La Station de décharge de Fontaine Rouge 014

La Station de décharge de Fontaine Rouge 014

8 février 2018 Spéléologie Urbex 0

La station de décharge de Fontaine Rouge   ( UrbEx de village)

Ce petit article sur la station « Décharge » de Fontaine Rouge… s’inscrit dans une démarche d’UrbEx typique de Spéléo77-SJV
Il décrit en effet une investigation d’un lieu désert et déserté, quasi-inconnu du public, à propos duquel on
ne trouve rien sur Internet, et pourtant élément d’un patrimoine historique et industriel du XIXème siècle.


Il permet de produire un témoignage du passé encore présent, mais promis à une démolition et disparition si rien ni personne n’en fait état pour le valoriser. Il donne l’exemple d’une visite effectuée sans contrevenir à une interdiction manifeste, sans effraction d’aucune sorte, sans franchissement d’obstacle, sans prélèvement de quoi que ce soit, sans salissure ni dégradation…l’urbexeur ici rédacteur n’ayant laissé derrière lui, comme il se doit,que la seule trace éphémère de ses pas, et n’emportant que celle de sa mémoire et de ses photos.
Comme toute aventure UrbEx, celle-ci commence par la recherche d’un site prometteur.

 

Cette recherche s’appuie de jour-là sur la remontée d’un ruisseau au bord duquel pourraient se trouver ancien lavoir ou petit moulin…ou autre installation digne d’intérêt.
Mais point de cela. En revanche, la remontée du cours amène fortuitement à découvrir un tunnel d’où sort un ruisselet d’une eau très claire…rien à voir avec des égouts d’eaux usées.
Une grille de fer ancienne gît dans la vase…ce tunnel grand

 

ouvert me tend sa voûte chargée de toiles d’araignées autant que de mystère…d’où peut-il bien venir, où voudrait-il bien me conduire ?
Le remonter n’est pas chose facile…1 mètre de hauteur, 60 centimètres de largeur, 10 cm de sédiments mous et presque autant d’eau par-dessus…ça peut dissuader !
Mais il n’en est rien, au contraire, car plus c’est difficile d’accès et plus on a de chance d’être un des rares visiteurs, peut-être même le premier depuis la désaffection qu’on suppose déjà ancienne vu l’état de dégradation de l’ouvrage…une paroi menace en effet sérieusement de s’écrouler sous la poussée des terrains.

 


Après une trentaine de mètres, ce tunnel décoré de petites stalactites et draperies naissantes au
plafond et agrémenté de gours festonnés au sol, semble s’achever sur une conduite de 40 cm de diamètre fermée par une plaque de fonte coulissante. Cette dernière laisse échapper huit minces jets d’eau jaillissants d’orifices dont elle est percée, et qui alimentent le ruisselet.


Mais le voyage ne s’arrête pas là car ce tunnel livre aussi accès à un espace vertical de 80 cm au carré et 2,3 m de hauteur…Son franchissement par une courte montée en opposition permet de se retrouver dans une salle de 3 m sur 4 à cheval sur ce qui ressemble fortement à un aqueduc. Elle renferme une imposante et respectable vanne « guillotine » en fonte, semblant tout droit sortie des romans de Jules Verne, datée de 1864 jadis manœuvrable par un volant emmanché sur une vis sans fin, aujourd’hui « grippée ».


Cette vanne est censée commander le flot de l’aqueduc lui-même, de forme ovoïde, haut de 1,7 m et large de 1,3 m, mais qui ne conduisait l’eau que sur une hauteur de 70 cm environ, au vu des limites de l’entartrage séculaire.


En amont de cette vanne, s’en trouve une autre, du même genre mais bien plus petite, et qui commande le flot susceptible d’emprunter le fameux tunnel.
On comprend donc qu’on est là dans une station de « décharge », installation permettant de bloquer le flot
principal un certain temps pour vider (« décharger »)tout ou partie du tronçon d’aqueduc en aval…le tunnel étant un exutoire.

 


Juste avant cette vanne, existe un long avaloir de trop-plein,
qui se déverse lui-aussi dans le tunnel et entrait en jeu si l’opération durait trop longtemps et que le
flot menaçait de submerger la grande vanne malgré la purge de la petite vanne.
Cette salle est dotée d’une série de 6 échelons scellés permettant l’accès à l’aqueduc mais aussi d’une
autre série de 8 échelons donnant accès à une trappe de fer qui ouvre sur une salle supérieure de mêmes dimensions, entièrement voûtée.

 


Une unique porte de fer, fortement verrouillée, permet de sortir au niveau du sol extérieur. Il n’y a aucune autre ouverture. On ne trouve aucun mobilier.
Le bief aval porte un limnomètre très calcité, illisible dans sa partie inférieure. Seuls des fragments d’un petit volant de fonte peuvent être observés par ailleurs, jetés dans le tunnel et déjà calcités. Les lieux sont exempts de tout déchet et de toute inscription sauvage.


Seule une petite plaque vissée renseigne quant à l’installation concernée…d’où le titre de l’article !
Il ne reste qu’à ressortir après…les photos !

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