Exploration de la Carrière C004-SJV     510

Exploration de la Carrière C004-SJV     510

20 février 2022 carrières diverses 0

 

Exploration de la Carrière C004-SJV     510

En suite logique d’une opération de prospection ayant porté sur 53 ex-exploitations souterraines, SJV s’est programmé une série d’explorations de chacune d’elles, du moins celles visitables.
Pour certaines, des autorisations de propriétaires seront requises.
Par exploration, on entend une visite soignée, sachant qu’aucune de ces carrières n’est inconnue, au contraire, c’est-à-dire visant l’observation de divers éléments, notamment :
– Les éléments pétrologiques
– Les éléments stratigraphiques
– Les éléments paléontologiques
– Les éléments cristallins dont concrétions
– Les éléments techniques industriels
– Les éléments techniques agricoles
– Les éléments tectoniques
– Les éléments biologiques (Faune, Flore, Fungi )
– Les éléments de dangerosité
– Les éléments esthétiques et/ou artistiques
– Les éléments historiques
– Les éléments des marques contemporaines
– les éléments patrimoniaux
– Les éléments hydrologiques
– Le potentiel sportif spéléologique
– Et autres, le cas échéant.

L’essentiel des données est capté en jouant sur la photographie et la mémoire humaine, parfois noté et mesuré, puis transcrit sous forme de résumé illustré. Aucune coordonnée  n’est rendue publique, toute incitation à visiter étant exclue, et SJV se dégage de toute responsabilité en cas d’investigation sans son accompagnement.

 

Ces travaux, sans aucune prétention, qui côtoient d’autres publications souvent bien meilleures, ne sont publiés que pour abonder, donner aux lectrices et lecteurs des commentaires et images d’endroits où ils n’iront peut-être jamais, d’une part, mais aussi pour contribuer à la mémoire de ces lieux et de ceux et celles qui y travaillèrent durement tout ou partie de leurs vies, au service de leurs employeurs, de leurs concitoyens, de leurs villages, villes, régions et pays.

Une grande partie du patrimoine immobilier, notamment religieux, de la France leur est en effet dû.

Les sites ne seront pas nommés (quand ils ont un  nom connu et avéré) mais seulement codifié selon un référentiel SJV connu de ses seuls adhérentes et adhérents.    (C…-SJV)
Leur exploration peut être totale (généralement celles à taille « humaine ») ou partielle (Généralement celles ayant un schéma géométrique rationalisé) , ou encore périmétrique seulement (celles qui sont immenses et sans schéma géométrique régulier, d’évolution « anarchique », souvent sur un ou plusieurs siècles !)

Voici la C004-SJV

Se développe dans du calcaire Lutétien ( – 41 à – 48 millions d’années) et plus particulièrement dans le calcaire « Vergelé » et la « Pierre de Saint-Leu »
De cette seconde pierre (issue aussi d’autres grandes carrières dont celles de Saint-leu d’Esserent, tout proche) on construisit des bâtiments énormes et prestigieux :
·  l’église Saint-Eustache
·  l’église Saint-Germain-l’Auxerrois
·  l’église Saint-Etienne-du-Mont
·  le palais du Louvre
·  l’hôtel des Invalides
·  la place des Vosges et la place Vendôme
·  le Palais Bourbon
·  le Palais de l’Élysée
·  de nombreux hôtels particuliers
·  l’école militaire
·  la place de la Concorde
·  Le château de Versailles et le Grand Trianon
·  les grandes gares de Paris, les hôpitaux, le siège du Crédit lyonnais, les grands magasins…

Cette carrière s’étend sous une étendue de cultures et forestière sur environ 800 m d’une part et près de 500 mm d’autre part…400 000 m² !
Bien entendu, selon une règle classique, seule la moitié a été excavée, et sur une épaisseur de strate d’environ 3 à 4 m en moyenne, ce qui donne quand même 700 000 m3 de roche extraite, soit à peu près 1, 7 million de tonnes…Bigre !

Son autre particularité est de connaître des ouvertures sur deux flancs d’un plateau qu’elle traverse donc de part en part avec bon nombre d’ouvertures.
Sur le flanc Sud, tout a été privatisé, soigneusement clos, solidement verrouillé et condamné.
Sur le flanc Nord, au moins 5 à 6 ouvertures persistent encore, dont 2 ou 3 à éviter, exigües et surtout donnant sur des remblais intérieurs instables.

A l’origine, tous ces accès étaient condamnés de diverses façons, mais quelques décennies de tentatives de visiteurs de tous poils  ont eu raison de ces obstacles.
Par ailleurs, de nombreux puits d’aérage ou de service sont intacts, dont plusieurs aux embouchures non condamnées, il semblerait qu’il en existe au moins 25…que nous n’avons pas tous vus !
En effet, sachant les dimensions, seule une exploration périphérique pouvait être menée de jour-là, et elle aura déjà demandé près de deux heures (rien que pour faire le tour donc…) soit 3 km en simplifiant, bien plus du double en suivant les contours !
Cette carrière dans le Saint-Leu a été ensuite réutilisée en champignonnière, d’une très grande étendue et dont la production fut considérable.
Il en résulte la quasi-disparition de tout ce qui avait trait au travail des carriers.
En revanche, beaucoup d’éléments témoignent de l’activité mycoculturale !

 

A commencer par des kilomètres de parois teintées de vert par le sulfate de cuivre bio-stérilisant, des centaines de taquets de bois cloués qui maintenaient des bâches en plastique isolant les caves les unes des autres, des bâches elles-mêmes encore fixées çà et là.
A côté de ces éléments légers, on trouvera une kyrielle d’installations non démontées mais très dégradées.
Beaucoup se rapportent à des souffleries, des ventilations, en lien avec des puits ou des ouvertures horizontales sur l’extérieur.

Bien entendu, beaucoup de tuyauteries en polyéthylène noir, des lignes électriques sont il reste surtout les fixations car le cuivre des câbles a certainement intéressé pas mal de monde, autorisé ou non.
Dans la partie la plus proche de la ville étaient concentrées les structures administratives, les locaux techniques dont laboratoire de biologie végétale et atelier de traitement des fumiers et composts .
On y trouve de grandes chambres de culture et de pasteurisation.

Il n’y a pas une forte densité d’inscriptions, certaines visiblement très anciennes, dont une historique relative à l’Atelier du Roi.
Peu de dessins aussi.
Il reste des palettes en décomposition dont celles porteuses des parpaings de 150 mm, lesquels ont permis de bâtir de nombreux murs de cloisonnement un peu partout.
Plusieurs sont percés de portes et de fenêtres à volets métalliques coulissants isolant parfois des cellules dans lesquelles on a pu stocker des produits dangereux.
La roche encaissante est remarquablement homogène, très peu fracturée, et plusieurs espaces présentent un ciel formé sur des joints de stratification irréguliers, mamelonnés, témoignant de rivages ou fonds marins agités, fossilisés.
Aucun écoulement d’eau naturel repéré, aucune concrétion observée.
Deux chauves souris en tout et pour tout…quelques araignées et « moustiques » aux abords immédiat des ouvertures, un oiseau mort, pris au piège d’une cheminée qu’il n’a pas pu remonter.
Très peu d’installations de convivialité en place, rares bouteilles de vin, les détritus sont bien présents mais concentrés sur les abords immédiats des accès sauvages.

Quelques cagettes à champignons en bois, quelques autres en plastique, du modèle le plus courant.
Une carcasse de benne de camion traîne dans un coin (?)
On trouve aussi quelques installations sanitaires pour les ouvriers, vestiaires, salle de repas peut-être.
D’imposantes portes métalliques barraient les voies, ces dernières étant bétonnées pour les plus importantes, avec des éclairages plafonniers fermés, presque des rues de village !

Cette carrière compte au minimum trois à quatre siècles d’existence, et a cessé de produire des champignons  depuis plus de vingt ans.
Certains de ses puits  chemisés ou non, dénivellent entre 10 et 20 mètres, d’un diamètre permettant le passage d’un homme, peuvent constituer des sites d’entraînement aux puits étroits justement ! A condition d’éviter ceux qui ont pu servir à l’évacuation des fumées…généralement très pollués, visqueux et malodorants, voire le lieu d’une atmosphère toxique ! (Malgré le courant d’air…).
Une exploration plus complète réclamerait au minimum deux  bonnes journées, et serait difficile à rationaliser car les développements successifs ont amené une structure très anarchique, et ce sont des dizaines de kilomètres de galerie qu’il y a à parcourir !

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