Kayak aux Îles Saint-Marcouf 680
Kayak aux Îles Saint-Marcouf 680
Il y a cinq ans, un kayak de mer bleu-blanc du nom de « Thétys » avait connu son baptême de la mer en réalisant la jonction Grand Hameau des Dunes / Îles Saint-Marcouf.
Un article avait été publié : http://sports-jeunes-vacances.fr/iles-saint-marcouf/ (lien non actif, à copier et coller en barre de recherche)
Promenade d’environ 15 kilomètres (8 miles).
Un nouveau kayak du même type, Tempo RTM, jaune-rouge, identifié « Aratinga » a connu le même « sort » cet été 2023.
Mais avec la chance pour son pilote de pouvoir visiter l’île du Large, normalement interdite d’accès.
Cette fois, le départ sera du Petit Hameau des Dunes, juste à côté du Grand, cap plein Nord-Est.
Plage immense, quasiment déserte, seul un tracteur est posé là, après avoir accompli sont devoir d’acheminement d’un bateau à la mer.
C’est marée montante, petit courant contre, mais assurance de trouver suffisamment d’eau à l’arrivée pour éviter un maximum d’écueils.
Petite brise tiède, ciel grand bleu après la dispersion de nuages flemmards, une mer déserte, tout ce qu’il faut pour un navigateur solitaire !
Quel bonheur et quelle paix que de voguer sur une mer à petit clapot, se sentir presque seul au monde durant quelques instants, au milieu de presque nulle part !
La mer est ornée de multiples zébrures d’écume sur des clapots sombre, qui me font penser à une partition musicale écrite en blanc sur papier noir !
Seules l’étrave est là pour la chanter, en harmonie rythmique avec les pales, au gré des vaguelettes que crée le mouvement.
Une heure va me suffire pour rallier l’Île de Terre, archi-interdite pour cause de terrain militaire et de réserve ornithologique. Et d’ailleurs très difficile à accoster sans risquer d’abîmer les esquifs ou bien devoir se mettre à l’eau bien avant les rives.
Gros caillou émergé d’environ 200 m sur 80 à marée haute, à peu près deux fois plus à marée basse…porteur d’une petite fortification, mais surtout peuplé de centaines d’oiseaux, notamment de grands cormorans.
Il est très impressionnant de les trouver alignés sur les arêtes des rochers eux-mêmes très accidentés, leurs silhouettes bien serrées se découpant sur le ciel, et se décidant soudain , tous en volées successives, de s’envoler à l’approche de l’importun gêneur qui pagaie…
Encore 500 mètres pour gagner le port bien fermé de l’Île du large, il faut se méfier un peu, ça ballotte, ça tourbillonne un peu dans la passe d’accès…mais débarquement facilité par un ponton flottant suivi d’une bonne échelle solidement ancrée dans la jetée.
Franchissement autorisé de la barricade, car je suis attendu par le maître des lieux, Président de l’association « Les Amis de l’Île du Large de Saint-Marcouf » qui œuvre depuis vingt ans pour la sauvegarde et la maintenance partielle de ce petit joyau patrimonial
Cela en vue d’une prochaine session de chantier de restauration du site.
2,8 ha à préserver, environ…
Les présentations faites et autorisé à prendre quelques photos je me livre à ce plaisir tout en échangeant quelques propos avec des bénévoles au travail !
Très étonné de l’état de conservation de ce fort assez curieux, en forme de simple cylindre percé de bouches à feu et de meurtrières tout autour.
Ressorti de l’enceinte fortifiée qui abrite quelques dépendances dont des caves voutées bien dissimulées, je m’offre la balade dans la douve marine taillée à même le roc, un travail de titan ! 7 à 10 m de largeur, 440 m de longueur !
Passant sous une tyrolienne dédiée à la remontée de rocs de l’estran à la muraille de rempart, je croise un bateau de la Société de Sauvetage en Mer, au mouillage, sans doute pour se livrer à un exercice de sauvetage en zone de récifs…
Manoeuvres certainement très délicates si la mer est agitée !
Je repasse devant la haie d’honneur que me font les Cormorans et quelques Goélands et c’est parti pour 4 miles vers la côte qui paraît très loin et toute petite.
Pour ce retour, je vais m’offrir en prime un petit crochet d’un demi-mile vers le monument Leclerc, un peu plus au sud.
Cette fantaisie va me coûter trois kilomètres à pied avec kayak en remorque sur la D 421, pas du tout prévue pour être parcourue à pied, bas-côtés inutilisables…Fort heureusement, c’est l’heure du déjeuner, et la circulation automobile est très restreinte !
Le véhicule automobile retrouvé, il n’y a plus qu’à charger, ligoter, protéger, et une bonne demi-heure de route.
Courte sortie de 5 heures, mais très agréable !
Il est convenu de participer à au moins une semaine de chantier en 2024…avec quelques promenades en kayak en prime.
Maintenant, parlons un peu de cet archipel (appellation possible dès qu’il y a plus d’une île !!!), en soutirant quelques informations sur Internet…
Constitué de deux îles, l’île de Terre et l’île du Large, situées à environ sept kilomètres au large de la localité de Saint-Marcouf rattachées à cette commune en 1987 seulement..
Saint Marcouf, né vers 483 s’y retirait pour y passer le carême. À sa mort en 558, on donna son nom à l’archipel.
En 1795, les Anglais s’emparèrent de l’archipel et les bateaux quittant Cherbourg ou Le Havre étaient arraisonnés par les corsaires qui s’y étaient établis.
Pour tenter de chasser les Britanniques qui occupaient les îles, des opérations diverses furent menées, sans succès.
Elles furent finalement restituées à la France par la Grande-Bretagne en 1802, suite à un traité de paix.
Napoléon fit alors édifier au centre de l’île du Large une forteresse circulaire dotée de 24 canons. (1803). Une importante garnison y séjourne. Plusieurs familles d’officiers ou de gardiens des batteries y résideront, des enfants y naîtront.
Des gens y mourront aussi, durant le XIXème siècle.
Sous Napoléon III, une deuxième ligne de défense fut aménagée à partir de 1860. On y trouve un fort de 52 mètres de diamètre et 48 bouches à feu, un port, un magasin à poudre, un bâtiment électrosémaphorique, le tout ceinturé par des douves creusées dans le rocher à même la mer.
Très bien fortifié, le site n’a jamais été attaqué depuis lors. débarquement d’un détachement de
Lors des préparatifs du débarquement du 6 juin 1944, les îles inoccupées par les Allemands accueillirent 132 hommes des 4th et 24th Cavalry Groups sous le commandement du lieutenant-colonel Edward C. Dunn.
L’île du Large et l’île de Terre sont interdites d’accès :
pour des raisons de sécurité sur l’île du Large, depuis 1999, et pour des raisons écologiques sur l’île de Terre, depuis 1967 car une réserve ornithologique gérée par le Groupe ornithologique normand y a été constituée. Cette dernière est peuplée principalement de goélands et de cormorans. Le mouillage est toutefois autorisé entre les deux îles.
Les îles Saint-Marcouf et le domaine public maritime correspondant ont été classés parmi les « sites pittoresques » par un décret du .
Les îles sont classées en zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) de type I.
Elles sont également au centre d’une zone de protection spéciale du réseau Natura 2000 .
Autres protections
- Réserve de chasse par arrêté du .
- Périmètre maritime en réserve de chasse maritime par arrêté interministériel du .
- Site ZICO, désigné par la France auprès de la CEE comme zone de protection spéciale (catégorie a).
- Fortifications intégralement classées au titre des monuments historiques par arrêté du .
- Inséré dans le périmètre des plages du débarquement de juin 1944 dont l’inscription sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO est en demande.