La carrière des Chaudronniers 147

La carrière des Chaudronniers 147

31 mai 2018 carrières diverses 3

La carrière des Chaudronniers        (environs de Meaux 77)

La carrière des Chaudronniers appartient à un ensemble industriel patrimonial des trois derniers siècles du Pays de Meaux.

 

 

 

 

 

 

Cette visite est dangereuse au départ puis très dangereuse. Propriété privée, a priori…
SJV décline toute responsabilité vis-à-vis de toute personne qui entreprendrait la visite.

Commentaire communiqué par le groupe CARAC-ACn

L’entrée se fait aisément en contournant la grille sur la gauche. Elle donne immédiatement sur un puits vertical de 1 m de diamètre et à peine 3 m de profondeur, bâti en moellons de gypse. Ce puits fut doté de 6 barreaux scellés de L40 x H35 et d’une barre d’appui, dont il ne reste que de courts moignons très oxydés. Un petit bout d’échelle bricolée facilite la descente.
A l’origine un tunnel pentu et voûté de 1 m de largeur et  au moins 1,2 m de hauteur lui faisait suite.
Suite à des opérations de remblaiement partiel puis utilisé en zone d’évacuation de déblais extraits du fond, sa hauteur a été réduite à 40 cm puis 80. Sa longueur n’est que de 5 m et sa pente de 50% environ.

 
A la cote – 6 m il débouche sur un second puits vertical  de près de 5 m, pour 1 m de diamètre, lui aussi maçonné de moellons de gypse. Il comptait une barre d’appui de sortie et une douzaine de barreaux scellés L40 x H35 eux aussi réduits à l’état de moignons oxydés.

Au fond de ce puits démarre un second tunnel pentu d’un peu plus de 3 m de longueur, et d’1 mètre d e largeur, d’abord maçonné puis taillé dans la masse de gypse, de « seconde masse » ici.
On pose alors pied dans une galerie de carrière, à  – 13 mètres environ.
Celle-ci se présente logiquement comme la plupart des carrières de gypse de seconde masse, c’est-à-dire de faible hauteur (ici 2 à 3 mètres en moyenne) avec des galeries de section carrée ou rectangulaire.

Son état est très menaçant. Il apparaît rapidement que l’on se trouve sur le trajet de deux lignes de rails Decauville convergentes. Il n’en reste que les traces des traverses.
La galerie la plus évidente, face au tunnel de débouché, serpente un peu anarchiquement, et donne lieu à plusieurs petits départs de galeries, tous peu étendus, lieux d’effondrements, dont certains sou des coupoles impressionnantes traversant quasiment toute l’épaisseur des couches marno-gypseuses d’entre-deux masses.

Cette galerie est balisée de longs traits tracés à la peinture bleue. Après un parcours de plus de cent mètres, semé d’embûches rocheuses, il aboutit à un passage aux parois maçonnées au plâtre, obstrué par un éboulement majeur. Une marque à la peinture jaune en forme de delta donnera son nom à cette première galerie majeure.
La galerie du delta Jaune comporte de nombreux décollements de ciels, souvent marqués au niveau de petites strates superposées de gypse pied d’alouette qui créent des niveaux de faiblesse.


Une multiplication de piliers à bras a tenté de conforter tout cela, plusieurs d’entre eux sont désormais affaiblis, déformés, cintrés, voire écroulés, les cales de chêne pour l’ajustement ont pourri.
Sur un court tronçon, on notera une constellation de petites fleurs de gypse, de 0,5 mm en moyenne, dans les parties inférieures des parois. Curieusement, ce sont aussi ces zones qu’ont choisi des diptères pour se regrouper. On s’interroge d’ailleurs sur l’origine de ces dizaines d’insectes, cependant qu’il n’y a aucun accès connu ouvert depuis plus de trois semaines…( ?) 


Cette galerie présente une dangerosité évidente sur 80 % de son étendue, des éboulis « récents » n’ayant jamais été foulés,  donc restés dans un équilibre susceptible de basculer à la moindre sollicitation, les parois fréquemment écaillées, les ciels fracturés, décollés, et des soufflages de murs importants çà et là…il faut soigneusement éviter de toucher les structures, de s’appuyer dessus, de tenter des prélèvements autrement que sur les blocs déjà tombés et stabilisés.

Revenu au tunnel d’accès, une courte galerie perpendiculaire à celle du Delta Jaune dans laquelle gisent quelques objets rouillés et des morceaux de bois, conduit en quelque mètres à une autre galerie, que nous surnommons « Galerie du Tunnel ».
En effet, cette galerie est tunellisée  sur quelques décamètres, et, manifestement, devait aller jusqu’à l’extérieur. Probablement là où existe encore une grosse grille et un bout de tunnel accessible sur 20 ou 30 mètres.
Un effondrement majeur l’a hélas interrompue à courte distance.
 Elle aussi fut dotée d’une ligne Decauville, mais il ne reste rien des parties métalliques.

Une paroi du tunnel est couverte d’inscriptions dont un tableau semblant marquer les visites annuelles d’une petite équipe, dont un certain « Delon », notamment dans les années « 60 ».
Les piliers à bras sont assez nombreux, dont plusieurs mal en point…
Cette galerie sert d’amorce à plusieurs petites latérales, toutes assez courtes et marquées d’effondrements, dont deux présentant des coupoles de détente remontant assez haut.


Elle-même se trouve bloquée à une centaine de mètres de là et est balisée de traits de peinture jaune elle aussi.
Son ciel offre de larges surfaces marquées de ripple-marks très marquées, plutôt par des boursouflures régulières en boutons que par des rides classiques.
Quelques petits boisages de base sont encore visibles.
Tout comme la précédente, sa direction globale est vers le Nord ou le Nord-est
Au total, cette carrière présente encore environ 300 m de galeries humainement accessibles, mais dans l’ensemble très menaçantes.


Les cristaux de gypse sont omniprésents, mais aucune mâcle de type « fer de lance » n’a été repérée.
Aucune trace de circulation ou stagnation d’eau.
Aucune trace végétale ou fongique observée si ce n’est les bois pourris.
Aucune trace animale hormis des diptères signalés.
Très peu de déchets  anciens, aucun détritus moderne.

Quelques marques d’une peinture rougeâtre d’aspect ancien, semblent témoigner de l’activité des carriers.
Le rôle des puits et tunnels pentus paraît bien être celui d’une communication régulière avec l’extérieur, pour le personnel, lui évitant de devoir emprunter la galerie mécanisée avec les berlines en marche, ou bien d’être une issue de secours en cas de blocage sur l’autre galerie.(?)
Carrière certainement plus que centenaire…
Ressortir est relativement facile, grâce à des prises de pied et à un palier annulaire, puis de marches creusées dans le tunnel supérieur. La suite est très aisée bien que peu rapide.

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Couches de gypse                                                        

 

 

                                                                                                                                                              unique soutènement : rail Decauville 

                                                                                       

 

Ciel de ripple-marks

     

 

                                                                           Final de la galerie du Delta Jaune

                                                                               

 .

Faux pilier d’ex-visiteur en plaques de gypse .

                        

           

RAPPEL :  Carrière extrêmement DANGEREUSE !!!!                              ACCES  STRICTEMENT  INTERDIT  

3 réponses

  1. admin7312 dit :

    Bonjour Nicolas,

    Nous vous remercions pour l’intérêt que vous avez porté à notre site et à cet article plus particulièrement.
    S’agissant des coordonnées des lieux et des itinéraires de découverte, nous sommes plutôt favorables à la révélation des dzcouvertes et au partage des connaissances plutôt qu’à leur dissimulation, considérant les lecteurs comme des individus matures et responsables.
    C’est pourquoi notre démarche est, le plus souvent, de renseigner mais aussi d’informer quant aux risques et périls, voire de prévenir tout incident ou accident en AVERTISSANT soigneusement les intéressés.
    S’agissant de la « propriété privée », c’est un concept courant de la vie quotidienne, mais qui n’a pas d’existence juridique. Le « délit » de violation de propriété privée n’existe pas. Seul celui de « violation de DOMICILE » est pénalisable…et encore faut-il des circonstances bien détaillées, notamment une barrière physique indiscutable à franchir.( Ainsi un individu pénétrant dans un jardin privé qui n’est pas fermé d’un portail, sans opposition formellement exprimée du propriétaire, n’est-il aucunement en faute face à la loi. )
    Sports Jeunes Vacances n’est jamais engagé dans ces excursions plus ou moins marginales sans l’accord clair, tacite ou exprimé, du propriétaire.
    Cependant tel ou telle de ses membres peut fort bien en avoir l’initiative personnelle sans que le club la cautionne (ni même soit au courant).
    C’est le cas du groupe cité dans l’article, qui, de temps à autre, nous confie un de ses articles, et nous autorise à le publier.

    Nous avons discuté ensemble de votre intervention, et s’ils n’ont pas vraiment retenu les arguments ci-dessus résumés, ils ont considéré que par souci de protection du site (et non pas des individus potentiellement visiteurs censément avertis et responsables) qu’ils ont rendu accessible avec bien des difficultés et pas mal de travail, il serait effectivement préférable de retirer les précisions de localisation et d’accès.

    Avec leur accord, nous avons donc modifié leur artice en conséquence, comme vous pourrez le constater.
    Votre remarque aura donc ici porté ses fruits.

    Concernant d’autres sites dont vous auriez connaissance et que vous accepteriez de mettre en partage avec nous, nous sommes évidemment intéressés, moyennant le respect de vos conditions, et restons donc ouverts à tout échange dans cette perspective.
    Nous avons une longue et riche expérience en la matière, et sommes toujopurs enclins à la mettre à profit de nouvelles « découvertes ».
    Peut-être avec vous en juillet donc…mais rien n’empêche le dialogue durant les deux mois à venir !
    A votre écoute et à vous lire,

    Cordialement,
    Audrey, Corinne, Rémy et Christian (Bureau du CA du Club)

  2. Vincent dit :

    Bonjour , habitant à Fublaines , étant un habitué de cette mine , avec des amis à moi nous avons trouvé une autre entré de mine à environ 2kilomètre de celle-ci une mine dénommé la mine « freres » (occupé après par les docks de Quincy)
    Si vous voulez que nous vous la fassions découvrir c’est avec joie 🙂 ! Adresse e-mail : Alkiingpro@hotmail.com

    • Derdour Maya dit :

      Bonjour à tous !! Étant collectionneuse de mineraux je serais plus que ravie de vois accompagnée si possible lors d’une prochaine prospection !
      Bien amicalement. Maya de Meaux

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