Le Chêne chaîné… 678

Le Chêne chaîné… 678

22 juillet 2023 Spéléologie 0

Le Chêne chaîné…    678

Si on parle de chêne chaîné pour le plaisir de l’allitération, il faut entendre n’importe quelle essence d’arbre, pour peu que ses dimensions permette un chaînage qui ait un intérêt technique…et que l’espèce ne soit ni toxique, ni piquante !
Le chaînage en question est une installation qui autorise l’ascension permanente de l’arbre sans avoir à y laisser une corde, cette dernière susceptible de subir des atteintes malveillantes, et surtout d’être photodégradée, voire biodégradée.

Une chaîne à maillons droits soudés, de bonne qualité, idéalement inoxydable ou bien galvanisée, de préférence à maillons longs, avec un fil de 6 mm ou plus est arrimée contre le tronc de l’arbre voulu.
Si ce tronc n’est pas vertical ou presque, il est généralement plus confortable pour les usages ultérieurs de la poser en dévers négatif.
De plus, cette disposition épargne une bonne partie des intempéries à cette chaîne.
Enfin, le travail des forces sur cette chaîne chargée tend à la ramener dans cette position relative.
Si la fixation sommitale est réalisée par toute méthode classique à la naissance d’une ou deux grosses branches, les autres sont moins courantes…
Il va s’agir en effet de poser une succession de cerclages en corde de 10 mm, cerclages à triple usage.
– serrer la chaîne contre le tronc
– la maintenir en place latéralement grâce à deux nœuds simples de part et d’autre d’un maillon,
– offrir à la montée une succession d’ancrages pré-établis comme pour les voies d’escalade, matérialisés par des nœuds Papillons et à distance régulière de la chaîne.

Bien sûr, les lectrices et lecteurs avisé(e)s diront que ces cordes-là seront elles aussi soumises aux inconvénients donnés en introduction, et c’est en grande partie vrai…mais la suite montrera aussi de grandes différences !

Ces cerclages sont constitués d’une corde dont la longueur est déterminée par le périmètre du tronc (ce qui peut varier notoirement sur un même arbre, entre la base et le sommet) auquel on ajoute la longueur nécessaire pour un nœud Papillon + deux nœuds simples 1 un noeud simple sur ganse + deux demi-clés de blocage.
On les espace généralement de moins d’un mètre, condition nécessaire  pour pouvoir utiliser les deux longes simultanément sur deux cerclages contigus. L’espacement peut être plus important si on utilise des longes doubles de via ferrata extensibles.
A chaque fois que cela est possible, on passe un cerclage au-dessus d’une naissance de branche, ce qui assure son maintien et celui de la chaîne.
Au final on obtient un joli chemin de maillons, avec des cerclages de corde bouclés dans lesquels les personnes peuvent s’assurer.
Pour ce faire, elles appliquent évidemment les règles voulues en escalade, avec des mousquetons ou des dégaines, notamment corde sortant des mousquetons vers le grimpeur.
Il n’est pas question de se contenter de la chaîne pour être sécurisé, sauf si elle a un diamètre de fil énorme évidemment.
D’une part leur résistances statique ou dynamique nominales sont très inférieures à celles d’une corde neuve de 10 mm de diamètre, d’autre part, la quasi-inélasticité peut engendrer une force-choc très élevée.

La méthode d’évolution qui va alors être développée est fort simple.
Muni d’une poignée-pédale (environ 1 mètre) garnie d’un mousqueton, et assurée sur le MAVC par une dragonne en dyneema ou en sangle fine, on la crochète dans un maillon, on se hisse et on se longe « court » au plus haut possible dans un maillon aussi.
A ce stade, on est totalement dépendant de la chaîne.
Dès le premier cerclage accessible, on se longe « long »dans le noeud papillon qu’il comporte.
On répète l’opération, mais cette fois en se longeant « court » dans le cerclage suivant de sorte que l’on est toujours longé au moins une fois sur un cerclage en plus de l’assurance potentielle (mais pas irréprochable)  sur la chaîne.
En montant ainsi avec une corde qui deviendra celle sur laquelle évoluer ensuite, posée en fixe ou en rappel, on aura équipé l’arbre.
Ceci est très préférable à laisser une corde d’accès en permanence.
De plus cette installation permet un atelier de manipulation et de coordination formateur !

On pourrait imaginer des fixations invasives de l’arbre, dans le genre tire-fond agrémenté d’une plaquette ou d’un anneau, mais c’est justement une des raisons de choisir le système des cerclages de corde que de ménager les arbres de telles blessures.
Il est clair que cette configuration technique trouve des limites, notamment avec de gros arbres !
Au-delà de 30 ou 40 cm de diamètre, le périmètre grimpe vite, si on peut dire…

 

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