Codage des cavités souterraines 040

Codage des cavités souterraines 040

9 février 2018 carrières diverses Spéléologie Urbex 0

CODAGE des GALERIES SOUTERRAINES ( Etude )

Se repérer dans un espace souterrain, dès lors qu’il est complexe, voire labyrinthique, n’est pas une évidence.
Détenir un plan, à supposer qu’il soit fiable et complet est déjà un bon point. (si on ne l’égare pas en route…)
Semer des « poucets », poser des cairns, tracer des flêches, tirer un fil d’ Ariane…autant de précautions qui peuvent être utiles, voire salvatrices.
Fixer des objets remarquables dans sa mémoire est ce qui se fait le plus dans les cavités naturelles, le plus souvent riches de spéléo-thèmes typiques.


Une problématique différente se pose lorsqu’il s’agit de progresser dans des espaces artificiels, comptant parfois plusieurs kilomètres de galeries, se recoupant en tous sens, et d’une certaine monotonie, le plan dont on dispose souvent simplifié et approximatif…
De plus, s’il est relativement aisé de retrouver une équipe dans des grottes au chemin relativement simple ou repérable du fait de cordes posées, les choses en vont tout autrement dans les carrières ou mines dans lesquelles le passage ne laisse guère de traces identifiables.

L’idée qui vient en complément des astuces diverses pour retrouver son chemin est la codification des itinéraires. Presque toujours superflu dans les cavités naturelles, ce codage prend tout son sens dans les grandes carrières. ( surtout si une prolifération de flêchages divers souvent contradictoires voire farceurs s’y est développée).

Il faut supposer, bien sûr, qu’un tel codage ne soit pas détruit ou détourné…rien n’est parfait.
Une première précaution consiste donc à implanter le codage en hauteur, autant que possible, au-dessus de 2,5 mètres.
La seconde précaution est d’utiliser des marques indélébiles, imputrescibles, et durables, solidement fixées.
La gravure directe dans la roche reste une solution, mais la réalisation est difficile, longue, pénible à faire à bout de bras, et généralement assez peu repérable et lisible.
Plusieurs matériaux sont utilisables, notamment le plastique et l’aluminium.
Le feutre indélébile tient bien si le milieu n’est pas trop humide. On peut aussi graver dans le plastique ou l’aluminium. S’ils sont réfléchissants, c’est encore mieux !
S’agissant de milieux artificiels, l’usage de clous reste le plus simple et le plus économique.

  1. LOGIQUE du codage.

On peut donner des noms aux galeries. Compliqué, long à réaliser, et supposant de noter ou mémoriser parfaitement la succession des voies empruntées., Ceci peut être plus poétique, et a le mérite d’être explicite si on le souhaite ( ex. rue du puits sec, chemin de la sortie,…) mais pas vraiment fonctionnel, dès que la complexité grandit.
Il semble préférable, au moins dans un premier temps, de coder avec des chiffres.
La logique préconisée ici présente divers avantages ( mais ne peut les avoir tous, hélas).
Méthode : – 1) Coder « 1 » la galerie d’entrée, en la suivant le plus longtemps possible selon le principe du « tout droit »,, utilisé déjà depuis longtemps en surface ( Même si la route suivie n’est pas du tout droite !). Coder à main gauche.
– 2) tout en codant cette première galerie, coder les départs qu’on y observe en avançant, à l’aide de nombres pairs pour ce qui part à main droite, en commençant par « deux » et en conservant devant le code de la galerie mère ( 1/2 puis 1/4 , puis 1/6…), à l’aide de nombres impairs pour ce qui part à main gauche, en commençant par « un » et en conservant devant le code de la galerie mère ( 1/1, 1/3, 1/5,…). Coder à main gauche.
– 3) Parvenu au bout de la galerie « 1 » en ayant codé tous ses départs, il convient de revenir au début. Parcourir alors chaque galerie en codant jusqu’au terminus, suivant le même principe que précédemment.(on conserve donc alors devant les codes des galeries mères et grand-mères) Les codes doivent être inscrits systématiquement à main gauche, et répétés aux intersections.
– 4) renouveler l’opération aussi souvent que nécessaire pour parvenir à un codage total. Bien sûr, on ne sur-code pas ce qui a déjà été codé lors d’un cheminement précédent. Pour éviter toute confusion ou doublage de code, il faut rigoureusement coder une voie du début à la fin de cette voie.
– 5) Lorsque une topographie est réalisée par la suite, le codage peut y être reporté. Mais la topo n’est plus vraiment utile pour le guidage.

2)EXPLOITATION du codage en place. (exemples)

Si je suis perdu dans le cul-de sac 1/6/12/17/25, il me suffit de marcher dans le sens inverse de l’écriture (puisque toujours codé à main gauche initialement) jusqu’à la galerie 1/6/12/17. Lorsque je la croise, je suis le code à l’envers de l’écriture, jusqu’à trouver la galerie 1/6/12
La croisant, je suis le code à l’envers de l’écriture jusqu’à trouver la galerie 1/6. Il me reste à suivre le code 1/6 à l’envers de l’écriture pour tomber dans la galerie 1. Suivant le code 1 à l’envers de l’écriture, je me rends à la sortie souhaitée. OUF !
Si je suis blessé dans la galerie 1/ 12/13, les secours guidés par mon équipier suivront la galerie 1 jusqu’à croiser la galerie 1/12 qui part sur leur droite, et la suivront jusqu’à rencontrer la galerie 1/12/13 sur leur gauche. Et on me trouve sans perte de temps.

Il existe probablement des codes exploités par nos ancêtres, et celui-ci n’est probablement pas une invention du jour, mais il a le mérite d’être simple et infaillible.

Bien évidemment, il faut un codage parfait au départ…et l’utilisateur doit connaître la clé d’utilisation !
Cette clé peut s’énoncer simplement : à l’aller, le code se Construit, on marche dans le Sens de la Lecture et les codes sont à main Gauche, les nombres Impairs orientent vers la Gauche (CSL . GIG)
Au retour, le code se Déconstruit, on marche à l’Envers de la Lecture, les codes sont à main Droite , et les nombres Impairs orientent vers la Droite. (DEL . DID)
Des points ou des barres de séparation sont nécessaires dans le code ,dès que l’on dépasse plusieurs branchements successifs. Par souci d’homogénéité, mieux vaut adopter ce principe de façon générale, même pour des carrières de schéma simple et/ou de petites dimensions.

Les plus observateurs constateront que dans certaines configurations le chemin codé n’est pas forcément le plus court, mais il est le plus sûr.
Rien n’empêche un pratiquant, lorsqu’il croise un autre code, de l’emprunter s’il pense ou sait que c’est plus rapide ou plus efficace. Dès lors que l’on cherche à sortir, tout code mène dehors si on le déconstruit.
C’est d’abord et bien pour cela qu’il est conçu, même si le codage offre d’autres avantages.

Que ceux qui en ont l’occasion l’expérimentent….quelque étiquettes en plastique, un marqueur Onyx, une poignée de clous et un petit marteau suffisent à sécuriser toute une carrière et ses visiteurs. (notons que le codage de quelques galeries principales bien choisies est déjà une bonne chose, car un groupe en errance a tôt fait d’en recouper une.

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