Première étape pour un  gouffre : le petit Siblot à Ougney-Douvot.
Nous partons le jeudi soir pour arriver sur ce lieu.
Nous installons notre bivouac vers 22h dans la forêt à 30 m du gouffre.
Nuit assez douce en ce mois d’avril.
Réveil à 7h après une nuit reposante.
Nous rangeons tout le bivouac pendant que Kiki nous prépare notre équipement.
On s’habille et nous voici fin prêts pour aborder cette descente.
 Il est prévu que j’installe avec Gigi une partie de l’équipement de descente.
Et cela commence par moi…
 Je suis censée faire descendre une corde au centre du trou en la reliant à deux arbres…marrage dit « En Y »
Pour se faire j’installe une sangle avec  puis la corde faisant deux nœud en 8 sur ganse tressés.
Il est à préciser que j’ai passé une partie du voyage en voiture à réviser mes différents nœuds !!!
Je place une sangle avec une « tête d’alouette » sur l’autre arbre et la relie à la corde avec un noeud en huit sur ganse, bien centré à l’aplomb du passage, assez étroit… pour mettre la corde bien dans l’axe.
Gigi descend  le 1er et c’est parti pour l’aventure, qui commence par une puits de 7 m.
Je le suis de près. 
Et tout d’un coup le sac dévale la pente…
 Il a été chassé des pieds de Kiki, qui a préféré le lâcher plutôt que de tomber…alors qu’il n’était pas encore longé (le sac).
 Bien que je pense à l’état probable de mon appareil photo,  sa sécurité m’importe plus…
Il y a déjà de belles draperies au plafond,  la beauté attendue de ce gouffre s’amorce déjà !
Kiki installe la suite immédiate un peu plus compliquée techniquement. 
Et nous descendons le second puits, de 15 m cette fois.
Puis c’est à Gigi d’installer une main courante pour un autre passage que nous descendons un peu plus facilement…il s’agit d’un grand talus rocheux très pentu et glissant, sur près de 25 mètres, qu’il vaut mieux équiper d’une corde.
Vient ensuite une petite montée sur une corde mise de façon permanente, dite « fixe », avant un passage dans un boyau où je suis bien contente d’être fine et mince.  car pour les garço, la progression s’avère  plus difficile, notamment encombrés du sac contenant mon appareil photo !
À la sortie de ce boyau nous débouchons sur un balcon donnant dans une vaste pièce absolument magnifique. 
Stalagmites, stalactites, colonnes en pile d’assiettes, coulées stalagmitiques, gours,… le tout d’une blancheur immaculée lorsque leur hauteur ou leur positionnement a permis d’échapper aux regrettables et nombreuses maculations par des mains boueuses de spéléologues négligents. 
Et puis deux grandes draperies comme deux grandes ailes qui pendent du plafond…
Mon appareil photo qui a parfaitement survécu à la chute du départ, (Ouf !), me permet de faire de magnifiques photos sur tous les angles de cette pièce. 
Après une petite pause énergétique nous remontons, sans oublier de déséquiper et remonter (!!!) tout le matériel installé  à l’aller. 
 La descente qui nous avait semblé interminable (nombreuses séquences pédagogiques…) se transforme en une remontée finalement assez rapide. 
 Je grimpe en prenant de l’avance, étant d’ordinaire plus lente que les garçons, pendant qu’eux démontent le matériel. 
Arrive la verticale des 15 mètres…j’appréhende un peu…
J’utilise une technique recommandée par kiki, vu que l’on est en plein vide.
Elle consiste à mettre les deux pieds dans la pédale de remonter en coinçant la corde entre ses pieds.  Ceci permet de gagner en force et en stabilité. 
Grâce à cela j’ai vraiment l’impression de remonter sans aucun effort. (Ou presque…)
C’est alors la dernière petite montée en repassant dans ce trou « minuscule » de l’entrée,  et me voici dehors. 
Je suis surprise par la chaleur extérieure…on n’est qu’au temps Pascal !
En effet dans la grotte la température moyenne est de 10 degrés alors qu’il en fait 25 à l’extérieur ! 
 Je quitte rapidement ma combinaison qui me tient très chaud,  et je rejoins Kiki et Gigi qui viennent de s’extraire, afin de démonter ce que j’avais installé au départ.
Une fois tout le matériel rangé nous déjeunons et reprenons la route en direction des Echelles de la mort, à Charquemont pour la suite de notre programme du jour. 
Après 1h30 de route nous arrivons sur le site, et découvrons notre abri…
C’est une ancienne chapelle déconsacrée ! 
À l’intérieur grand luxe… une table avec des bancs et des matelas au sol !!! Et des vitres en verre coloré !
Nous garons la voiture, et nous nous équipons pour la via ferrata des Echelles de la mort. 
Je laisse Gigi vous raconter cette nouvelle aventure….
 
 
 
 
 
Randonnée accrochée ou, plus simplement : via ferrata !

Après une bonne heure de route après notre première activité spéléologique, nous arrivons à notre second lieu de villégiature : une ancienne chapelle qui nous servira d’abri une fois notre seconde activité terminée.

Ce lieu se situe près de Charquemont et porte le doux nom de vallée de la mort : D’ailleurs tout porte ce nom, paroi de la mort, chemin de la mort, combe de la mort mais franchement, ce terme certainement approprié à une époque n’est plus d’actualité car l’endroit est charmant.

D’ailleurs, en cette fin de journée, les promeneurs et randonneurs journaliers sont partis et il ne reste sur place que des camping-cars ou assimilés qui sont là pour la nuit pour être fin prêts dès le lendemain matin.
Ce sont souvent
des pratiquants de via issus de plusieurs nationalités : Français, (mais que du Doubs !), Allemands et bien sûr Suisses qui viennent en voisins.


La chapelle étant libre, nous n’avons pas à nous préoccuper de trouver un autre endroit pour la nuit et Kiki nous prépare tous les éléments indispensables pour notre prochain exercice : Cuissards, casques, longes double spéciales via, longes courtes pour un éventuel repos en cas de fatigue et nouveau matériel pour nous : Une poulie pour tyrolienne !

Une fois équipés, nous rejoignons notre prochaine copine, du moins je l’espère et souhaitons qu’elle va être coopérative mais pas fourbe : La voici, la voilà, j’ai nommé … Roulements de tambour…Encore un roulement…allez, un petit dernier :
LA VIA DES ECHELLES DE LA MORT ( Qui tue, comme dirait Titeuf ! )   pleurerdiable.

Par contre, contrairement à d’autres vie qui proposent plusieurs niveaux de difficultés, de l’enfant jusqu’aux plus aguerris, celle-ci est unique, mais comme nous sommes en avril et en fin de journée, il n’y a pas foule.

Avant d’entamer le parcours, il est nécessaire de rappeler, comme l’indique le panneau au pied de la via que tous les éléments de sécurité que nous portons sont OBLIGATOIRES, même si aucun contrôle n’est encore mis en place par la commune ou la préfecture et c’est tant mieux, tant que les pratiquants sont adultes et responsables.

Arrivés au pied de la bête, eh ben, on se demande comment on va l’aborder car on en voit bien le début, fort vertical, mais pas vraiment la suite…

Je me lance le premier et, surprise, les échelons, queues de cochon, câbles et prises diverses et variées, naturelles ou non, s’enchaînent assez facilement.

Je continue de progresser et laisse Koko avec Kiki qui lui remémore certains gestes et l’assiste lorsque certains agrès ou la hauteur la bloquent : étant de petite taille, lorsqu’elle passe un obstacle avec ou sans aide, elle est beaucoup plus méritante que nous…la taille minimum préconisée est de 1,4 m…mais même avec 1,6 m ça reste « juste » à certains moments !!!

Mais un problème risque de se  poser : C’est moi qui ai le sac à dos avec l’eau et si je prends trop d’avance, alors, cela n’aura servi à rien !

Je décide donc que, dès que je le peux, je m’arrête et les attends : malheureusement, cette via aux difficultés multiples (Ponts de singe, échelle de perroquet, échelle de corde, progression latérale, en descente, en montée, poutres et j’en passe ) offre peu de possibilités de pause et ce n’est qu’après une heure de progression que je trouve enfin un balcon propice aux retrouvailles !

25 minutes après mon arrêt, et après avoir longuement profité du panorama grandiose, mes coéquipiers arrivent et peuvent se désaltérer. Après un court repos, Nous continuons notre route, façon de parler et nous restons dans les mêmes positions : Moi, Koko et Kiki.

Nous changeons parfois car Koko et Kiki étant des paparazzi, cela leur permet d’avoir d’autres points de vue.

Nous arrivons enfin à la tyrolienne mais ne connaissant pas sa pratique, je me retrouve comme une vache qui regarde passer un train et suis obligé d’attendre Kiki pour de ne pas faire de bêtises et mettre ma vie ou le matériel en danger malgré les explications des pancartes.

Heureusement que je n’ai pas pris l’initiative de me lancer seul car le panneau ne disait pas tout : Afin de ne pas avoir de surprise avec une poulie taquine qui voudrait pratiquer seule, il faut en premier lieu mettre la longe courte sur le filin (ou sur le haut de poulie)pour éviter qu’elle parte sans prévenir. Cela, le panneau ne le précisait pas, peut-être parce que c’est évident mais je suis sûr que certains se sont fait avoir et ont perdu la leur…!

Une fois la poulie mise derrière la longe courte, nous la sécurisons avec la longe de repos qui est reliée à notre cuissard car Kiki pense que si nous prenons une longe plus longue ( Comme indiqué sur la pancarte ), le balancier sera trop grand et nous risquons de faire la toupie, ce qui est fort désagréable.

Je suis fin près à partir mais bien qu’à l’aise sur la via, j’ai une appréhension à me ‘ »jeter » dans la vide même si la longe de secours est toujours en fonction !

Allez, quand faut y’aller, faut y’aller : Youpi ! Je suis parti et….Déjà arrivé : quel cinéma ce Gigi pour une distance 75 mètres, qui finalement me paraîtra trop courte : Tu peux pas la faire un plus longue Monsieur Cadbury !

Pour les amateurs de tyrolienne endiablés, notez que j’en connais au moins 2 très longues, une vers Gérardmer et une vers Val d’Isère où vous pouvez dépasser les 100 Km / h mais chaque tour vous coûtera plusieurs dizaines d’euros…

 

Revenons à nous : Koko, après s’être équipée se « tyrolise » avec grâce : Elle sera la seule à rester dans l’axe.

 
 
 
 

Kiki l’a un peu poussée au départ car vu son poids, il n’était pas sûr qu’elle aille au bout, et malgré cette aide, elle sera obligée de finir 2 ou 3 mètres à la force des bras : J’étais resté là pour l’assister, au cas où,,mais elle s’en est très bien tirée toute seule.

C’est le tour de Kiki qui nous rejoint rapidement.

Nous finirons tranquillement notre parcours après cette « épreuve » et rentrerons à notre point de chute en surplombant le Doubs et en admirant jusqu’au bout cette Vallée de la mort qui inspire tout sauf ça.

Nous croisons les escaliers (Dits « Echelles » au regard de l’Histoire) de la mort ( Voir explications historiques sur le net ) que nous reverrons le lendemain mais ceci sera une autre aventure…

Notre périple aura duré environ 3 heures avec une diversité d’obstacles appréciables dans un lieu idyllique avec en permanence une vue magnifique sous un ciel clément et une équipe sympa.

Que du bonheur !