Une contre-assurance spéléo : l’infra-noeud 107

Une contre-assurance spéléo : l’infra-noeud 107

22 mars 2018 Spéléologie 0

Une contre-assurance spéléologique :  l’infra-noeud

Tout pratiquant aura entendu ou lu qu’une des précautions fondamentales lors de l’utilisation d’une corde est de faire un nœud d’extrémité, de préférence aux deux extrémités. Ces nœuds que SJV préfère être des nœuds de huit sur boucle plutôt que des nœuds de capucin (souvent appelés nœuds de pêcheur, par méconnaissance).

 

Huit sur boucle

En effet, si de tels nœuds ont pour fonction principale d’éviter une chute libre en cas de descente sans précautions sur une corde trop courte dans un puits, ce n’est pas leur seule fonction. Ils permettent aussi de relier les cordes entre elles, de relier la dernière au sac et de confectionner plus rapidement un nœud de jonction si besoin est.

Ils limitent aussi l’échappement accidentel de la corde des mains.

Ce nœud final donc se justifie tout particulièrement si on doute de la longueur suffisante de la corde pour atteindre un point de stabilité ou de fractionnement.
Mais qu’adviendrait-il au pratiquant s’il perdait le contrôle de sa corde cependant que sa corde est PLUS LONGUE qu’il ne le faut ou bien si la chute presque libre l’amène sur des reliefs aigus, des lames avant le nœud final donc… ?
Une très bonne habitude consiste donc à faire des nœuds intermédiaires à espace régulier, ce qui réduit considérablement les risques de chute à conséquences graves.  Ces noeds éanbt SOUS le descendeur, nous les appelons  » Infra-nœuds  »

 

 

Nœud de batelier (et non pas de cabestan)

Il convient que ces nœuds soient très faciles et rapides à défaire au cours de la descente, d’une seule main. C’est pourquoi SJV préconise l’usage de nœuds de batelier (souvent appelés nœuds ce cabestan par ignorance, vu qu’il n’y a pas de nœud à faire sur un cabestan !) sur un mousqueton.
En préparant les cordes dans le sac, il suffit de placer judicieusement ces infra-nœuds mousquetonnés  selon les situations.
Il est bien évident qu’il est inutile d’en mettre un tous les trois mètres si l’on sait que la descente est largement « plein vide » sur 50 mètres !
En revanche dans des puits où on est proche des parois, dont on connaît mal la configuration, les placer plus proches les uns des autres peut éviter de graves ennuis si on vient à lâcher inopinément la corde avec un descendeur sans « stop » ou en écrasant malencontreusement la poignée stop d’un descendeur en ayant une. Chuter de trois mètres, ça fait beaucoup moins mal que de dix ou vingt, voire davantage !

On peut faire encore plus prudent et judicieux, en ne plaçant un infra-nœud que lorsque l’on en atteint un, ce qui permet de  le placer en toute connaissance du terrain visuellement contrôlable.
Il n’est pas prudent de poser à l’avance des infra-nœuds dans une verticale arrosée, le risque d’une immobilisation prolongée pouvant être dangereux, même si retirer un mousqueton d’un Bâtelier est en fait très rapide en conditions normales…car quand on est bien douché si l’équipement et la configuration ne permettent pas l’évitement, la gestuelle et la sérénité sont plus ou moins garanties…
Dans presque tous les cas, (les exceptions sont les situations où s’arrêter sur la corde serait très dangereux) en mettre un bien avant la fin présumée de la descente, environ 20% de la hauteur du puits descendu. (Puits de 30 m, contre-assurance minimale à 24 m par exemple, et deux ou trois intermédiaires voire davantage si risque de heurter des obstacles dans une chute sur corde incontrôlée.)

Il faut en effet compenser largement l’allongement important de la corde, même semi-statique, sous l’effet de la chute, car en cas de relâche de la corde qui se met à filer, l’allongement initial qu’elle avait sous la masse suspendue se dissipe presque complètement…on va donc le retrouver au moment du blocage en fin de chute, additionné de l’allongement provoqué par l’inertie du corps…d’où 20 % à prévoir.

Par ailleurs, à la descente, récupérer le mousqueton d’une seule main est aisé, et le nœud se défait instantanément bien sûr. Ces mousquetons deviennent alors disponibles pour équiper ensuite, si besoin.

D’autres nœuds intermédiaires pourraient convenir, mais le batelier est aisé à réaliser et à défaire et se tient bien.
Il a aussi l’avantage de ne pas être dangereux si, par mégarde, quelqu’un venait à se longer dans le mousqueton longer car il peut servir de point d’assurance.
Les utilisateurs des descendeurs à poulies fixes ordinaires, dits « les rouges » auront tout intérêt à utiliser ces nœuds de contre-assurance, eux qui, en cas de lâcher de corde et s’il n’y a pas un assureur actif en-dessous, peuvent connaître de graves chutes et/ou violentes percussions sur des obstacles de parois.
Les utilisateurs de « stop » dits « les bleus », s’ils sont beaucoup mieux protégés, ne le sont pas forcément en cas de crispation ou de coincement de la poignée de stoppage et peuvent aussi considérer cette contre-assurance comme les concernant.

 

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