La carrière des potences 022

La carrière des potences 022

8 février 2018 carrières diverses Spéléologie Urbex 0

CARRIERE des Potences à Citry-sur-Marne (77)

1)Accès :

rejoindre le hameau de Pisseloup. Juste après la pancarte d’entrée dans le hameau, un chemin carrossable, mais très pentu, part sur la droite, en revenant en arrière. Il est indispensable de laisser les véhicules plus loin.
Emprunter le chemin à pied, donc, avec grande discrétion, et en ne laissant pas deviner l’état de spéléologue (aspect de randonneur recommandé). Il y a des chiens aboyeurs…

Suivre ce chemin très large et évident, en remontant, jusqu’à croiser le talus horizontal de la Dhuis, sur lequel passe un GR balisé. Le traverser pour continuer en remontant sur une centaine de mètres toujours sur un large chemin carrossable, jusqu’à hauteur d’une double grille métallique sur la gauche (attention il y en a une aussi sur la droite, presque en face).
Celle de droite ne ferme plus à clé. Un fil de fer entrave vaguement l’ouverture (s’il y est laissé…).

Franchir cette grille et bien la refermer,, puis suivre le grillage à main gauche, en arpentant l’ancien talus de chemin de fer de carrière. Ce chemin mène sans difficulté à un ancien vestiaire de carriers. Il suffit de poursuivre quelques dizaines de mètres sur le talus, ou en descendant dans le ravin sur la droite et remonter le talweg, pour atteindre l’entrée de la carrière (ancien débouché du chemin de fer). Cette entrée est précédée d’une forte grille bloquée en entrebâillement, et à demi-barrée par un montage de parpaings au plâtre, avec un panneau d’interdiction d’entrer.

Sauf opération de curage, cette zone est occupée d’une flaque d’eau de dimensions variables, pouvant retenir l’eau sur une cinquantaine de cm. De profondeur, et une petite centaine de mètres de longueur selon le niveau.

2) Visite de la carrière des Potences

L’entrée grillée donne sur un tunnel maçonné de 2m de hauteur sur un mètre de largeur environ, et quasiment rectiligne sur 500 mètres occupé par une longue retenue d’eau de 30 à 60 cm de profondeur, incontournable. On entre alors dans une des galeries principales de la carrière, taillée dans le gypse saccharoïde, qui reste encore alignée sur plus de 300 mètres.
Il se trouve là un ancien atelier d’entretien, avec divers bidons huileux, fortes odeurs de fuel, et une collection de vieux wagonnets, traverses de bois, éclisses, isolateurs…
La suite est difficile à décrire car se perd dans un labyrinthe de galeries sur plusieurs kilomètres. En attendant un éventuel marquage fiable, le mieux est de progresser prudemment aux poucets. On trouve bien, çà et là, un fléchage rose-orange fluo et un autre rouge terne, qui, grosso-modo ramène vers les sorties…mais pas suffisamment testé pour s’y fier.

 

ATTENTION : il s’agit d’une carrière de gypse…Beaucoup plus traître que la craie ou le calcaire dans la région. Les coupoles d’effondrement sont très nombreuses, les plafonds très instables, avec de nombreux décollements, les parois ébouleuses, et maintes galeries sont encombrées de trémies d’effondrement à la limite de la rupture d’équilibre. Il convient d’être extrêmement prudent, et cela, en permanence, et d’appliquer toute les règles de sécurité convenant dans ces situations, en particulier si le déplacement se fait en groupe.

 

3) Particularités :

la carrière des potences est très peu fréquentée. Pratiquement aucun déchet, hormis ceux abandonnés par les derniers occupants et exploitants. Quasiment aucune inscription sur les parois, si ce n’est les dates de réalisation de nombreux piliers de soutènement. Très sèche, dans l’ensemble. Très peu de boue. Hauteur de plafonds variant entre 2 et 10 m pour 95% des galeries. Très peu de concrétions.
Largeur des galeries variant entre 1 et 8 m pour 95 % d’entre elles.
De nombreuses et longues portions de chemin de fer sont encore en place. Beaucoup de fils électriques sans gaine sont aussi encore sur leurs isolateurs.

4) Eléments remarquables :

une petite dizaine de puits intérieurs, tous différents, de 2 à 10 mètres de profondeurs, amples, certains en eau, d’autres taris ou partiellement encombrés. Sections carrées ou rondes. Tous maçonnés, au moins sur les premiers mètres, et avec des margelles.

Forte majorité de piliers tournés, très gros dans le gypse. Nombreux piliers à bras, presque tous maçonnés au plâtre. Strate de marne blanche d’entre-deux masses marquant un niveau de point faible, curieusement renforcée par un bandage au plâtre charbonneux. (évite la dessication et l’effritement). Beaucoup de plafonds laissent voir des ripple-marks.

Toutes les formes cristallines classiques du gypse sont représentées (hormis rose des sables évidemment) et de façon constante (saccharoïde, fibreux, pied-de-poule, fer de lance plus rare). Diverses traces de forages à, destination d’explosifs.

Très grosses coupoles d’effondrement laissant découvrir les niveaux épais de marne calcareuse et leurs fissurations ferroxydées. Gypse et marnes lités.
Une descenderie taillée dans la roche, fortement pentue, et encore dotée d’échelles fixes sur les deux tiers inférieurs permet un autre accès, mais donne dans des propriétés privées, sans aucune discrétion. Par ailleurs, la pente et la surface glissante rendent le passage dangereux s’il n’est pas garni d’une corde d’assurance, surtout à la descente.

On trouve, outre les wagonnets déjà cités, des pelles, seaux, auges, truelles, sacs vides d’explosifs, rupteurs électriques, échafaudage métallique, échelle de bois, bouts de lampes à acétylène, fer à cheval…mais ces éléments sont rares et épars, tous très abîmés. Deux écuries sont observables, avec quelques vestiges. Plusieurs tunnels de soutènement, généralement de belle facture et bien conservés. Quelques vestiges de l’activité de champignonnistes dans cette carrière des Potences.

L’exploitation montre plusieurs niveaux d’extraction, avec remblai du sol.
Il y a des zones anciennes avec des hagues, et, parfois, des soutènements de bois verticaux ou des renforts en traverses métalliques, IPN, voire montages en parpaings ( récents). La plus ancienne inscription d’époque remarquée sur les soutènements est : 1905.

Il n’y a pas de topographie connue, et les tronçons isolés (ou presque) des galeries principales par des effondrements sont légion. Beaucoup de culs de sacs soit par fronts d’exploitation, soit par éboulements. Il est fortement recommandé de baliser son itinéraire dès que l’on quitte les grande galeries.
L’hygrométrie est raisonnable (peu de vaporisation de l’haleine), et la température moyenne avoisine 12 °C. Pas de courant d’air si ce n’est aux abords des issues.
Quelques champignons sur des bois pourris et/ou enfouis.
Insectes dans le tunnel d’accès.

5)Intérêt général :

La carrière des Potences , immense productrice de gypse et souterraine est encore accessible en région parisienne. Formations géologiques propres à la région (structure tabulaire, stratification, marnes, calcaires, divers gypses, litage, pendage, joint de stratification, diaclase, infiltration, dissolution, oxydation, fentes de dessication, …). Orientation, balisage, relevé topographique.

Former à la désobstruction est tentant mais très déconseillé sauf en quelques endroits bien purgés, peut-être…
Travaux photographiques intéressants.
Aucune circulation assimilable à une formation karstique n’a été repérée.
Située à une soixantaine de Km. de Villeparisis, cela reste une possibilité de sortie annexe.
Rien d’extraordinaire, bien sûr. Une certaine monotonie finit par s’installer au long des galeries, si on n’a pas un but particulier à atteindre.

6) Sécurité :

Garder à l’esprit que l’accès est interdit, et que la visite de la Carrière des Potences reste dangereuse.

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