Spéléiste, spéléphile, spéléologue… 250

Spéléiste, spéléphile, spéléologue… 250

18 novembre 2019 Spéléologie 0

Spéléiste, spéléphile, spéléologue, spélétechnicien…   250

Il apparaît clairement que les motivations des découvreurs ou visiteurs ou usagers divers des grottes sont fort variables, et qu’il existe des domaines de recouvrement entre leurs domaines respectifs.
Néanmoins, quatre tendances particulières semblent se dessiner depuis les trois dernières décennies. Quatre « profils » majeurs leur correspondent.
1) Les spéléistes


Ce sont des personnes qui mettent en avant l’aspect « sportif » de l’activité, encore que, selon les définitions les plus récemment et communément adoptées du mot « sport », la spéléologie ne soit pas un sport mais une « activité physique de pleine nature ».
Pour les spéléistes, c’est le caractère physique de l’activité qui va dominer, en cherchant plutôt les difficultés physiologiques, les performances en qualité comme en quantité, ils sont proches des alpinistes contemporains des années 2000.
Les spéléistes recherchent prioritairement des cavités profondes et/ou longues, avec des verticales majoritaires, ou des parties semi-aquatiques voire aquatiques, qui réclament de bonnes conditions physiques, un entraînement…
Ils sont des « sportifs », certains et certaines, des « athlètes » véritables. Ils aiment décompter le temps, mémoriser leurs performances, améliorer ces dernières…une discipline qui verrait le « 100 mètres sur corde » à descendre et remonter le plus vite possible leur conviendrait bien !.
Ils aiment la compétition, avec les autres comme avec eux-mêmes. On leur doit souvent des améliorations techniques des matériels quant à la masse à porter comme en efficacité, et des évolutions des méthodes de progression. Ce sont des vecteurs de progrès, des promoteurs.

2) Les spéléphiles


Ce sont des personnes qui mettent en avant l’aspect « randonnée » de l’activité, visiteurs tranquilles, amateurs d’ambiance, souvent photographes et/ou poètes, des gens qui aiment le monde hypogé, en tous sens, ne recherchent rien d’autre que le plaisir d’y être, et qui peuvent être tout à fait compétents en de nombreux domaines, mais ces compétences n’étant que des moyens d’investir les grottes au mieux et non pas des buts en elles-mêmes. Personnes ouvertes à la découverte, sensibles aux contextes et toutes leurs caractéristiques, qui prennent leur temps, généralement très protectrices du milieu et de toutes ses composantes. Ils ne négligent pas les grottes touristiques. On leur doit souvent de beaux reportages, de jolis textes, d’admirables photos, et l’apologie du monde souterrain. Ce sont des ambassadeurs.

3) Les spéléologues

Si le mot est usuellement utilisé pour désigner indistinctement ceux qui « vont sous terre » dans des milieux non aménagés pour le tourisme, il convient de lui donner, dans le cadre de cet article au moins, son sens restreint qui est celui de l’étude des grottes et assimilé(e)s. Les spéléologues ont une approche observatrice et expérimentale la plus large ils sont d’abord des scientifiques, officiellement qualifiés ou autodidactes, géologues, hydrologues, chimistes, physiciens, biologistes…mais aussi médecins, physiologistes, psychiatres…Ils sont des découvreurs, des chercheurs, des expérimentateurs, des analystes, et consignent moult données portant la connaissance de grottes au plus haut et au plus précis. Ils sont souvent des pionniers, des reporters (sans frontières), publient beaucoup et contribuent à l’essor de la spéléologie dans le monde.

4) Les spélétechniciens


Cette appellation est peu courante, mais elle devrait l’être davantage, car elle recouvre les personnes qui visent sans cesse l’évolution des techniques, des moyens techniques, notamment dans l’invention, la mise au point, le perfectionnement des matériels mis en oeuvre. Les spélétechniciens sont très concernés par tous les aspects sécuritaires, leurs études, leurs tests, leur travaux de conception, sont tournés en permanence vers l’optimisation à la fois des appareils et objets divers utilisés et de  leur fiabilité. On leur doit tous les accessoires modernes actuels, dont certains on révolutionné l’activité, l’avènement des éclairages à diodes électroluminescentes (DEL,  ou LED pour anglophones) en étant un exemple remarquable…qui éclairera le propos ! Les spélétechniciens sont généralement très attentifs à tout et à tous et toutes, et, dès lors qu’une difficulté est définie, cherchent quelles solutions y trouver s’il n’en existe pas déjà une. Si elle existe ils sont les plus prompts à la fournir, démonstration à la clé !

Comme pour toute catégorisation, il y a un choix arbitraire de référentiel, et celle-ci n’y échappe pas… 🙂 !
Comme dans toute catégorisation, il faut savoir établir des passerelles, des hybridations, et une variabilité individuelle dans le temps comme dans l’espace.
Untel sera peut-être un spéléiste endurci, mais devenir momentanément un scientifique passionné par tel ou tel sujet…
Unetelle sera peut-être une spéléphile passionnée, mais néanmoins capable et contente d’enchaîner 5 puits de 50 mètres en une heure à la remontée, sac plein de cordes à la ceinture…
Lambda sera peut-être un grand romantique de la grotte A avec une équipe Alpha pour devenir un technicien achevé dans la grotte O avec une équipe Oméga
On ne peut ni de doit cloisonner…mais des dominantes restent repérables pour un individu au temps « T » dans une grotte « G » et un contexte « C », et il reste intéressant pour chacun(e) de chercher à s’identifier dans ses démarches et par ses ressentis.
De même qu’il peut être enrichissant de s’interroger, de temps à autre, quant à la quête de chacun lors de ces pérégrinations souterraines.
Par exemple, les souvent (trop) longs allers ou retours des sorties, en voiture, autocar ou train, voire à bicyclette, à pied ou en avion (…), peuvent être le moment de ce regard sur soi-même. Et souvent contribuer à une grande valorisation du vécu, des lieux, des choses, des personnages…
Les « catégories « , ne sont plus alors que des points de repère dans une cartographie à partir desquels ou vers lesquels on navigue.
On pourrait aussi se livrer à de telles réflexions pour d’autres activités de pleine nature, bien  sûr !

 

 

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