Exploration de la Carrière C028-C029-SJV    507

Exploration de la Carrière C028-C029-SJV    507

20 février 2022 carrières diverses 0

 

Exploration de la Carrière C028-C029-SJV     506

En suite logique d’une opération de prospection ayant porté sur 53 ex-exploitations souterraines, SJV s’est programmé une série d’explorations de chacune d’elles, du moins celles visitables.
Pour certaines, des autorisations de propriétaires seront requises.
Par exploration, on entend une visite soignée, sachant qu’aucune de ces carrières n’est inconnue, au contraire, c’est-à-dire visant l’observation de divers éléments, notamment :
– Les éléments pétrologiques
– Les éléments stratigraphiques
– Les éléments paléontologiques
– Les éléments cristallins dont concrétions
– Les éléments techniques industriels
– Les éléments techniques agricoles
– Les éléments tectoniques
– Les éléments biologiques (Faune, Flore, Fungi )
– Les éléments de dangerosité
– Les éléments esthétiques et/ou artistiques
– Les éléments historiques
– Les éléments des marques contemporaines
– les éléments patrimoniaux
– Les éléments hydrologiques
– Le potentiel sportif spéléologique
– Et autres, le cas échéant.

L’essentiel des données est capté en jouant sur la photographie et la mémoire humaine, parfois noté et mesuré, puis transcrit sous forme de résumé illustré. Aucune coordonnée  n’est rendue publique, toute incitation à visiter étant exclue, et SJV se dégage de toute responsabilité en cas d’investigation sans son accompagnement.
Ces travaux, sans aucune prétention, qui côtoient d’autres publications souvent bien meilleures, ne sont publiés que pour abonder, donner aux lectrices et lecteurs des commentaires et images d’endroits où ils n’iront peut-être jamais, d’une part, mais aussi pour contribuer à la mémoire de ces lieux et de ceux et celles qui y travaillèrent durement tout ou partie de leurs vies, au service de leurs employeurs, de leurs concitoyens, de leurs villages, villes, régions et pays.
Une grande partie du patrimoine immobilier, notamment religieux, de la France leur est en effet dû.

Les sites ne seront pas nommés (quand ils ont un  nom connu et avéré) mais seulement codifié selon un référentiel SJV connu de ses seuls adhérentes et adhérents.    (C…-SJV)
Leur exploration peut être totale (généralement celles à taille « humaine ») ou partielle (Généralement celles ayant un schéma géométrique rationalisé) , ou encore périmétrique seulement (celles qui sont immenses et sans schéma géométrique régulier, d’évolution « anarchique », souvent sur un ou plusieurs siècles !)

On parlera ici des CO28 et CO29

Ces deux carrières étaient initialement distinctes, puis devenues confluentes.
L’entréeC028 est en face de la C027, mais il faut franchir quelques obstacles, essentiellement des ronciers et gros blocs encastrés, ou bien contourner par un talus terreux colonisé par les Buddleias.
De grandes grilles grillagées béantes semblent davantage inviter à entrer qu’à en empêcher.
Il y a bien trois vieilles petites pancartes dissuasives, mais qui paraissent d’une autre époque, celle où tout cela était industrieux, un temps révolu depuis une vingtaine d’années.
Aux alentours, une abondante végétation où les scolopendres dominent au sol, sous des guirlandes de lierres ornant les falaises.
L’ambiance de cathédrale de pierre est immédiate et atteindra son paroxysme dans une partie un peu plus éloignée où on approche des 20 mètres de hauteur…

 

 

Les traces de la mécanisation la plus moderne sont omniprésentes, sous la forme de grignotages géants dans la roche massive laissant penser à des vers dans une pomme ou aux galeries de Scolytes sous les écorces d’arbre !
Ces marques impressionnantes qui donnent l’impression que le calcaire ne serait que de la génoise, mais laissent aussi imaginer la puissance monstrueuses des engins et le vacarme qu’ils créaient dans ces vastes galeries où déjà nos voix résonnent bien !

 

 

Il y a trois marquages « modernes » post-exploitation mais qui ne répondent pas à un codage rationnel apparent.
On trouve quelques pancartes  avec  de grandes lettres dactylographiées, mises sous plastique, mais déjà assez vieillissantes, donnant des prénoms aux galeries.
On trouve aussi des prénoms « galeries » crayonnés de noir de façon grossière, beaucoup plus nombreux.

 

Enfin, plus récents et d’aspect plus « scientifique » de petit rectangles de plastique blanc portant des nombres et cloués à hauteur d’homme sur de nombreux piliers et qui semblent déterminer un cheminement linéaire et non pas un codage spatialisé car la structure générale de l’exploitation n’est pas vraiment « quadrillée », en plus d’être immense.

 

 

 

L’exploration de ce jour ne sera que périphérique, comptant plusieurs kilomètres !
Elle mènera à apprécier plusieurs étapes des techniques d’extraction au fil des décennies, au pic et à l’escoude, à la haveuse, à l’explosif, à la grignoteuse…
Le gigantisme de ces carrières conjointes est aussi impressionnant à l’horizontale qu’à la verticale !
Très peu d’écoulements d’eau visibles, et donc quasiment aucune concrétion formée.

 

Quelques diaclases verticales et des poches apparaissent çà et là, presque toutes entièrement colmatées par des remplissages de blocs et terres, on ne voit que de rares passages humainement pénétrables, et peu de traces de karstification.
Les témoins d’écroulements ou de décollements sont rares, les tas d’éboulis rencontrés sont essentiellement des amoncellements artificiels formés par les tractopelles, chargeurs et autres pousseurs.

 

On trouve bien évidemment des vestiges d’installations électriques, d’adduction d’eau, et de grosses gaines de ventilation.

En périphérie, donc, on ne trouvera que peu de puits d’aérage eu égard à la taille de l’exploitation, mais il est probable que plusieurs autres soient répartis sur l’ensemble de la surface couverte.
Une estimation grossière laisse à penser que 25 kilomètres de galeries ont pu être ainsi créés, ce qui représenterait environ 1,5 millions de m3 de roche extraite !  4 millions de tonnes…
Nous trouverons bien sûr quelques traces d’occupation humaine de l’époque d’activité industrielle, mais aussi bien plus récente.

Il est appréciable que la plupart des « petits coins » de pique-niques et autres fêtes ne s’accompagnent pratiquement jamais de dépôts d’ordures, à quelques exceptions près.

Plusieurs galeries terminales sont encore encombrées d’alignements de blocs attendant leur enlèvement pour traitement technique.
Nous ne verrons quasiment aucun tag ou graffiti, mais une jolie collection de bouteilles, exclusivement de vins blancs divers, quelques unes cassées volontairement hélas.
Parfois des ensembles de bougies chauffe-plats.
Peu d’inscriptions intéressantes sur ce périmètre, un code chiffré simpliste donnant des prénoms.
On notera de grandes lignes onduleuses tracées sur des fronts de taille, dont on ne voit guère l’intérêt sauf peut-être de souligner des fissures dans la roche aux fins d’en prévoir la dislocation (?)
Aucun boisage visible en place à deux exceptions près. De rares confortements métalliques boulonnés au ciel, soit pour obérer des diaclases ouvertes susceptibles de se vider de leurs remplissages, soit pour prévenir un éventuel effondrement sur des fissurations importantes.
On ne voit pas de grillage de contention non plus.
Du fait de la mécanisation, les terrasses sont beaucoup plus hautes qu’au temps des travaux manuels…certaines sont inaccessibles aux terriens normaux sans disposer d’une échelle ou d’une main courante à demeure dont un exemplaire à base de câble rencontré à un détour de galerie.
Quelques amateurs de grimpe ont façonné des prises à certains angles, mais on ne s’y risquera pas…il aurait fallu les multiplier ou les améliorer à coups de martelette pour que nous passions sans crainte de chuter ou de ne pouvoir redescendre !

Divers objets seront rencontrés, mais peu nombreux, tels un extincteur, un bureau, des chaussures, quelques canettes de boissons, une chaîne de haveuse, un foret brisé encore en place, des pelotons de câbles, des batteries de grosses lampes portatives…
Plus surprenant peut-être, quelques stocks de moellons bien taillés, dont on se demande pourquoi ils n’ont pas été vendus lors de la liquidation de l’entreprise.
C’était là une petite « prime de licenciement » possible pour les ouvriers… !
On ne rencontrera que très peu de hagues, mais des calages à base de moellons très haut perchés, ce qui est peu fréquent.
Pour clore en beauté, le retour extérieur passe par un « tunnel » où plusieurs boisages sont encore en place, peu altérés en surface.

 

Une éventuelle exploration plus poussée au cœur de ces carrières siamoises demanderait au moins une grande journée et un repérage soigné car les cheminements des galeries sont tortueux pour beaucoup d’entre elles.

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