Préparation au « Berger 2020 » N°1 279

Préparation au « Berger 2020 » N°1 279

27 février 2020 Spéléologie 0

Préparation au « Berger 2020 » N°1     279

Une équipe en trio de SJV (Anne/Rémy/Christian) s’est engagée dans l’organisation de la manifestation internationale annuelle du « Gouffre Berger » pour l’édition 2020
Elle est soutenue par l’OMS de Villeparisis qui a apporté une aide financière importante, que nous remercions vivement et publiquement ici. 

Parmi les « candidats » des divers clubs  à la visite classique du Gouffre Berger (Aller et retour à – 1050 ) bon nombre sont des pratiquants expérimentés et surtout, régulièrement entraînés, qu’ils aient 20, 40 ou 60 ans voire davantage.

 


Ceux qui ne peuvent développer cette pratique régulière à bon niveau et qui envisagent sérieusement cette course souterraine relativement exigeante autant physiquement que psychologiquement, n’ont donc comme solution pour une bonne préparation que de planifier quelques sorties à distance d’une part, et des séances techniques d’entraînement à la faveur de diverses structures locales.
Cet article traite d’une exemple de séquence formatrice, tout à fait préparatoire à l’événement prévu en juillet.
Voici sa composition :

  1. Exercice technique de progression sur corde
    La séquence comprenait une traversée spéléologique et une descente de canyon. Ces deux sites offraient une série cumulée d’une bonne vingtaine de crans de descente allant de 5 à 30 m, dont un tiers à remonter, d’où une répétition formatrice des manipulations diverses et des postures efficaces.
  2. Exercice de résistance/endurance
    La séquence cumulait sciemment des efforts soutenus durant 5 jours contigus à raison de 7 heures de pratique hivernale, sous terre, dans l’eau ou sur terrain extérieur enneigé, ou en falaise. L’ensemble représente 70 km parcourus, dont 50 avec sac de 15 kg au dos, en grande partie à raquettes,  3900 m dénivelés dont 400 sur corde, le tout avec autonomie totale, alimentation froide rustique, bivouacs ou belle-étoile systématiques.
    Cette combinaison qui a le mérite de faire travailler une grande diversité de muscles et articulations, exerce le corps et forge l’esprit. Elle conditionne mentalement à l’effort prolongé en conditions inconfortables, accoutume à l’isolement social, soude une équipe dont chaque membre sait qu’il dépend des autres et réciproquement.
  3. Exercice d’adaptation
    L’organisme est confronté à des zones d’inconfort, progressivement, et avec des matériels et comportements évitant les stress brutaux.
    L’alimentation est fort différente de l’ordinaire, froide, sèche, dure, moins variée cependant que les besoins énergétiques sont supérieurs.
    L’hydratation est aléatoire, irrégulière, et doit être maîtrisée.La lutte contre le froid sec (ensoleillement durable et/ou ventosité) et contre le froid humide (eau, neige, condensation, sudation) exige des comportements et des choix vestimentaires adaptés.
    Le sommeil est plus ou moins perturbé, à horaires décalés, avec des coupures.
    Des douleurs et courbatures sont à gérer 
    L’équilibre postural est incessamment mis en cause, appelant une vigilance constante et des corrections instantanées permanentes.
    Les terrains foulés sont diversifiés, de l’horizontal au très pentu, du lisse au pierrier en passant par les boues.
    Tout ceci se rencontre au Berger, en proportions variables.
  4. Soudure de l’équipe.
    Dans tout ce qui précède, chaque équipier ou équipière connaît des forces et des faiblesses, des temps forts et des temps faibles. Au sein de l’équipe, la connaissance réciproque des uns et des autres s’approfondit et une solide  solidarité se développe (ou se re-développe) ce qui sera fondamental lors de la course envisagée pour son meilleur déroulement.

 

Bien évidemment, plusieurs étapes de préparations sont nécessaires, car si le bénéfice psychique est d’une certaine persistance, et même cumulatif au fil des expériences, le bénéfice physique s’efface bien plus vite et implique une fréquence de répétitions ainsi qu’une progression orientée selon les besoins de chacun(e) et la structure de la cavité. De même le matériel est à affiner selon les caractéristiques des équipiers.
Si tout ce « travail » préparatoire peut faire sourire les participants aguerris, entretenus, il reste une condition à la réussite tant quantitativement que qualitativement pour ceux et celles qui ne peuvent pratiquer qu’occasionnellement.
Réussir c’est bien, réussir dans les meilleures conditions, c’est mieux !
Cela suppose : 

  • une réelle autonomie sur corde
  • un matériel solide et adapté à la morphologie
  • randonner avec charge et en bottes (ou coûteuses chaussures de randonnée spéléo) en tous terrains 
  • gérer son alimentation « légère »
  • gérer son hydratation
  • gérer sa température corporelle dans l’effort comme au repos
  • travailler la progression durable en main-courante
  • s’accoutumer à un TPST de 10 à 20 heures
  • Gérer le port et le transport permanents d’un sac 
  • Gérer l’effort et la fatigue
  • Prendre le temps d’observer et d’admirer
  • Avoir un esprit d’équipe aiguisé 
  • Rester vigilant tout en restant serein.
    Et quelques autres éléments, tels que l’humour, la confiance…

Vivement la préparation N° 2 !

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