Gigi s’offre le Rupt-du-Puits 495

Gigi s’offre le Rupt-du-Puits 495

31 janvier 2022 Spéléologie 0

Gigi s’offre le Rupt-du-Puits      495

Le 28/01/22, Kiki et moi devons  explorer le Rupt-du-puits : Il s’agit d’une cavité trouvée dans les années 1970 grâce à un forage visant une potentielle réserve d’eau dans la commune de Robert-Espagne en Lorraine.Après 40 mètres de forage, l’eau a été rencontrée mais le débit étant insuffisant, le projet d’exploitation a été abandonné.Mais revenons à nos moutons : il est environ 8h00 et par 3 degrés, il faut se mettre en slip pour revêtir les combinaisons de néoprène : malgré une appréhension certaine, et finalement une température assez clémente pour la saison et la région, il ne m’est pas difficile d’accomplir cet exercice. La combinaison en néoprène sera ensuite protégée par la combinaison de spéléo.Une fois  habillé mais pas équipé avec le baudrier, les longes, le descendeur et la poignée de montée, je décide de mettre la voiture à l’entrée du village ( 200 m ) pour lui éviter d’être vandalisée car il n’y a pas grand monde et nous avons pas mal de matériel à l’intérieur.Ceci fait, je reviens près de Kiki pour poursuivre l’habillement : nous sommes enfin parés et pouvons enfin commencer la marche d’approche ( environ 500 m). Et bien non ! Kiki et moi avons oublié que nous avions des bonnets et une fois les casques mis ( qui nous protègent d’une petite bruine ), je retourne à la voiture pour les mettre à l’abri.Nous pouvons enfin décoller, il est 9h08 précisément. On a 8 minutes de retard… 🙂 !Arrivés à l’entrée du puits, Kiki sort la clé magique qui permet d’ouvrir le cadenas mis sur une porte en métal : en effet, afin d’éviter un accident, il a été construit autour du puits, une structure métallique interdisant l’accès à des promeneurs.Kiki enlève le bouchon ( Il s’agit d’une protection supplémentaire avec des recommandations inscrites dessus qui préviennent les quidams au cas où la porte aurait été mal fermée ou forcée ) et nous sentons immédiatement la « chaleur » relative monter du puits : il y a quand même une différence de 7 degrés par rapport à l’extérieur…Il est décidé d’équiper avec une double corde avec pour commencer une mini main-courante pas absolument obligatoire, mais qui s’avérera bien pratique à la remontée, et chacun un nœud Mickey ou « Oreilles de lapin » sur des mousquetons passés dans les trous prévus à cet effet, dans le cadre métallique.Je jette un œil au fond du puits pour jauger la profondeur et commence la descente en ayant déjà l’appréhension (Encore elle !) qu’il faudra remonter ces 40 m.Le puits est chemisé d’une paroi métallique d’une dizaine de mètres puis j’arrive dans la partie pierreuse : c’est bien fait ce grand trou tout rond et même pas humide !Kiki me rejoint sur sa propre corde, il est 9h45 et nous commençons notre randonnée souterraine en laissant derrière nous tout l’équipement qui ne nous servira plus, mais gardons les longes car on ne sait jamais…

La galerie est d’abord très grande et nous cheminons dans la rivière qui n’a pas un niveau très élevé : environ 30 centimètres. Nous trouvons les premières stalactites et des débuts de draperies. Nous poursuivons et, après 600 m, arrivons devant une « faille » méandrique et Kiki m’indique que c’est le chemin : cela n’a pas l’air très large mais finalement, si l’on n’est pas gros et/ou corpulent, cela ne présente pas de difficultés.
Mais il faut quand même faire attention à la tête…et cela durant 300 mètres environ.Nous parcourons ensuite un long couloir tantôt debout, tantôt rampant mais surtout à quatre pattes qui est bien amusant au départ car le terrain est sec mais, qui pour moi, s’avère moins drôle quand il est devient humide et ensuite mouillé et surtout très long : j’ai l’impression que c’est sans fin et la lassitude me prend en rêvant au bout du tunnel !
J’apprendrai plus tard que j’ai fait 350 mètres à quatre pattes, près de 200  dans la boue liquide où il fallait se vautrer…un truc de fous, quoi !

Une fois cet exercice enfin terminé, il faut enchaîner sur le deuxième : séance de ramper tant bien que mal sur le dos, sur le ventre, en nage indienne afin de progresser sur ce terrain que je trouve abrasif…160 mètres dans du gravier et des coquilles d’huîtres multimillénaires concassées…un second truc de fous, quoi !Heureusement pour moi, Kiki gère le sac et je suis bien content !Après avoir vécu une éternité dans ce passage, nous retrouvons la galerie principale et je suis bien content d’en avoir fini et de pouvoir me mettre debout : ces 2 passages sont « formateurs » mais tu n’aurais pas pu les faire un petit peu plus courts Monsieur Cadbury ? Contrairement à tes barres chocolatées !

 

A ce point de jonction est décidé de déjeuner :  la pause réparatrice sera de courte durée car sans bouger, nous nous refroidissons très vite.Après 15 minutes, nous reprenons notre route par la gauche et enfin, nous sommes en visite touristique : fistuleuses, petites stalactites et surtout de petites concrétions blanches qui ressemblent à des coraux ou parfois à des villages miniatures ou autres formes, selon votre imagination.Cette galerie est vraiment sympathique malgré ces roches noires taillées comme des silex qui ajoutent un peu d’agressivité mais qui font un beau contraste avec les minuscules sculptures et les stalactites multicolores

 

 

 

En nous émerveillant à chaque pas ( surtout moi puisque je découvre l’endroit pour la première fois ), nous continuons et arrivons à un nouveau croisement : comme il est encore tôt, nous optons pour la galerie du grand collecteur, vers l’amont.Il y a un peu plus d’eau et un bruit assourdissant vient du fond de la galerie qui est très impressionnant : grosse cascade, cataracte ?Nous avançons dans le lit de la rivière avec parfois de l’eau jusqu’à la taille mais avec les néoprènes, nous ne ressentons pas trop le froid. Nous arrivons devant notre ÉNORME cascade qui, en fait, n’est qu’un modeste ressaut dont le bruit est amplifié par l’étroitesse de la galerie : ah, l’imagination…

N’empêche que cet obstacle nous barre la route et après avoir cherché à se mouiller le moins possible en essayant de le contourner, il faut se résoudre à « plonger » pour le passer : finalement, l’exercice n’est pas si dur et la température de l’eau supportable. Encore merci à Mesdames Néoprènes !Nous arrivons au bout de notre visite et terminons par la galerie des fistuleuses : c’est vrai qu’il y en a beaucoup et de toutes tailles. Son parcours ne sera pas difficile.Nous faisons demi-tour, reprenons le premier sac que nous avions posé à l’aller , inutile pour finir le parcours et retournons à l’entrée du puits. Le courant nous porte un peu et quelques  « pièges » essaient de nous faire choir dans l’eau : cailloux, bancs de glaise, trous…

 

Nous arrivons devant notre point de départ en ayant recroisés nos failles, nos gours et nos mini-cascades auxquels nous disons au-revoir.Nous buvons un coup et entamons la remontée : je regarde à nouveau dans le puits et trouve que le sommet est bien, bien loin.Et voilà, revoici madame l’appréhension : vais-je y arriver, ne vais-je pas m’épuiser ?Heureusement, bien que je n’ai jamais vraiment pratiqué la chose, Kiki  a amené des bloqueurs de cheville et la remontée, bien que trop longue à mon avis, sera moins pénible.Un conseil, c’est comme en montagne : ne regardez pas ce qu’il vous reste à faire mais car autrement cela va vous casser « les pattes ».J’arrive enfin en haut et ressens tout de suite la température extérieure : j’étais mieux dans le puits.  Allez, j’y retourne ! Non, je déconne, une autre fois peut-être mais pour l’instant, je vous laisse la place !

Kiki arrive à son tour avec un coup à la main car lors de ma remontée, en m’appuyant sur la paroi j’ai fait tomber un caillou qui a atterri sur sa main : à une seconde près cela ne serait pas arrivé car j’arrivais dans la partie chemisée de métal.Nous pouvons déséquiper et refermer la porte.Mais un petit problème : le cadenas se ferme avec la clé dessus et l’accès pour le passer est difficile. Après 10 minutes, Kiki arrive à ferme « la bête »‘ en louant le ciel qu’il ne fait pas trop froid et qu’il ne pleuve pas.Il a une petite boutade « On n’a  rien oublié en bas ? » qui le fera un peu moins rire lorsque je m’apercevrai que nous avons oublié de remettre le fameux bouchon qui obstrue le puits !Il faut ré-ouvrir le cadenas, ça, c’est OK, remettre le bouchon, ça, c’est OK à nouveau et maintenant séances de contorsions et de jurons d’environ 10 minutes pour refermer ce p… de sal…de me…de cadenas !Ça y est, c’est fait, c’est une fille et elle se prénomme « Anecdote » et les 2 parents sont contents que cela soit terminé, l’accouchement s’étant effectué par 2 fois en césarienne.Nous retournons au véhicule, nous changeons rapidement afin de ne pas prendre froid, discutons 2 minutes avec des habitants devant la maison où nous étions garés et reprenons notre route.

 

 

Cette sortie aura durée 6 heures et aura été très ( trop ? ) formatrice avec des passages de ramper d’une longueur longue, voire très longue, même insupportablement..longue et ma « zone de confort » mise à l’épreuve par le froid (relatif), la remontée de puits (Pas trop mal) et le déshabillage en extérieur par 3°. Ah, le mental, comment il peut influencer nos décisions…!!!Merci à Kiki pour ce cadeau d’anniversaire original qu’il m’a fait, bien qu’il ne savait plus que c’était ce jour là !

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