Insolite UrbEx aquatique… 123

Insolite UrbEx aquatique… 123

16 avril 2018 Randonnée Urbex 0

Urbex insolite et aquatique improvisé

insolite 1

L’insolite caractérise fréquemment l’UrbEx, qui,ainsi que nous le répétons souvent, suppose un travail d’étude en amont et en aval. Il peut cependant arriver que suffisamment d’éléments soient connus en peu de temps et suffisants pour déclencher une exploration.

Lors d’une randonnée cyclotouriste dominicale très matinale, cependant qu’il pleuviotait comme observé depuis plusieurs jours, nous surprenons deux personnes surgissant de terre par une trappe de fonte…visiblement dérangés par notre passage qu’ils imaginaient improbable, et, aimablement questionnés par l’une de nous, adepte du groupe CARAC, ils durent lâcher quelques informations voulues vagues, mais suffisantes pour que notre intrépide adhérente s’empresse, dès son retour, de monter un projet…

Un samedi soir d’avril, tandis que nombre de bonnes âmes sont de sorties festives urbaines ou devant leur téléviseur, le groupe CARAC-GB2C arpente une départementale…c’est la tombée de la nuit. Un regard plus pointu à la faveur des éclairages d’automobiles permet de constater que les personnages sont vêtus de néoprène !
En bottes et avec sacs à dos…Pas d’éclairage.

Quiconque aurait pu et voulu les suivre aurait constaté un brusque virage pour passer à un large chemin pédestre aménagé, et, quelques minutes plus tard, l’arrêt général de la troupe.

Voilà que ces gens enfilent des combinaisons de toile, se dotent d’éclairages puissants…et que l’un d’eux s’affaire au sol dans les feuilles mortes pour soudainement faire riper une lourde plaque métallique sortie d’on ne sait où.
Le groupe s’enfourne alors dans une ouverture béante…
Un observateur, moyennant une dose de courage et un équipement adapté, pourrait suivre et découvrir alors une sorte de gros tuyau dans lequel plus d’un mètre d’une eau à 10°C environ s’étale à perte de vue…
Sur des centaines de mètres, il lui faut ainsi marcher…il se sent « léger » mais aussi freiné par le liquide !
Des inscriptions littérales apparaissent parfois entre des jalons chiffrés très précis.

Il faut s’accoutumer à cet environnement confiné, sans échappatoire, immergé dans une eau à 10°C qui se trouble rapidement de particules marneuses dès qu’on l’agite, dans un noir absolu que seule la lampe pénètre, face à l’inconnu où les bruits s’enfuient pour revenir déformés par des échos multiples.

Les parois offrent tour à tour des figures structurales de dégradation, des insectes morts blanchis de moisissures ou des concrétions en coulées laminaires, en draperies souvent denticulées, et, plus rarement, en petites stalactites de type « fistuleuses ».
A espace régulier se rencontrent des élargissements présentant un radier de décantation surmonté de trois hautes marches donnant sur un palier, lui-même suivi d’une série d’échelons métalliques scellés.

Trappe d’accès au Puits des Echelles

L’un d’eux, fort différent, est partiellement muré de parpaings, et, au-delà, donne sur un puits très haut estimé à 16 m qu’une succession d’échelles métalliques encagées permet de gravir aisément…Particulièrement attractif…De très grosses conduites et vannes, ainsi qu’une pompe et un tableau électrique imposant amène à

considérer qu’il s’agit là d’une station de pompage. 

 

Insecte mycosé

Le lieu a cet aspect bien particulier des sites à caractère industriel désaffectés, laissés à l’abandon et peu à peu reconquis par les éléments naturels, le tout agrémenté d’une humidité plus ou moins ruisselante reflétant les éclairages. Une sonorité de réverbération des bruits de bottes sur les échelons accentue le relief, et les éléments techniques de l’époque, souvent massifs et rudimentaires, voire sur-dimensionnés, gagnés par la rouille, relèvent  l’archaïsme de la construction…a qui l’on doit peut-être de pouvoir encore y progresser sans aucun doute de sa fiabilité !

 

Si l’on aurait pu croire que la boucle de visite allait s’arrêter au passage devant la bouche d’accès, le vécu fut différent…un petit aller-retour supplémentaire fut en effet au programme, amenant à découvrir un tronçon de galerie beaucoup plus dégradé que précédemment, voire inquiétant par endroits, et à devoir progresser dans davantage d’eau et beaucoup moins d’espace aérien libre, petit complément « sensation » à l’exploration.

Enfin, le groupe CRAC-GB2C ressort, non sans de petites facéties à base de plaque refermée qu’il faut rouvrir…formation et acquisition d’autonomie obligeant !
Un retour nocturne  à véhicule achève le périple, avec séance joyeuse de déséquipement…on est déjà dimanche !

Petit Urbex insolite, donc…aussi distrayant qu’instructif quant aux installations quasi-inconnues que le hasard d’une rencontre à vélo peut permettre de découvrir !

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