Cortège d’oiseaux sur le Grand Morin 543

Cortège d’oiseaux sur le Grand Morin 543

2 juin 2022 Canoë 0

              Cortège d’oiseaux sur le Grand Morin   543

Par un doux mercredi de mai, nous avions décidé de faire un petit tour en canoë.
Ne disposant que de dix heures, seule une rivière  peu éloignée pouvait convenir, sauf à  ne rester que peu de temps sur l’eau.
Fidèle à ses lignes fondamentales, SJV est autonome…ce qui a ici l’inconvénient d’impliquer un chargement, un transport, une mise à l’eau improvisée, diverses manutentions, autant de temps et de travail que ceux et celles qui se contentent de louer des embarcations sur place n’ont pas à dépenser.
En revanche, bien évidemment, ils dépensent un peu d’argent (320 euros en 2022 pour la journée et 8 personnes…en deux jours on a déjà dépensé le prix d’un canoë !).
Du fait de ce qui précède, sur 10 heures, il peut rester environ 6 heures à pagayer sur l’eau, ce qui n’est déjà pas mal vu qu’il s’agit d’une rivière à planiols c’est-à-dire nécessitant pas mal de pagayage de progression…donc des bras !
Nous avons dès lors sélectionné un parcours de 20 km piqueté de quelques barrages, déversoirs, et arbres tombés çà et là, à savoir Pommeuse/Crécy-sud  sur le Grand Morin.
Nous laisserons donc un véhicule de navette près du pont sur le Grand-Morin, proche du cimetière du quartier « le Faubourg » au sud de Crécy.

Notre accès à Pommeuse sera peu commun, comme souvent, avec une berge très raide dénivelant 4 m qui sera aisément franchie en laissant les bateaux glisser sur la terre, en aval du Pont de la D216, avec  un super parking proche de la mairie, à 150 m de là, pour véhicule et remorque.
La navigation s’avère facile, on est le 1er juin, mais le niveau est déjà tout juste pour nos bateaux lourds et chargés…on frise les 250 kg pour deux et un bidon, quand même…
Il est clair que sauf pluies soutenues, les choses seront bien moins agréables dans quelques semaines !
Le débit moyen du Grand Morin étant de 7,5 m3 par seconde, on note en effet qu’il chute de 50% en août et de 75% en septembre (2,5 m3/s)…En revanche, cette rivière est connue pour ses puissantes crues (jusqu’à 150 m3/s soit 20 fois son débit moyen !!!)
Nous observerons d’ailleurs  des alluvions perchées dans des branches fixes à 1,5 m au-dessus du niveau actuel…
Une petite dizaine de seuils divers seront passés, allant de la petite vanne aux déversoirs  géants par leur étendue, certains aisément franchissables en navigant, d’autres impraticables sans risquer de dégrader voire briser les bateaux ou de sérieux accidents des personnes, non par la violence des eaux mais par leur insuffisance pour franchir l’obstacle en restant dans l’embarcation, ou pour assurer sa réception non traumatisante après le passage.
Nous nous refusons à indiquer où et comment franchir ces obstacles, car ce choix revient à chaque pratiquante ou pratiquant, étant déterminé par nombre de facteurs subjectifs comme objectifs :
– débit de la rivière au temps T , surtout celle-ci où ce débit peut varier très fort !
– nature et gabarit des bateaux, notamment le tirant d’eau selon la charge
– matériau de construction des bateaux…toile, fibre de verre, polyéthylène…la robustesse est capitale !
– technicité des canoéistes
– Capacité musculaire à hisser voire porter les bateaux plusieurs mètres ou décamètres
– Encombrement voire dangerosité des obstacles (Embâcles…)

Car il faut considérer les obstacles prévus (construits et permanents) et les autres, imprévus, notamment gros arbres tombés, amas de rochers et cailloux qui sont changeants… c’est un peu aventureux tout de même si on pratique en dehors de la haute saison estivale car les loueurs n’entretiennent alors pas leurs itinéraires dédiés.
Donc, chacune ou chacun gère ces passages plus ou moins délicats.
Nous conseillerons cependant d’éviter les barrages et déversoirs à sauter quand il y a beaucoup d’eau car ils « rappellent », et de se méfier des zones de réception des franchissements rapides car beaucoup son encombrées de grosses pierres ou de troncs coincés…ce qui fait que ça passe peut-être bien en haut du déversoir, mais très mal en bas !
Reconnaissance de ces obstacles fortement recommandée…

L’ensemble est donc une promenade en canoë, classe de navigation I, avec quelques passages niveau (2) ces passages agrémentant les longs planiols, lesquels offrent des ambiances très agréables, reposantes…pour qui aime la verdure forestière !
La plupart du temps, on navigue en contrebas, avec des berges terreuses de 1 à 2 mètres surmontées d’une végétation haute, ce qui fait qu’il n’y a que peu de paysages « lointains »…c’est parfois dommage, et cela peut justifier quelques pauses permettant d’accéder en haut des rives pour profiter de l’environnement plus largement ouvert.
Les rives comptent nombre de résidences, secondaires ou non, souvent bien valorisées, qui apportent une diversité esthétique, mais qui interdisent d’y poser les pieds durablement sauf nécessité impérieuse…chien(s) ou taureau(x) plus ou moins agressifs étant toujours possiblement présents !
La végétation y est très abondante, riche de fleurs mais aussi de ronces et orties !
Du fait du creusement des berges et d’un lit profondément installé entre elles, de très nombreux arbres (tout particulièrement aulnes et saules) y ont développé des systèmes racinaires remarquables, sculpturaux, impressionnants, en partie mis à nu par le lessivage de l’onde et sur 1 à 2 mètres de hauteur selon leur positionnement dans les crues.

Mais ce qui aura vraiment caractérisé cette sortie de mai, sera une multitude d’oiseaux, omniprésents, qui nous auront accompagnés tout au long du parcours…
Mis à l’honneur, les canards Colvert, toujours aussi remarquables par leurs livrées, femelles incluses, ces dernières régulièrement rencontrées avec leur ribambelle de canetons à la queue-leu-leu.
Cependant nous verrons beaucoup d’autres espèces, dont des oies Bernache, solitaires, en couples ou en troupeau, des Pies (nids dans les peupliers trembles !), Corneilles noires, Merles, Pigeons ramier, Moineaux, Rouge-gorges, Mésanges, et divers passereaux non identifiés voletant et/ou chantant, avec une mention particulière pour la Bergeronnette grise…oiseau joueur et facétieux qui s’amuse à nous escorter en passant de branche en branche jusqu’à se laisser approcher à 2 ou 3 m…
Nous serons aussi charmés par de nombreuses flaques de nénuphars éclos et leur population d’Agrions verts, bleus, gris métallisés, dont beaucoup en accouplement.
Mais nous ne manquerons pas, dans cet article, de parler de la traversée de Crécy-la-Chapelle, parfois surnommée « Venise briarde », appellation certes très emphatique mais qui peut s’accepter lorsque l’on a parcouru le bras médian du Grand Morin qui s’y  promène !
Le bras septentrional est navigable mais théoriquement interdit et, de toute façon, achoppe sur un obstacle infranchissable.
Le bras méridional, qui constitue le cours principal, peut être emprunté, et même doit être emprunté si haut niveau d’eau car le bras médian devient alors impraticable, et DANGEREUX, voire à risque mortel du fait de passages trop bas sous obstacles et/ou d’un rappel furieux derrière des vannes en fin de parcours.
Par ailleurs, le bras principal comporte un barrage.

 

 

Le bras médian, normalement praticable est donc très conseillé…il déambule entre vieilles maisons ex-lavoirs privés, petits escaliers étroits, passerelles et ponts, le tout en pierre blonde, végétalisée naturellement par des apports de riverains, et même décoré, avec un petit courant porteur et s’achevant par une double vanne ouverte qui se saute moyennant reconnaissance préalable de l’aval…et si le débit du jour ménage suffisamment d’eau au-dessus de la retenue !
C’est un petit bout pittoresque !
Dans notre cas, on trouvera une sortie du cours d’eau au niveau de la confluence avec le bras principal ici rejoint, grâce à un petit escalier de béton discret en rive gauche presque en face, et qui donne accès au grand chemin balisé de la promenade de Crécy .
Une petite barrière en chicane suivie de 30 mètres de portage ramène à proximité du cimetière du quartier « le Faubourg ».
« Coco la rameuse » nous résume alors ses principales impressions…

Journée de semaine, où un repos inopiné permet d’organiser une nouvelle escapade en canoë.

Une seule journée… alors pas de grandes distances. Le Grand Morin sera donc notre terrain de jeu du jour entre Pommeuse et Crécy-la-Chapelle. 
21km environ, sur ses eaux calmes et reposantes. (la plupart du temps)
Simple promenade au fil de l’eau qui nous aura quand même demandé 5h30 de navigation, pauses diverses, repas et portages inclus. 
 
Après un départ à 9h après chargement à 8h30, temps de route et dépôt de voiture, à 11h nous sommes dans nos esquifs. 
 
La bonne humeur, la sensation de se sentir en vacances le temps d’une journée qui déconnecte du quotidien. 
Paysages qui pourraient sembler monotones à qui ne sait pas regarder. 
Les rives sont relativement resserrées et nous nous sentons dans le cocon de ce chemin d’eau. 
Canards barbottants et s’envolant à notre arrivée à leur niveau. 
Canards le « cul en l’air » pour pêcher sous les eaux de quoi se nourrir. 
Canettes et leurs petits, bien rangés à la queue-leu-leu…
 
Banc de nénuphars où volent des couples de libellules soudés dans leur danse de l’amour. 
 
Fleurs blanches ou roses, racines en forme de mangrove qui parchemine les rives de méandres aux multiples formes. 
Miroir de la rivière où les arbres se confondent entre le ciel et le reflet de l’eau. 
 
Nous ramons, barrons, jouons à faire un peu la course. 
Nous nous laissons glisser sur la douceur de cette journée si belle. Normal, une sortie SJV, c’est le beau temps assuré… 🙂 !
 
Quelques passages rapides nous sortent de la rêverie du courant doux. 
Passages parfois tortueux ou pris trop court qui bloquent certains d’entre nous… Un peu chacun son tour, ça équilibre les forces. 
 
D’autres passages où seul le débarquement permet de traverser les barrages des anciens moulins. 
L’eau est fraîche sans être froide. 
Une ou deux chûtes dues à des glissades donnent un peu de taquinerie pour le malheureux tout mouillé. 
 
La pause pique-nique, nous la décidons sur un îlot au milieu de la rivière. 
Endroit paisible, sans âme qui vive à part notre groupe du jour, à 4.
 
Belle équipe, où nous faisons des changements de partenaires de navigation histoire de varier les sujets de conversation et de ressenti. 
 
Quelques pêcheurs que nous ménagerons en passant au large aux abords de Crécy,  que nous atteignons vers 17h. Passage au cœur de cette « Venise » de Seine-et-Marne qui nous émerveille. 
Un dernier obstacle avec petit saut de torrent et nous voilà arrivés a notre destination. 
Ne reste qu’à trouver un lieu pour débarquer. 
Lieu que nous trouverons rapidement… Un petit escalier qui rejoint le chemin des peintres, sentier des Impressionistes qui aimaient déjà ce lieu magique en 1800.
 
Nous sortons nos canots, fidèles compagnons qui nous ont promenés avec fiabilité. 
Kiki et Gigi partent chercher voiture et remorque au point de départ. 
Une grosse demi-heure pour revenir et nous chargeons, pour revenir dans le quotidien et le mouvement des retours de boulot de tous ceux qui n’ont eu cet espace hors du temps que nous avons pu nous accorder. 
 
 
Une fois de plus merci à SJV et ses bénévoles pour nous proposer des journées magiques hors du temps et de l’espace sans pour autant partir dans les étoiles pour nous satisfaire. 🙏☺️
 
 

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