Bloqueur de poitrine direct ou indirect 117

Bloqueur de poitrine direct ou indirect 117

29 mars 2018 Spéléologie 0

Le bloqueur « de poitrine » avec ou sans connecteur

Bloqueur dit « de poitrine » puis « ventral » pourtant souvent porté sous le nombril, ce petit objet très important pour la technique de remontée sur corde et bien d’autres usages spéléologiques (ou dans d’autres activités) a été l’objet  de nombreuses discussions quant au fait de l’installer sur le maillon de ceinture avec ou sans maillon rapide de connexion.

Si la tendance actuelle de l’insérer directement dans ce maillon de ceinture, au principal motif que cela évite un débattement à chaque mouvement donc une perte d’efficacité, de temps et d’énergie, et au motif secondaire que cela évite un maillon rapide de connexion donc moins de poids, moins cher, moins de risque d’erreur d’installation, moins de risques de déconnexion accidentelle, cette disposition n’est en aucun cas une panacée, et n’enlève rien au montage traditionnel avec connecteur intermédiaire.

Montage nouvelle école

Le club SJV abrite les deux « écoles », car ouvert aux différences tant qu’elles ne génèrent pas d’insécurité ou des problèmes internes insolubles.
La vieille école plaide pour le maintien de ce connecteur, sauf chez les personnes de petite corpulence  (enfants, adolescents…) car :

  • l’argument de la performance ne tient que si le montage avec connecteur est mal réglé avec la sangle de torse.
  • l »argument de l’économie est contrebalancé par d’autres tout aussi recevables.

En effet, ce petit maillon ne génère qu’une masse supplémentaire négligeable en dehors des activités extrêmes où le moindre décigramme va compter.
L’argument du mauvais montage est applicable à tout le reste du matériel…pourquoi le spéléologue serait-il défaillant justement sur ce connecteur, d’autant qu’il est aisément vérifiable à toute utilisation ?

Montage vieille école

Ce connecteur supplémentaire peut être utilisé en dépannage en cas de carence extrême de matériel…il suffit de remettre le bloqueur selon la jeune école, car qui peut le plus peut le moins…
Il a l’avantage de permettre de déconnecter le bloqueur du maillon de ceinture, si nécessaire, sans avoir à défaire le cuissard.
Cette situation, heureusement rare, se rencontre dans des puits étroits où il y a blocage à cause du bloqueur, ou suite à une fausse manœuvre ayant coincé le bloqueur contre un nœud à la remontée…
Ce bloqueur ainsi positionné plus haut sur le corps, ne limite absolument pas la course des mouvements à la remontée sauf chez les personnes de petite taille ( et encore…) et permet une manipulation et un contrôle visuels bien plus aisés que lorsque placé en sous-ventrière.
Cela le détache clairement de tout l’attirail placé sur le maillon de ceinture et facilite sa manipulation.

Cela permet de laisser les longes à droite, car elles ne gênent pas la corde en sortie de bloqueur…plutôt que devoir les positionner à gauche, bien moins rationnel pour les droitiers.
Cela facilite largement l’aide aux débutants et le contrôle sécuritaire par l’encadrement, car plus visible et plus accessible par un tiers.

Cela réduit le basculement vers l’arrière car le torse est rattaché plus haut sur la corde.
Et, détail parfois essentiel, les spéléologues bedonnants non seulement apprécieront ces quelques centimètres de marge mais seront bien tentés de  mettre un second maillon, car manipuler cet appareil à l’aveuglette sous une bedaine volumineuse n’est pas un cadeau. De plus, un individu ventripotent verra le bloqueur bien moins vertical du fait de sa morphologie, ce qui ne sera pas le cas avec l’intermédiaire du connecteur.

Enfin, en cas de besoin d’un bloqueur pour assister un équipier; notamment pour le hisser, l’appareil est disponible sur simple démontage du connecteur, lequel va servir à son installation ailleurs…bien plus rapide, bien plus pratique, et bien moins dangereux pour le prêteur du bloqueur que de devoir tout démonter sur lui pour l’extraire.

C’est pourquoi, au club SJV, certains équipiers conservent précieusement le montage « ancien », avec connecteur…

Son atout de démontabilité a été vérifié en janvier 2018, suite à un blocage sous nœud de raccordement de cordes dans un puits arrosé, en plein vide.

Le spéléologue s’est suspendu à sa poignée au-dessus du nœud, restant longé dans la ganse du raccordement, ôtant ainsi son poids du bloqueur qu’il a déconnecté de la ceinture. Le bloqueur étant alors manipulable à volonté a pu être orienté en pliant la corde de façon à gagner les quelques millimètres nécessaires à son dégagement…ce qui aurait été impossible ou très difficile surtout sous la douche, sans avoir à défaire le nœud…fort serré. Remonté ensuite très facilement sur le maillon de ceinture, il a suffi de le réenclencher sur la corde au-dessus du nœud pour repartir instantanément après délongeage…
Compte tenu de la situation arrosée, avec de l’eau de ruissellement hivernal, la rapidité de l’opération a été très appréciable !
Les avantages du montage « nouvelle école » restent mineurs au regard de ceux de la « vieille école », ils ne sont valides que pour les personnes petites de taille, ou quand tout est normal et que tout va bien.
Pas à rejeter, donc, mais pas universels ni permanents comme certains le prétendent !

 

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