Les Chiroptères de la ZNIEFF 110020200 477

Les Chiroptères de la ZNIEFF 110020200 477

20 décembre 2021 carrières diverses Spéléologie Zanimos 0

Les Chiroptères de la ZNIEFF 110020200          477

Depuis 25 ans, le club S.J.V. veille sur et surveille un site souterrain à la limite Sud de cette zone classée à l’INPN, en ce qu’elle héberge un ensemble de Chauves-Souris qu’elles occupent en qualité de gîte hivernal.
On y veille car le site compte trois accès praticables par ces petits êtres ailés extraordinaires, dont la vie est si particulière, et dont les adaptations à cette vie-là sont aussi remarquables.
L’un de ces accès, sub-horizontal, peut aussi bien être largement béant (lenticulaire de 0,6 m x 3 m environ selon les jours !) que totalement clos selon que la falaise calcaire qui le surplombe s’effondre plus ou moins chaque année, et, se plaçant dans la seconde situation, il apparaît évident que la circulation des chauves-souris s’en trouverait considérablement modifiée.
Inversement, la fréquentation anthropique s’en trouverait quasiment annulée.

Grand rhinolophe

Il y aurait donc lieu de mener une désobstruction assez rapidement (avec les précautions d’usage bien sûr…) dans l’intérêt premier du groupement animal.
Le second accès est un ex-puits d’aérage resté ouvert au ras du sol, raison pour laquelle il a été recouvert d’un assemblage de poutres de chemin de fer très serrées après être resté des années largement accessible. (Et fort dangereux, on en convient)
On ne saurait blâmer la mesure de protection prise ici, mais elle l’a malheureusement été sans tenir compte de la vie souterraine.
Une opération d’écartement suffisant pour autoriser le passage d’une Chauve-souris en vol a été développée par SJV, et semble respectée depuis quelques années…néanmoins, la végétation est colonisatrice et tend à obstruer, ce qui implique un « nettoyage » annuel.

 

Le troisième est aussi un ex-puits d’aérage, ouvert à ras du sol et en plein champ, qui disposait jadis d’une margelle haute et était ceint d’un petit îlot arboré. Pour diverses raisons, notamment agrotechniques, tout ceci a été rasé, et, là aussi un couvert de poutres y a été installé…il fallut plusieurs panonceaux et quelques échanges (cordiaux) avec le fermier pour qu’un « soupirail » primitif soit ménagé par nos soins à même le sol, et à peu près respecté.
Là aussi, entre gros labours levant des rouleaux de terre grasse à ras du puits et croissance végétale, un entretien annuel (au moins) est indispensable pour maintenir un passage « confortable ».(Lenticulaire 0,25 x 1 m environ)

Ces petites actions extérieures menées, on s’attache à l’inventaire d’hiver…
Ceci est de plus en plus tardif, car les hivers sont de moins en moins rigoureux, et tant qu’il persiste une vie d’Arthropodes suffisamment active, notamment d’insectes volants, les Chauves-souris retardent leur entrée en hibernation.
Pour autant, cette année, le nombre d’individus observés était en hausse, ce dont on se réjouit, sans être capable de donner une explication argumentée !
Une soixantaine de Murins (sp) et 6 Rhinolophes étaient présents ce jour-là (sans doute un petit peu plus car on ne saurait prétendre les avoir tous vus sans exception).
Hormis les Rhinolophes (ici autant de Petits (Rhinolophus hipposideros) que de Grands (Rhinolophus ferrumequinum)) qui sont toujours suspendus, on trouve dans ce site de nombreux Murins insinués voire encastrés dans des fissures pariétales ou plafonnières, à tel point qu’il est assez difficile de les y repérer si on ne s’applique pas à très bien les chercher !
On trouva même deux représentants curieusement installés sur le dos…relativement rare à nos yeux !

 

 

La répartition semble assez aléatoire, seules une zone trop proche de la grande entrée (donc très froide et avec des mouvements d’air), et une zone fortement polluée depuis des années par l’incendie d’une automobile (parois et plafond enduits d’une suie grasse) sont totalement exemptes de tout animal (on peut comprendre !)
La surface totale est estimée à 6 hectares…il y a donc une densité de 1 Chauve-Souris/1000 m², la répartition étant ici très diffuse, les individus ayant des mœurs hivernales solitaires.
A proximité immédiate, une zone très étudiée, au statut de Réserve Naturelle, recèle une douzaine d’espèces de Chiroptères dont 6 franchement présentes
Cette réserve couvre un territoire qui n’est distant que de 0,5 à 2 km des entrées du site souterrain.
On ne s’étonne pas de l’absence des Pipistrelles et des Noctules dans le gîte d’hiver ici considéré car ce sont des espèces migratrices vers le sud pour la période froide.

Cet inventaire « extérieur » laisse à penser que parmi les 62 Murins (sp) trouvés, il puisse y avoir des Murins de Daubenton (Myotis daubentonii) et peut-être quelques autres espèces plus rares, mais, indubitablement, le Murin à Moustaches (Myotis mystacinus) est probablement le plus représenté.
On s’est simplement félicités de constater que la population tend à croître, et on ne peut qu’espérer que ce site soit préservé le plus longtemps possible de « fermeture » voir « comblement » pour des motifs sécuritaires, comme si souvent avancés.

Le gros point rouge est au lieu du site souterrain

Les quatre triangles repèrent les points d’enregistrement des Chiroptères. Trois sont à moins d’1 kilomètre…

(4 colonnes du tableau)

 

Accès potentiel nettoyé (le fer de la truelle mesure 20 cm)

Un petit lien pour celles et ceux qui veulent en savoir plus quant à la protection et l’étude des Chiroptères :

https://www.hauts-de-france.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/picardie_NordPasdeCalais_PNR_CMO_GT_chauve_souris.pdf

(non actif, merci de copier et coller en barre de recherche)

 

 

 

 

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *