La Randodhuis (6) Du réservoir à la source 288

La Randodhuis (6) Du réservoir à la source 288

17 mars 2020 Randonnée 0

La Randodhuis (6) Du réservoir à la source      287

Cette section de la promenade de l’Aqueduc de la Dhuys compte 23 km au départ, de 460 à 237 . Elle comporte plusieurs siphons et ponts-siphons dont l’architecture sobre et l’esthétique épurée soulignée par la végétalisation rendent l’itinéraire agréable et en rompent la monotonie lorsque, pour diverses raisons, le cheminement se développe sur des emprises très larges et quasi-rectilignes. 
Parcouru au sortir de l’hiver, on est un peu privés de la flore colorée luxuriante du printemps établi d’avril ou mai que l’épisode (5) illustre parfaitement. Pour autant, cette petite randonnée fut bien agréable !


Pour cette fois, on mettra en place une navette automobile…entre Citry et Etampes-sur-Marne.
Concernant les bornes, entre 460 et 432, on ne trouvera pas 458, 456 et 455, 450, 446, 444 et 442 ainsi que 438, 434 et 433. Les regards sont tous représentés sauf 435, mais il y a une tête de siphon à 432
Les petits ponts de franchissement des talwegs mineurs sont aménagés de sorte à éviter d’installer un siphon. 

La conduite est alors horizontale, intégrée dans le tablier du pont, est formée de tuyaux de fonte assemblés d’un diamètre de l’ordre de 50 cm. 

La construction ménage une circulation piétonnière entre deux murets pleins, maçonnés, et très bas, ne formant pas parapets.
Compte tenu de la largeur et du faible bassin versant, donc de débits aquatiques restant modestes même en cas de crue, l’ouvrage s’appuie sur plusieurs arches, relativement basses. C’est le cas du Ru de Villaré, ici.

Les « cabanons » ayant été manifestement forcés, plusieurs voient leurs portes soudées soit sur les armatures dormantes, soit avec des fers soudés à même les portes.
Bien que l’intérêt de pénétrer l’aqueduc soit assez limité, les risques de dégradation très faibles et l’eau acheminée ne servant plus à la consommation alimentaire humaine, le gestionnaire « Val d’Europe » veille à ce que l’ouvrage ne soit pas visité…

Vers 447, le tracé du GR 14a vient de confondre avec celui de l’aqueduc.

Dans l’espace 439/438, un petit glissement de terrain a emporté un gros volume de terres diverses et pas mal d’arbres, ce qui a entraîné un gros chantier de remise en état. Le profil de la butte a été rétabli, les bords étayés, des plantations d’arbre réalisées…Hélas, le paysage en a été enlaidi, et le passage d’engins lourds a impliqué un élargissement et un talutage, avec pour conséquence des déplacements ou disparition de bornes.

vert = aqueduc, bleu = ruisseau, rouge = tour

On notera aussi la présence de plusieurs ruines d’habitations ou de locaux divers, en contrebas de l’aqueduc.
Une petite visite du côté des archives photographiques et carte ancienne permet de définir ces ruines comme celles d’une ancienne plâtrière, dont il reste notamment une grande tour à dessin hexagonal. (en rouge).

Une carte postale ancienne donne une idée du paysage vu de l’aqueduc, à cette époque, beaucoup moins forestier !
On arrive alors sur le franchissement du ruisseau de Pisseloup. 

Pont symétrique, à arche unique.
Le Ruisseau de Pisseloup dont le cours ne dépasse pas 2km avant de rejoindre la Marne est cependant alimenté par une vallée aux pentes fortes, et son petit bassin versant crée malgré tout de violentes crues lors d’orages soutenus, comme en témoignent la largeur du lit creusé et les rocs à nu.

On va trouver la tête de siphon amont vers 431, et là, surprise : désormais les PH seront matérialisés par des potelets métalliques avec indication en plexiglas vert gravé. De même noterons-nous que les siphons sont dotés d’une plaque numérotée…le présent étant le N° 11 (comptage en partant de la source).
Considérant que le Ruisseau de Pisseloup marque la limite territoriale entre la Seine-et-Marne et l’Aisne, nous en déduisons que cette brusque différence de traitement est liée à la gestion départementale !

Nous constaterons par la suite que non seulement il ne manque aucun PH moderne, mais que les classiques en pierre ou en béton ont tous été retirés. C’est peut-être dommage, rien n’empêchait de les laisser côte à côte pour conserver la mémoire du bornage ancien…Bon…nous le regrettons, car ces vieilles bornes typique en noir et blanc, plus ou moins marquées par le temps, les maltraitances, plus ou, moins colonisées par des végétaux et animaux, et qu’il faut chercher un peu parfois, ces vieilles bornes donnent un cachet particulier voire des images pittoresques…
Vers 424, un petit pont sur le creux de la Noue Brayer avec un ruisseau intermittent, actif ce jour-là !


Nous traversons bientôt la D82, avec une croisée de divers chemins, le GR restant sur la Dhuys.
Nous sommes vers 416, le potelet exceptionnellement absent.

 

 

Nous trouverons le siphon N° 10 vers 413/414, très court, mais avec un joli pont à regard perché et dont l’arche est décorée de multiples stalactites de type « fistuleuse ». 

C’est le ravin du Bois du Hartois aux pentes bien raides ! Au point de former de petites cascades rafraîchissantes ! Vers PH 405, le GR quitte l’aqueduc, au niveau de Pavant.
Le potelet 399 a été dégradé, le 393 descellé et couché. 
Un regard 394 semble  en relation avec un gros réservoir enterré, peut-être à vocation de château d’eau pour Pavant à moins d’un kilomètre de là (?). Nous observerons plus tard que ce village compte pas moins de 4 sources référencées (Fontaines) sur moins de 700 m ! 

Après un déjeuner froid assez rapide, on parvient au siphon N° 9, au PH 367. Près de la tête aval, une portion coudée de tuyauterie, abandonnée là de longue date, permettra à tous de mieux apprécier les matériaux et les dimensions !

 

Ce siphon de 800 m environ (à vol d’oiseau) et dénivelant une cinquantaine de mètres, permet de franchir la vallée du Ruisseau de Vergis.
Ce dernier, au cours modeste de 7 à 8 km, émerge au niveau d’un ancien étang asséché du même nom, et reçoit 4 rus , l’un de l’étang des Houssois l’autre de la Courterie, puis celui du Bois Hochet, et Des Mesnils…d’où un bassin assez important. Il arrose Nogent-l’Artaud, sur la Marne.
Une vue en plongée assez impressionnante s’offre alors, d’autant que le sentier zigzague plusieurs fois dans les pentes donnant un petit côté « montagnard » ! Ça coule bien en dessous…..oui,  ça coule pas mal en dessous…, et le gué à pied sec est « limite » ! En jonglant un peu avec les grosses pierres et passant rapidement, avec un peu d’entraide en sus,tout le monde sauvera ses pieds d’une inondation réfrigérante .

 

On achève ce siphon vers 357, pour la traversée du Bois des Dames, sur plus de 3 km avant d’aborder un nouveau petit siphon vers 320, le  N° 7, franchissant la vallée du Ru des Charfions…250 m environ pour moins de 20 mètres à déniveler…

 

 

 

 

 

 

On observera même une sorte de « mini-canyon » vers 354 !
Par ailleurs, un large méandre de l’aqueduc en terrain découvert donne un large panorama sur la vallée de la Marne et ses villages, ses vignobles champenois, et nous offre quelques bouquets de fleurs dont les fameuses jonquilles !
Bien que fort jolies pour beaucoup d’entre nous, et malgré ses propriétés anti-tumorales, cette petite fleur reste fort toxique, et moutons voire veaux et vaches peuvent mourir de la simple ingestion de quelques-uns de ses bulbes…
Très vilaine aussi pour l’Homme…s’il en mange, quelles que soient les parties de la plante consommées.

Dans ces sorties SJV, il y en a toujours un ou une qui va fourrer son nez là où personne ne le mettrait ou presque…Une petite incursion à quatre pattes dans un tunnel de vidage de siphon va permettre de découvrir la trappe oscillante qui l’obture, en un système anti-retour. Bien sûr, si on explore, on ouvre la trappe !
Et que voilà ? Une jolie conduite ancienne en grès cérame, abritant une collection d’araignée Meta menardi et surtout leurs mignons petits cocons en ballonnets blancs soyeux…

 

 

 

 

 

Ce court épisode « sportif et aventuereux »  passé, on arrive rapidement au siphon N° 6, bien plus important et surmontant le Ruisseau du Dolloir, vers PH 313. 
Ce gros ruisseau reçoit 7 petits affluents et parcourt 13 km avant Chézy-sur-Marne.
Ce jour-là, son débit permettait aisément le passage à gué, mais pas à pied sec pour qui n’était pas botté !

Plusieurs formules à disposition pour le franchir…tenter le franchissement du regard perché, plutôt risqué vu la configuration et le profil arrondi des margelles…ce ne sera pas retenu.
Déchausser, passer pieds nus et rechausser…ce sera l’option choisie par Yan.


Tenter le passage de cabri, en sautillant sur des rocs immergés ou en « passant très vite »…ce sera l’essai de Mymy ou d’Ange.

 

Passer tranquillement en bottes…ce sera la chance de Tony ! Mais en voulant passer généreusement ses bottes à un équipier par-dessus le flot, il y aura maldonne à cause de branches pendantes, et donc…perte d’une botte dans le flot que l’on ne pourra repêcher à temps ! Il faudra continuer…en chaussettes !

Enfin, la pire des solutions consista à emprunter une jolie passerelle à quelques mètres en aval, mais hélas en propriété privée…L’opération fut menée par Kiki en moins d’une ou deux minutes, les « défenses » en fer forgé et autre grillage restant d’une efficacité très symbolique, d’autant que, manifestement, beaucoup usent de ces passages clandestins ! Mais…gare aux gros chiens !Il y aurait bien eu un grand crochet par le pont des Verdelettes, en amont, mais près de 1,5 km en tout quand même !

 

L’équipe se retrouve donc au pied de la grande pente … là où la CSA a implanté sa plaque mémorielle…en souvenir de la ligne ferroviaire locale disparue.

 


Au sommet de la petite côte, on trouvera une pinède, sur près de 1 km,  plantation assez rare dans cette région !
La tête de siphon est placée à 306.

Vers 286, un écoulement a été canalisé par un ouvrage aux formes « féminines » qui donne naissance à une petite cascade artificielle, aux pentes fleuries de violettes !

 

 

 

 

 

 

On rencontrera ensuite un tout petit pont n’intégrant pas l’aqueduc, vers 274, formé d’une simple dalle de béton. En amont de ce ruisseau du Bois de Nogentel, là encore, les pentes raides décrivent un ravin où se succèdent des cascades, artificiellement formées par des murettes de soutènement.
Peu après ce passage, Tony et ses chaussettes, ainsi que Ange que son dos rappelle à l’ordre, vont se séparer de l’équipe et regagner Nogentel et son église, à 850 m de là…il ne restera plus qu’à les récupérer au retour de navette…dans une heure environ !
La poursuite de l’itinéraire amène au village de Nesles-la-Montagne que l’aqueduc traverse de part en part sous les routes ou rues ou propriétés diverses, longeant notamment la rue de…Paris !


On trouve là une grosse bâtisse dont l’aspect et le style laissent à penser qu’il s’agit d’une remise et local technique de dhuisiens (?). On plonge alors vers le Ru de Nesles…4 km de cours seulement ! Mais il est franchi par un joli pont-siphon, très bien intégré dans l’environnement semi-naturel, semi-villageois…


Nous sommes au PH 249…et nous allons alors parcourir un large  chemin agricole bordé de grands vignobles dont un récemment planté, avec une rectitude et une régularité impressionnantes !
C’est alors qu’à 237 nous atteignons le réservoir d’Etampes-sur-Marne au point coté 127 m la fin de notre parcours prévue. 
Reprise de voiture et récupération des deux compères à Nogentel, puis retour à la voiture parquée au départ de randonnée, et on rentre à la maison…C’était 42 heures avant le « confinement » du pays de France !
Satisfaction générale à l’issue de cette bonne journée en plein air…la pluie ne tombera que plus tard !

Et pour finir, nous avons pu saisir une scène cruelle, celle du prédateur bondissant sur sa proie…handicapée par ses pieds nus sur les cailloux :

La Rédaction n’a pas osé publier la photo suivante, d’une rare férocité, et susceptible de heurter profondément la sensibilité des lectrices et lecteurs…

 

 

 

 

 

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