Corbicula fluminea….la mal aimée 658

Corbicula fluminea….la mal aimée 658

4 juin 2023 Canoë Zanimos 0

Corbicula fluminea….la mal aimée     658

Corbicula, petite corbeille,  et fluminea, de rivière …

C’est bien le nom latin de ce petit coquillage de 2 à 3 cm que nous avons trouvé en masse sur les rives de la Marne, dans son cours inférieur, mêlé à des anodontes de rivière, beaucoup plus connus.

C’est un mollusque bivalve, sorte de petite palourde de teinte plutôt claire, jaune pâle à crème.
La coquille est bombée, plutôt arrondie, avec des stries d’accroissement qui sont bien nettes, espacées et en relief.
Comme les palourdes et les coques marines, elle a un pied musculeux fouisseur lui permet de s’enfonder dans la vase.

 

 

Comme pour ses cousines marines on  ne distingue que des orifices des canalicules  des deux siphons qui permettent à l’animal  de se nourrir de particules végétales et du phytoplancton.
De même, les valves sont entrouvertes, quand tout va bien, et se referment en cas de danger.
Ce mollusque supporte une eau turbide et est très résistant aux pollutions. Mais il préfère largement les eaux limpides et oxygénées car son développement est alors bien plus important.
Connue sous le nom populaire de Palourde asiatique, elle est effectivement originaire d’Asie du sud, et semble avoir été introduite accidentellement dans les années 1980… elle a connu un développement considérable

 

 

C’est une espèce hermaphrodite, sans autoreproduction, et chaque individu peut libérer, après 4 à 5 jours d’incubation, jusqu’à 40 000 larves. Heureusement, la mortalité larvaire est énorme, de l’ordre de 99%, mais ça fait quand même encore 400 petites corbicules par « maman »…
Ces larves, en nageant, vont rapidement coloniser leur milieu, et on peut parfois compter plusieurs centaines d’individus adultes par m².

Comme la période  de reproduction s’étend sur 10 mois/an, et que ces animaux semblent vivre entre 2 et 4 ans, on imagine la pullulation !
Venue d’un autre continent, la Corbicule ne connaît que bien peu de prédateurs en France, à l’état adulte, hormis la Loutre, le Rat musqué et certains oiseaux de mer présents dans les terres, parfois des sangliers et des écrevisses, mais ces derniers sont rares dans la Marne elle-même !!!
Certains poissons semblent s’en accommoder, notamment les gros silures.
Evidemment, l’être humain s’est intéressé à cette espèce pour la manger, ce qui est le cas en Asie.
Mais en Europe, on est bien plus réticents car…
Comme tous les bivalves, ces  organismes filtrant les particules organiques, peuvent être contaminés par des organismes pathogènes et leur consommation provoquer des intoxications alimentaires plus ou moins graves.

 

Elles peuvent aussi concentrer des éléments chimiques dangereux tels que le plomb, le mercure ou l’arsenic !
Nous nous sommes donc abstenus de tenter d’en récolter…car la Marne n’a pas une réputation de rivière notoirement propre, même si la qualité de son eau s’est fortement améliorée en un demi-siècle, au point que des baignades officielles sont ré-ouvertes ( A Meaux par exemple).
Enfin, on ne peut passer sous silence que ces petites coquilles bien striées et bien brillantes peuvent être utilisées à des fins décoratives et artistiques.

 

Comme elle pullule, elle déstabilise les milieux, notamment en les appauvrissant drastiquement en phytoplancton dulcaquicole, en concurrençant d’autres espèces. Ou en en favorisant trop d’autres !
Et comme elle n’est pas comestible du fait des eaux où elle se développe, elle n’a pas d’intérêt gastronomique ou même simplement alimentaire, donc sans intérêt économique…
Alors c’est pour cela que l’on ne l’aime guère, la Petite Corbeille des rivières !

 

  Exemple en rive de Marne !!!

 

 

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