Les Nourricettes 563

Les Nourricettes 563

9 juillet 2022 Canoë Canyon Spéléologie 0

Les Nourricettes     563

Se nourrir lorsqu’une sortie dure longtemps sans possibilité de ravitaillement sur le parcours implique une préparation et un conditionnement, tout particulièrement en spéléologie voire en canyonisme.
Le plus fréquemment, on se contente d’enfermer le nécessaire dans un petit bidon étanche ou dans des boîtes hermétiques solides ou encore dans les sacs en plastiques multiples et ceints d’élastiques.
Rien n’étant jamais sans inconvénient, on pourrait reprocher aux bidons d’être encombrants et lourds, pas toujours commodes à ouvrir ou fermer, piégeux s’ils sont mal refermés, ce qui n’est pas rare, ou encore de devoir tout en sortir pour avoir ce qui est au fond…
Les boîtes résistant au régime secoué/choqué/écrasé et restant étanches ou même seulement fermées ne sont pas légion.
Mais surtout, extirper la nourriture voulue sans polluer le reste, et la consommer sans la maculer d’argile lorsque les mains sont salies et pas d’eau pour les laver reste une difficulté que bidons et boîtes ne permettent pas de contourner.
Par ailleurs, essayer d’éviter les emballages est une bonne chose, rendant la nourriture aisément et directement consommable, et résolvant la question de devoir gérer les déchets.
C’est face  à ces petits détails que viennent se placer les Nouricettes…
Elles ne sont rien d’autre que des petites bouteilles en PET, à goulot large, de 25, 33, 50, 75, 100 cl. qu’on n’a même pas besoin de modifier. Éventuellement les doter d’une dragonne en ficelle nouée sous le goulot, si utile.
La bouteille type est celle de la boisson Pago, (publicité gratuite), mais on trouve sans doute des équivalents chez d’autres marques.
Il va suffire en effet de glisser dedans la nourriture voulue, sous une forme et un format compatibles avec son insertion.
Deux formules hybridables sont d’ailleurs envisageables…

1) insertion pêle-mêle
Les éléments nutritionnels sont introduits en petites boules, cylindres, cubes ou parallélépipèdes (diamètre intérieur observé de 32 mm) sans emballage séparatif gênant. En choisissant bien les ingrédients, on peut d’ailleurs parvenir à ce qu’il n’y ait presque pas de »mélange » indésirable. En les introduisant dans un ordre établi, on peut même espérer les faire ressortir selon l’ordre inverse, mimant un repas séquencé classique. Certains aliments nécessitent une réduction de leur format originel, plus ou moins drastique…mais qui n’enlèvera rien à leur goût ni à leur valeur nutritionnelle…ce qui est l’essentiel dans ces circonstances.

Exemples d’aliments qui se prêtent bien à cette préparation :
Saucisses, saucissons grêles, olives, charcuteries massives et fromages à pâtes fermes coupés en dés de 22 mm d’arête, bonbons de chocolat avec ou sans leur enveloppe d’aluminium, bonbons divers, tous fruits secs non poisseux, biscuits apéritifs oblongs, pâtes de fruits, barres de céréales chocolatées ou non, bâtonnets de surimi…etc. L’idéal restant que ça puisse ressortir sans y mettre les doigts sales !
Que les diététiciennes nous pardonnent…
Celles et ceux qui passent au-dessus  des saveurs distinctes, peuvent aussi multiplier les ingrédients quitte à ce qu’ils forment un composé aux goûts confus. L’idéal restant quand même d’éviter qu’il puisse se former une pâte qu’ on aurait du mal à extraire ensuite !

2) Insertion séparative
On procède comme précédemment, mais en ayant emballé spécifiquement les ingrédients pour éviter leur mélange, leurs contacts réciproques, mais aussi car les petits sachets fermés autorisent le choix d’aliments plus diversifiés soit tels quels, soit en les broyant pour permettre leur intromission sans qu’ils se répandent ensuite(chips, Tucs, beignets de crevette…). Les ressortir peut demander un peu de patience…!
On peut éventuellement décider qu’au moment de l’usage, la bouteille sera sectionnée, puis utilisée selon la formule « gigogne ».

3) Nourricette gigogne
La bouteille a été sectionnée, et les deux parties s’emboîtent plus ou moins selon le contenu.
On perd l’étanchéité, mais on gagne beaucoup aux remplissage et vidage ! Dans cette version, la formule séparative de départ reste à privilégier.

4) Nourricette à liquide nutritif
A l’inverse, on peut aussi prévoir une nourriture liquide, plus ou moins épaisse, qui a l’avantage de réhydrater en plus de nourrir !
On trouve les recettes sur internet, par exemple :
https://www.nicolas-aubineau.com/boisson-energetique-maison/  (Lien non actif)

Avoir une nourriture toute prête, utilisable sans y mettre les mains, et bien protégée, sans emballages superflus ni déchets, ça peit être fort appréciable dès que l’on entre dans le domaine des expéditions longues et/ou inconfortables et/ou généreuses en passages  semi-aquatiques ou bien arrosés et/ou très boueuses…etc.

5) Nourricette « cuisine sans réchaud »
C’est une formule qui offre des « plats » froids, sans avoir à attendre qu’ils soient prêts, obtenus par trempage prolongé.
On insère le produit voulu, et on y met de l’eau soit au départ soit au moment opportun (généralement 1 heure avant le repas prévu)
Il est malin d’ajouter du sel et épices ou aromates car ce type d’aliment peut être très fade, peu appétissant, s’il n’est pas épicé ou parfumé (il peut l’être déjà quand on l’achète)
Exemples :

    • semoule (blé dur précuit)
    • boulghour  (Blé dur précuit sans son)
    • ramens (nouilles chinoises ou japonaises)
    • riz précuit
    • pâtes précuites
    • flocons de châtaignes
    • flocons de pois chiches
    • chips broyées
    • purée en flocons avec du lait en poudre

L’idée est de partir avec sa Nouricette « séche » et de n’y mettre l’eau puisée avec un filtre en grotte ou en canyon, voire en randonnée, que 1 ou 2 heures avant le repas (parfois 1/2 heure suffit) et consommer dès que voulu. Bien sûr, ce type d’aliment pâteux impliquera probablement de devoir sectionner la bouteille pour consommer, devenant alors « gigogne » refermable mais plus étanche.


Par ailleurs, en cas d’accident, nourrir une personne blessée peut s’avérer bien plus facile et efficace avec une Nourricette…ui se rapproche alors d’un biberon ! -:) !

Ci-contre, un exemple de Nourricette étanche chargée à 2000 Kcal pour une masse à transporter de 380 grammes, bouteille incluse.
On est dans le mode « séparatif »….mais on aurait très bien pu tout mélanger, créant une salade composée sèche !!!
On notera ici un équilibre entre glucides « rapides » et « lents » et des lipides « végétaux et animaux », quelques protéines anecdotiques.
Les nombres indiquent les masses en grammes.

Notons aussi qu’à, condition d’avoir prévu deux petits sac plastiques et deux bracelets élastiques, une Nourricette gigogne peut aussi servir de conteneur à excréments de sorte à les ressortir des cavités…et dans le cadre de sorties longues, cette éventualité est probable… Cette brave petite bouteille aura alors été bien utile, voire salutaire !

ET MAINTENANT…..

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