit quand même être beaucoup, beaucoup, plus sympathique !Merci Kiki pour cette sortie bien que la dernière heure fût pénible pour moi, et cela n’a rien à voir avec  » le retard  » engendré par ta péripétie… au moins, je t’aurai servi de « cobaye » consentant, pour te donner une idée de ce qui peut se faire (ou non ou autrement) avec les autres membres de SJV !  C’est le principe du « test »…Gigi

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