Evasion ardéchoise, 7-13 Brumaire An CCXXXII 700

Evasion ardéchoise, 7-13 Brumaire An CCXXXII 700

5 novembre 2023 Randonnée Spéléologie Via ferrata 0

 

Evasion ardéchoise, 7-13 Brumaire An CCXXXII         700

Un petit clin d’œil au calendrier républicain, après notre retour d’un séjour très agréable en Ardèche où on peut se sentir immergé dans une autre époque… région rurale très « traditionnelle », à divers titres.
Quelques jours de brumaire, qu’on aurait pu appeler pluviose !
Mais, comme à notre habitude, entre coups de chance et habile gestion des porteuses de smartphones, il n’a pas plu là et quand nous étions dehors !
Ce court espace de liberté en pleine nature a compté deux longues incursions souterraines dans des grottes mythiques, deux parcours de vie ferrate, deux belles randonnées sauvageonnes et trois visites ou promenades « touristiques » dont celle de Chauvet 2, Gouffre d’enfer et Pont d’Arc.

Nous laissons la suite du retour commenté aux deux membres féminines de l’expédition…

 

 

 

 

C’est parti avec Mimie…

Départ dimanche matin pour cinq jours de séjour SJV en Ardèche. JOUR 1.
Chargement de la voiture vers 10h chez Cri-cri. Récupération de Célia vers 10h15.
On est chargés à fond !
Puis la route, près de 9h pour arriver à la Chapelle de Notre-Dame de Chalon, vers Bidon. 
Chapelle pour laquelle Célia avait repéré un abri possible.
Hélas pour nous c’est aussi le « repaire » des chasseurs du coin et ils y fêtent leur journée.
Plan B…la maison forestière pas loin mais fermée. 
On profitera juste de la dalle de béton pour s’installer à plat, sous la tente.
 
 
 
 
 
 
 
Réveil matinal pour partir à Bidon récupérer le code ouvrant le cadenas de la grotte de la journée : l’Aven de Noël. JOUR 2.
C’est le 25 décembre 1989 que surviendront la découverte de ce « trou souffleur  » et le début de son exploration.
Grotte verticale, avec 120m de descente protégeant un ensemble extra-ordinaire de concrétions plutôt rares et à profusion.
 
J’équipe et passe en première. 
L’entrée se fait par une trappe, suivie d’une échelle.
Pour m’y accueillir une énorme araignée…heureusement, je suis en formation et Cri-cri me conditionne peu à peu à l’arachnophilie…mais il faudra encore quelques séances-tests pour m’y faire !
 
 
 
 
 
Ensuite, un puits de 30m dans une faille étroite…mais ça reste aisément pénétrable ( NDLR : aisément, pour la jeune femme svelte qu’elle est !)
Le plan d’installation et ma méconnaissance totale de la grotte  me feront commettre quelques erreurs (Heureusement mineures).
Le Mickey au mauvais endroit, la déviation aussi.
Par chance j’ai un palier intermédiaire de stabilisation et Célia pourra me rapporter ma sangle de déviation placée trop haut pour la mettre au bon endroit.
On arrive enfin un bas du 1er puits de 30m avec un vrai palier confortable pour nous trois.
 
La suite, je le sais, est un 90m de vide avec 3 fractionnements à installer.
Le sac a été préparé la veille, chaque fin de corde devant arriver au niveau des paires de broches suivantes.
 
 
 
 
 
Sur place il y a déjà un équipement mais ne connaissant pas son entretien on met le nôtre.
Je commence donc avec la première corde, aidée pour voir la voie.
Mais voilà qu’après 10 m  je  vois que la broche suivante est plus basse que prévu.
Je suis donc suspendue à 90m du sol, et je dois faire une conversion pour remonter…. Cri-cri m’a bien dit de faire un raccordement de corde mais…non, pas pour moi…trop impressionnée !
Je remonte donc toute tremblante de l’expérience et laisse ma place à Cri-cri pour reprendre l’équipement. 
Après un temps de remise au calme je descendrai les 90m avec une technique digne du débutant,  genoux et corps collés à la paroi. 
(NDLR : Saleté d’adrénaline…)
 
 
 
 
 
 
 
En bas c’est surprise sur surprise.
Cri-cri me fera penser à un jour de Noël pour un enfant. Heureux et surpris par tous ces cadeaux de la nature.
D’où le nom de la grotte peut-être ? (NDLR : Découverte à Noël et bien évidemment vue et vécue comme un merveilleux CADEAU! )
 
La visite sera également l’occasion d’une grande première :  faire pipi debout en utilisant une urinette !!!
Simple et efficace cette invention !!!
 
La remontée sera forcément sportive. 120m. Sac chargé. J’en ai encore mal aux cuisses. (NDLR : c’est bon signe, car souligne que l’effort majeur a bien été produit par les jambes en propulsion plutôt que par les bras en traction. )
Ne pas réfléchir à ce qu’il y a en dessous… et c’est parti pour la routine, main droite et pédale, pied gauche et bloqueur, poussée bilatérale… et on est encore là pour écrire le récit… donc tout a été OK !!!
 
L’Aven de Noël, ce fut pour nous 12h sous terre de 10h à 22h.
 
 
 
 
Dodo à la chapelle cette fois-ci. Après un léger repas.
 
Réveil tranquille pour ce JOUR 3.
Au programme, la randonnée des Gorges de l’Ardèche,  12km seulement mais pas toujours « tranquille » !
On commencera par descendre au bord de la rivière, pour la longer.
Le chemin alterne entre corniches, galets,  forêt,  sable, blocs rocheux.
La falaise nous surplombe, majestueuse.
Bien évidement à la fin il faut remonter et celle ci se fera pourchassés par un bruit de clochette. (?)
 
 
 
 
 
 
 
Arrivée en haut avec un point de vue sur les gorges.
Époustouflant !
Départ 11h30, fin  vers 16h30.
Trot tôt pour nous, c’est parti pour une seconde escapade au Pont dArc !
 
On arrivera là bas vers 17h, juste le temps pour le voir de jour. 
On s’approchera jusqu’en-dessous, jouant dans les roches.
L’arche est magnifique, surprenante.
Très contente d’avoir fait nos « touristes » pour voir l’attraction du coin.
On a même échappé au parking payant…
 
 
 
 
 
                         
 
 
 
 
   
 
 
 
 
 
 
 
On apprendra plus tard que nous nous trouvions juste à côté de la vraie Grotte Chauvet !
 
 
On repart alors par la route des gorges.
Je m’amuse en conduite sportive (modérée).
Dodo à la chapelle après un repas chaud…de vrais bourgeois !
Demain le réveil doit être plus tôt…
 
 
 
 
 
 
 
 
on enchaîne avec Célia…
 
Mercredi, levée à 7h30, un peu excitée par le programme de la journée, en même temps que débarque le premier chasseur qui vient préparer le local pour ses collègues qui arrivent ensuite au compte-goutte dans leurs super-voitures tout terrain.
Nous nous rendons de nouveau à Bidon pour aller récupérer les clefs de l’entrée de la grotte de Saint-Marcel chez une charmante dame.
La suite s’annonce un peu plus mouvementée puisque, arrivés au niveau du chemin que nous devons descendre, nous regrettons de ne pas avoir le même type de véhicule que les chasseurs !
Le descente se fera petit à petit, Mimi faisant chauffer les freins, Christian et moi tentant de dégager les plus grosses pierres et de guider Émilie.
On arrive en bas, on s’équipe, et là, pas d’entrée de grotte en vue!
Un coup de fil (de téléphone sans fil…) salvateur de Mimi à notre contact téléphonique technique permet de la retrouver beaucoup plus haut que notre point de chute initial.
 
 
 
Les premiers mètres franchis dans la grotte donnent tout de suite le ton de la visite, on se retrouve dans une galerie très vaste, et très plate.
Ici et là quelques chauves-souris dorment et des dispositifs scientifiques permettent de suivre la température de la grotte.
Nous finissons par arriver à une grande coulée karstique, heureusement taillée ici et là pour positionner nos pieds et grimper sans encombre.
 
 
 
En haut se trouve ce qui fait la particularité de cette grotte, une partie aménagée, puisque Saint-Marcel est partiellement exploitée, touristiquement !
Nous avons jusqu’à 11h pour atteindre la partie non touristique, nous effectuons donc la traversée au pas de course.
Notre visite se cantonne au réseau 1, (environ 5000 mètres à parcourir), parmi la multitude existant (64 km de galeries à ce jour!).
Notre parcours continue dans une immense galerie, les concrétions sont proportionnelles à leur environnement.
Heureusement deux projecteurs Led 3000 lumens ont été embarqués dans nos bagages sur les conseils de Christian.
Mimi se transformant en directrice artistique, Christian et moi tantôt en éclairagiste, tantôt en « taupe model » souterrain, nous prenons une jolie collection de photos du décor, qui se passera donc de commentaires descriptifs.
 
Cependant nous trouvons (hélas !) les concrétions pour beaucoup très dégradées. 
 
        
 
 
 
Un passage nommé le Lac demande un arrangement un peu spécial. J’ai en effet oublié mes bottes et me balade avec mes chaussures de randonnée. Afin d’éviter de les tremper pour une petite dizaine de mètres, Christian offre gracieusement de me porter.
Je me retrouve donc telle un sac à patates sur son épaule, pour la bonne cause, pour cette traversée un peu périlleuse, opération qui se déroule avec succès 🙂 (Ouf !)
Soudain le décor change, nous devons ramper sur quelques mètres, et nous débouchons d’un coup sur le fameux puits de 13 mètres, que Mimi équipe avec succès malgré le vide sous ses pieds, la corniche étant décalée des spits à équiper de plaquettes ! 
Cinq ne seront d’ailleurs pas de trop, sept auraient été plus confortables notamment pour la main courante.
J’avoue être contente de voir mon rôle cantonné à celui de photographe pour immortaliser ce moment.
Cette étape technique passée, la balade continue, toujours aussi horizontale.
Nous finissons pas faire demi-tour avant la partie à ramper, ce qui m’arrange grandement ayant mes petits genoux sensibilisés et bleuis par notre sortie de lundi.
 

L’arrivée dans la zone touristique se fait à 17h30, timing parfait pour pouvoir en profiter après le départ des touristes, mais surprise !
Il y a des visites supplémentaires en mode Halloween 🎃 Nous finissons tout de même par la traverser, pour cette fois admirer les concrétions qui paraissent presque fades après ce qui a été vu plus tôt.
Cependant le clou du spectacle reste les gours, probablement remplis artificiellement au vu du reste du réseau. J’ai même la grande chance de les voir illuminés avec l’éclairage touristique, ce qui crée un tout autre paysage, qui m’avait initialement attirée pour cette visite!
La sortie se fait à 19h pile.

Et là, challenge inopiné: la fermeture du cadenas demandant une dextérité un peu absente après 9h sous terre, nous prendra bien 10 minutes au final! La remontée du chemin en voiture sera aventureuse, nous croisons le chemin d’une salamandre au passage…une petite odeur d’embrayage fumé parfumera la fin de la côte !
 
 
Nous trouvons un confortable abri public dans Bidon pour la nuit.
Le lendemain matin est en effet annoncé très pluvieux. Le programme est adapté, nous voilà partis pour visiter Chauvet 2, ce qui sera une excellente idée.
La grotte artificielle reconstituée est confondante de réalisme, nous passons un très bon moment. Les fresques réalisées par les Aurignaciens sont magnifiques, mais à peine le temps de les admirer, tout est minuté !
Après cette coupure, le temps se montrant clément, une randonnée au Cirque de Gens nous occupe l’après midi avec une très belle partie le long de la falaise surplombant l’Ardèche.
La saison et le temps menaçant offrent le luxe de ne croiser quasiment personne, à part une rare mante religieuse d’un joli vert vif.
 
 
 
                                   
 
Notre obsession météo indiquant que la pluie fera son retour le vendredi, nous migrons vers Planfoy, près de Saint-Étienne, pour tenter la via ferrata du gouffre d’Enfer. Le GPS fait passer Mimi par les petites départementales biscornues dont elle se souviendra. Mais elle aime ça…
Le trajet sera l’occasion de chercher désespérément un abri couvert pour la nuit (sans succès) et un resto offert par Christian ! (Dont nous connaissons tous son goût du confort bourgeois…)
Le choix se portera par défaut sur une auberge, laquelle ne servira qu’un menu unique au final, mais ce sera l’occasion de manger au chaud et de tester les « râpées », spécialité du coin, une sorte de rosties à l’ail et persil.
La nuit sera effectivement pluvieuse.
Par une chance extraordinaire, en lien avec la légende SJVienne bien connue,  il ne pleut pas au réveil, c’est parti pour la via ferrata !
Classée « Assez difficile », d’une longueur de 800 m dont 200m de tyrolienne, nous la trouvons extrêmement bien agencée, entretenue et très bien positionnée pour profiter au maximum du point de vue sur le barrage de 1866.
Le niveau technique requis n’est pas très élevé, cela est très agréable.
Le retour est l’occasion d’une randonnée improvisée, et de passer par l’escalier monumental au pied du barrage.
Christian profite de notre retour pour faire la via « enfants », apparemment très ludique.Un ultime pique-nique et c’est parti pour retourner sur Villeparisis, loin de l’Ardèche et ses 1001 spots spéléo, (canyonisme et via ferrata beaucoup plus rares !).
 
 
 
                
    
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Dans l’ensemble, ce fut un beau séjour, varié, avec des paysages en surface et sous terre gigantesques, qu’un peu plus de soleil n’aurait certes pas gâché, mais avec beaucoup de chance globalement.
Je remercie Mimie et Christian pour s’être adaptés à mon rythme plus tranquille durant ces 5 jours. (
NDLR : Même pas vrai !)
 

Je me souviendrai du moment où je me suis retrouvée plein vide dans la descente des 90m de l’Aven de Noël sans voir le plafond ni le sol, ce qui m’a fortement rappelé l’élément déclencheur de mon inscription à SJV, une visite de la grotte de la Fileuse de Verre dans l’Hérault avec un mannequin spéléologue accroché à une échelle sortant d’une cheminée pour illustrer sa découverte…
(NDLR : elle était devenue un instant la Fileuse de Noël, comme dans un conte…)

Et je rejoins Mimie dans sa conclusion :
Ce fut un séjour extraordinaire !
Des paysages plus grandioses les uns que les autres, des décors immenses et fabuleux…
Des activités variées dans un rythme agréable,  et sans pluie.
Des découvertes vraiment intéressantes.
Et bien sûr, le tout dans une ambiance conviviale.
 
Merci pour ces cinq jours au total… « Complètement pleinement remplis »… 🙂 !
 
  Sports Jeunes Vacances…en liberté !
 
 

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