Journée d’automne maysellois 354

Journée d’automne maysellois 354

15 octobre 2020 Spéléologie Via ferrata 0

Journée d’automne maysellois       354                 (octobre 2020)

Et nous voici de nouveau à Maysel, Kiki, Gigi et Coco pour un entraînement poussé de « niveau 3 »…selon les critères de Kiki.

Départ sous la pluie de la maison, mais comme SJV ne saurait faillir à sa réputation, le beau temps était au rendez-vous une fois sur les lieux.

Kiki, nous a préparé un programme, qui lorsque nous l’avons lu, nous a paru énorme et avec des complications en perspectives.

Il nous annonce que nous avons tout le matériel devant nous (et, mon dieu !, il en a pris des trucs !!!) et que lui est comme un topo que nous devrions lire et comprendre pour prévoir le matériel en fonction des ateliers.

Le 1er arrive et là, il nous dit que nous devons installer une voix avec 8 mousquetons soit :  1 main courante suivie d’une descente de 6 mètres ?

Nous voilà à compter le nombre de mètres de corde qui nous sera nécessaire avec les nœuds qui eux aussi prennent de la longueur…

Nous optons pour une corde de 25m et une fois nos combinaisons (pour éventuelle pluie et surtout la fraîcheur), nos baudriers avec tout ce qu’il faut, nous allons devant le 1er lieu d’installation.

Une petite grimpette (Gigi porte le sac et Kiki en profite pour nettoyer le terrain à coups de sécateur dans les vilaines petites ronces…) et je me dévoue pour installer cet atelier.

Au final assez simple… j’ai toujours l’impression, au début, que je ne sais plus faire un seul nœud d’une fois sur l’autre, mais nœud en huit sur ganse, batelier et mickey reviennent vite sous mes doigts.

Constat… une corde de 15 mètres aurait largement suffit.

Nous pensons en avoir fini avec ce 1er atelier…sauf qu’au programme, il y a des petites nouveautés.

« J’ai perdu ou cassé mon bloqueur », comment dans ces conditions remonter ? Et bien nous mettons 2 mousquetons dans le delta, passons la corde dans les 2 mousquetons puis une boucle qui fait passer la corde entre les 2 mousquetons et ainsi permettre de bloquer. C’est un Nœud de Cœur !
On peut alors remonter seul, ça demande de la patience, des efforts supplémentaires et une certaine coordination, mais ça marche !
Ensuite, pour un système à deux équipiers, nous passons la corde dans un autre mousqueton fixé sur la poignée de montée, puis c’est une succession de tiré et relâché, beaucoup plus facile avec l’aide du coéquipier resté au sol qui tire ou relâche la tension à la demande.

« J’ai perdu mon descendeur »  Eh bien, nous utilisons un mousqueton dans le delta, passons la corde dans ce mousqueton puis une boucle qui vient enserrer la corde dans le mousqueton et ainsi permettre de freiner par frottement et de gérer la descente …C’est un Nœud Italien (Souvent appelé, à tort, « nœud demi-cabestan vu qu’il n’y a pas de nœud sur un cabestan, donc pas de nœud de cabestan, même entier !!!))

Tout cela nous a menés au déjeuner que nous prenons avec beaucoup de plaisir en plein sous le soleil de ce début d’automne. Il faut dire que l’endroit en lui-même a toujours un effet « magique » sur moi. Et là, avec les arbres qui ont pris leurs plus belles teintes automnales, c’est une véritable toile qui se déroule devant nos yeux. Peinture qui varie selon les angles et les endroits du site.

 

Mais bon, le programme est chargé alors pas le temps de rêver plus longtemps, nous allons maintenant installer un puits tyrolien (Souvent appelé, à tort, « rappel guidé » ce qui n’a aucun sens ici, puisque pas de rappel !) avec mouflage et parcours dans les deux sens avec bloqueur de pied.

Ceci pour nous préparer à notre expédition prévue en décembre au Neuvon.

Montée en haut de la falaise. Gigi installe la corde de descente (et de remontée). Pour ma part, j’installe en parallèle la corde qui va servir de guide tyrolien.

Nous descendons et fixons la corde 1 de Gigi à un arbre en la laissant relativement molle.

Puis il faut tendre la corde 2 de tyrolienne. Mise en place d’une sangle sur un autre arbre (bien sympathiques tous ces arbres qui acceptent de nous porter, nous soutenir, qu’on leur tire dessus et tout çà sans protester…bon il est vrai qu’on prend soin d’eux quand même).

Au bout de la sangle un mousqueton et installation d’un descendeur pour tendre la corde. Comme je n’ai pas assez de force, Kiki, me conseille de mettre en place d’une poulie qui va servir de renvoi et ainsi me donner plus d’efficacité avec la même force…et comme çà ne suffit pas, j’installe une 2ème poulie pour faire à nouveau  renvoi dans l’autre sens. Puis Gigi, m’aide à tirer, car je ne suis pas Wonder Woman quand même !!!

La corde est enfin tendue, je mets mon bloqueur de pied et m’installe sur la corde de montée, en mettant une poulie sur la tyrolienne tendue. Celle-ci permet de rester dans l’axe et de monter avec beaucoup moins d’effort.

Le bloqueur de pied demande un peu de méthodologie au début (même si j’ai déjà expérimenté l’engin l’année dernière au Neuvon justement), et c’est bien pratique pour s’économiser quand on le maîtrise un peu.

Je monte sans grande difficulté, bien que cela demande quand même des muscles et, arrivée en haut, je suis bien fatiguée.

Je redescends par la falaise à pied pour rejoindre ces messieurs et regarder Gigi qui monte à son tour et s’en sort très bien, malgré cette 1ère avec le bloqueur de pied

Une fois là-haut, nous démontons tout, pour passer à l’atelier suivant…que Gigi va commencer seul pendant que je fais une petite pause.

Kiki a emmené sa perforatrice afin de faire des trous dans des angles saillants externes afin de mettre en place des lunules. Ces lunules sont des accroches supplémentaires en pleine roche pour créer une main courante, par exemple. Je les rejoins et la je me retrouve à « devoir » créer la suite de la main courante sans avoir les pieds par terre car les amarrages sont trop hauts. (pour moi !)

Cela me fait expérimenter le fait d’utiliser ma pédale pour me longer et me délonger.

Cet atelier passe assez vite et nous faisons une semi-pause avec mise en place d’un point chaud. C’est-à-dire un « bivouac » pour blessé.

Kiki, bien sûr, joue le rôle du blessé (gros flemmard !) et en même temps nous explique comment isoler la personne du sol avec des cordes ovo-spiralées au sol, puis comment mettre une jambe au chaud dans un sac de matériel vidé, puis de créer une tente sommaire avec deux couvertures de survie sur une corde tendue.

Petit atelier très ludique et surtout qui pourrait être utile…bien que nous ne le souhaitions pas. Na d’ailleurs jamais été utilisée, ni vue utilisée pour un cas réel,  en plus d’un demi-siècle de pratique par Kiki…c’est dire !

Vient le dernier atelier, le plus compliqué et surtout le plus physique de la journée.

Nous embarquons un nombre impressionnant de mousquetons. 4 cordes de différentes tailles et 5 sangles.

Je fixe des amarrages  sur deux  arbres successifs puis descends dans la pente très raide pour arriver à deux arbres où je fixe une dérivation sur l’un des deux afin d’éviter les frottements de la corde sur la roche qui va suivre.

 

Puis, je descends encore jusqu’à l’amarrage suivant et installe un fractionnement puis un second avant de partir vers la gauche de la paroi et installer une main courante…les pieds à moitié dans le vide ou en appui sur la paroi sans prise directe. Je fixe mon mousqueton, je mets la longe courte, je descends pour être en appui sur ma longe, je donne du mou sur le descendeur pour avoir de la corde afin d’installer la main courante, puis, j’attrape l’amarrage suivant en mettant un mousqueton puis ma longe longue, j’avale le mou du descendeur pour retirer la longe courte et ainsi passer à la suivante…etc.

Quand je n’arrive pas à me délonger, j’utilise la pédale pour m’aider à me tracter. Au bout de quatre amarrages,  je commence à fatiguer et heureusement je suis maintenant sur mes pieds grâce à un petit balcon sur la roche verticale. Je suis aussi au bout de la première corde et là, Kiki m’explique comment raccorder les deux cordes avec des Nœuds de Capucin embrassés, qui constituent alors ensemble un Nœud de pêcheur double (pas sûre de savoir le refaire seule toutefois…).

Gigi prend le relais pour la suite de l’installation qui est plus difficile et surtout très physique car carrément  dans le vide. Il s’en sort avec brio …nous formons vraiment une bonne équipe !
Il arrive lui aussi au bout de la seconde corde et installe une troisième pour que nous puissions redescendre.

Mais l’heure a tourné plus vite que nous ne pensions et nous démontons chacun un atelier pour gagner du temps. Remballage du matériel et retour à la voiture en 30 minutes, avant de reprendre la route en cette belle fin de journée. Nous sommes pleins de courbatures mais heureux de toutes ces nouvelles choses abordées aujourd’hui.

Merci Kiki, pour cette patience, cette pédagogie, cet humour (pas toujours délicat), mais qui nous donne la pêche quand on sent qu’on abandonnerait en route, tant il serait plus simple de le faire !

 

 

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