Le séjour d’automne de Nanou 448

Le séjour d’automne de Nanou 448

2 novembre 2021 Canyon Randonnée Spéléologie Via ferrata 0

Le séjour d’automne de Nanou          448

 

Le rendez-vous est pris pour vendredi soir, à l’abri du sentier karstique de Mérey-Sous-Montrond. Depuis ma dernière visite, les lieux ont été disciplinés, arbustes et broussailles coupés.
J’arrive la première (une fois n’est pas coutume!) et j’en profite pour redécouvrir le sentier karstique au soleil couchant. Je n’ai pas le temps de finir la boucle que j’entends des voix… Mimi, Nico et Kiki sont là ! Sous mon impulsion, nous repartons pour un petit tour de piste avant d’allumer le feu de la veillée et de dîner. Nous attendons encore Coco et Gilou.
Alors seulement, notre équipe sera au complet.

Le ciel est étoilé et dégagé et malgré les prévisions de pluie pour le milieu de la nuit, je ne résiste pas à l’envie de m’endormir les yeux face aux étoiles… Je déménagerai plus tard, quand les nuages les auront cachées à ma vue.

Réveil dans la bonne humeur, comme toujours… Cette première nuit remplit secrètement une vocation de cohésion de groupe. Le temps de la veillée et de la nuit nous rapproche, nous permet de laisser derrière les tracas du quotidien pour aborder sereins et accordés les activités du lendemain.

Nous devions commencer par la visite de la cavité d’Ouzène, mais un stage de spéléo dans la région nous oblige à revoir notre planning. Nous repoussons donc d’une journée la visite du gouffre et commençons sous une légère bruine par la via ferrata des Echelles de la Mort à Charquemont.

Après le repas, nous prenons la route pour Amondans afin d’y pratiquer une descente de canyon. L’habillage se fait au lavoir du village, il est propre et spacieux ! Idéal ! C’est un canyon que je connais pour l’avoir descendu il y a bien longtemps et les souvenirs me reviennent comme à chaque fois au fur et à mesure de la progression.
Tout est mignon ici, tout est petit et invite au jeu. Quelques baignoires nous permettrons de prendre la température de l’eau ! Les petits toboggans courbes, creusés au gré des passages de l’eau, offriront des chutes d’eau pour nous rafraîchir l’ensemble du corps. Malgré l’automne bien présent avec ses belles couleurs, les feuilles, la lumière et la douce teinte de l’eau, nous ne souffrons pas du tout des températures car elles sont bien douces.

 

Nous parcourons le canyon avec légèreté et plaisir, sautons ça et là dans les bassins qui le permettent.
Nous avons fait le choix d’équiper la descente en fixe et de récupérer les cordes à la montée. Après la dernière cascade, et quelques sauts de 4 mètres qui m’ont fait hésiter, nous remontons en deux équipes : Gilou et Coco passent par le sentier raide et glissant (préalablement sécurisé d’une petite « blanchette » de 20 m., vulgaire corde à nœuds en polypropylène…) au-dessus du canyon tandis que Kiki Mimi, Nico et moi décidons de remonter par les cordes.
Tout est mesuré ici, si bien que ni les glissades, ni les remontées ou encore les passages nagés ne sont fatigants. Une main amie ou une botte tendue permettent cependant de gravir un étage plus facilement, parfois !

En arrivant aux voitures, c’est comme toujours le grand déballage pour retrouver ses habits et ranger tout le matériel, mais le doux soleil est là pour nous faciliter la tâche. Nous prenons la route pour la maison forestière du Bois d’Aglans, sur la commune de Besançon. Ce sera le lieu de notre seconde nuitée.
Là, un feu est possible à l’intérieur de la maison et des crochets nous permettent de faire égoutter nos combinaisons de spéléo, un petit plaisir pour le lendemain ! Coco met même de petits chiffons absorbants dans nos bottes pour que nos petits petons n’aient pas froid demain dans la grotte !

Après le dîner, Mimi et moi préparons nos kits pour la spéléo. En effet, Kiki nous met en autonomie.
Nous ferons deux équipes de trois. Mimi équipera un puits et sera accompagnée de Nico et Kiki pendant que Gilou, Coco et moi passerons par l’autre puits. Pour la première fois, je vais équiper en autonomie complète et je m’en réjouis.
Je n’ai pas de stress car je sais que mes coéquipiers connaissent la grotte, sont autonomes et savent équiper eux aussi. En cas de doute nous unirons nos cerveaux !
Savoir que l’autre équipe n’est pas loin est aussi une sécurité même s’il est clair que nous allons devoir nous débrouiller seuls !

Nous entrons par le puits qui offre la plus large des ouvertures. Nous commençons par un double amarrage sur l’arbre en tête de puits. Je mets en place un fractionnement et nous descendons pour arriver sur un talus. La grotte se poursuit dans un boyau assez court qui mène à un petit puits.
Nous croisons l’autre équipe, juste le temps d’un coucou.
Gilou, Coco et moi quittons le talus pour atteindre une corde d’escalade permanente et nous permet de gravir 7 mètres jusqu’au niveau de la galerie supérieure. Une main courante est en place, le reste est à déployer.
Je me souviens de mieux en mieux de la grotte au fur et à mesure que j’avance dans ces paysages sauvages et connus. Je suis davantage concentrée sur les aspects techniques de la grotte que sur ses atouts esthétiques, je m’en rends compte.
Je veux avancer suffisamment vite, équiper correctement et éviter trop d’attente à mes co-équipiers. J’ai dans la tête cordes, mousquetons, spits, amarrages naturels et broches… Un joyeux mélange !
J’essaie de faire au mieux car je sais que j’aurais droit à un débriefing sérieux et exigeant !

Nous en sommes donc à la main courante qui demande des extensions de bras pour atteindre les Spits et broches mais tout se passe bien. J’essaie de tendre la corde au maximum pour permettre à chacun de passer facilement.
Au bout de la galerie, une tête de puits avec des amarrages naturels. Il semble que je commence la main courante trop tôt et que je ne repère pas le trou dans une draperie qui m’aurait permis de passer la lunule.
Je fais l’installation avec une plaquette sur Spits en hauteur et une sangle sur amarrage naturel… un nœud de Mickey rassemble les deux. J’ai des hésitations sur la corde qui mène au nœud. Doit-elle être tendue ou au contraire lâche pour faciliter la montée ?
Je n’arrive pas à trancher alors je mets en place une pédale avec la corde. Elle se révèlera inconfortable à la montée car elle bloque le grimpeur trop bas et lui rend l’accès aux mousquetons difficile…
Je ne le saurai qu’à notre retour en extérieur.

Pour le moment j’enchaîne, car au pied du puits après une petite plate forme, se présente un nouveau puits, le puits final qui donne accès au point de rendez-vous. Là non plus je ne suis plus sûre de mon équipement. Je repère deux spits en hauteur, me positionne à cheval sur une concrétion pour installer la descente.
Je me dis que partir de haut est forcément une bonne idée, je vois que la corde descend sans frottement, je constate que le mou de corde supérieure est suffisant pour accéder au point de départ que je suis entrain d’équiper, alors j’y vais. Je descends, confiante.

Ce n’est que lorsque Gilou emprunte le même passage que je vois qu’il y a un souci. Il reste bloqué de longues minutes et peine à passer. Heureusement, armé de courage patient et calme, il passe et descend.
Corinne passera mieux, puisqu’elle a pu observer ce qui allait mieux et moins bien…

Pour l’heure, c’est le moment du repas. Nous rejoignons une salle mignonnette qui n’est que rarement en eaux et nous mangeons ensemble. Après le repas, nous remonterons par les cordes mises en place par Mimi et son équipe alors que Mimi et son équipe remontera sur nos cordes. Un spéléo d’un groupe mosellan nous explique que le bassin se remplirait par capillarité directement par le sous-sol et non via un suintement supérieur. Le phénomène serait assez peu fréquent…(?)

Le groupe mosellan a dû installer son matériel sur le nôtre et parfois utiliser nos plaquettes. Le temps de leur pause méridienne, nous remontons en premier le grand puits installé par Mimi. Les Mosellans suivront. L’ensemble se pratique sans difficulté. Le fractionnement passe bien. La sortie de puits est confortable.
Une fois dans la galerie supérieure, il faut suivre la main courante, et descendre sur la petite corde installée en permanence pour rejoindre la salle donnant accès au puits de 18 mètres sur la paroi. La main courante est bien là, ainsi que quelques spéléos mosellans. Je descends, passe la déviation et je rejoins la salle inférieure. Les spéléos de l’autre groupe ne sont pas encore montés, alors j’attends mon tour et déséquipe une fois en haut. Là, Corinne m’attend et nous allons ensemble déséquiper la descente avec déviation. Gilou à commencé à remonter.

Ensuite nous rejoignons l’équipe Mimi Nico et Kiki et chacun remonte de son côté sur l’équipement des autres. C’est en vérité très rigolo de progresser ainsi en se croisant, se retrouvant et se séparant à nouveau ! Nous avons donc une longue remontée en trois fractionnements.
Gilou et Coco sont un peu fatigués. Je crois qu’ils ont du forcer pour passer l’un ou l’autre passage que j’avais maladroitement équipé et du coup, la montée est plus laborieuse.
Je suis moi en bonne forme et aborde cette montée détendue et énergique. Le sac commence à peser son poids mais je le remonte étape par étape en attendant que la corde suivante soit accessible. L’ensemble est donc relativement reposant et aisé !
Merci pour ce bel équipement et la possibilité de tout visiter dans tous les sens !

Lorsque nous sortons, il n’est pas très tard… Le soleil nous chauffe encore bien. Nous rejoignons les voitures et optons pour une petite via au soleil couchant au dessus d’Ornans. Mimi et Nico ne la connaissent pas. Ce sera une expérience particulière…

C’est une via que j’ai souvent pratiquée et je n’ai donc pas le même ressenti que Mimi. Passer sur cette falaise au soleil couchant est un de ces plaisirs rares pendant lesquels on se sent enveloppé dans un coton de douceur.

 

 

 

Bien sûr la progression est plus lente et plus hésitante qu’en plein jour, mais les pas sont francs et la roche est sèche. La couleur claire de la falaise reflète les derniers rayons du soleil, nous descendons le long d’une fissure pour remonter de l’autre côté, où le soleil nous éclaire un peu plus, en fin de parcours, nous rejoignons le pont de singes que nous passons au toucher… et voilà, c’est la sortie !

Nous ne traînons pas et ne pensons même pas à attaquer la partie difficile… L’heure est au feu de camp et au repas alors nous descendons aux voitures d’un pas calme et attentif car le lendemain sera encore plein d’aventures.

Chacun s’endort plus tôt ce soir là. Coco nous propose même un peu de musique en soirée, une première pour une soirée SJV mais très vite chacun sombre dans un sommeil réparateur. A la veillée, nous avons convenu de refaire cette via de jour, d’y ajouter la partie difficile et de prolonger les plaisirs par une balade autour du château d’Ornans.

Le réveil est plus tardif que d’habitude, enfin, à peine… Les préparatifs sont rapides ce qui nous permet d’être à pied d’œuvre un peu avant 9h00. La pluie de la nuit a laissé place à une belle matinée. La progression est plus rapide que la veille, plus confortable aussi et les discussions vont bon train. Le mot d’ordre est de s’économiser pour avoir le jus nécessaire au tronçon difficile (côté « extrêmement difficile » car il offre de longs dévers). Il faut en réalité autant de technique que d’énergie.
Savoir utiliser sa longe courte permet de progresser en sécurité et avec une aisance relative puisque les moments de repos et de relâchement sont fréquemment possibles. C’est ce que la petite troupe met en œuvre et tout le monde passe sans grosse difficulté mais en prenant le temps. Coco nous fait le plaisir de se nommer reporter et elle ne loupe pas une miette de notre évolution ! Merci Coco !

 

Nous nous offrons un repas au bord de la Loue avant de nous engager dans la petite balade qui conclura notre séjour. Nous montons sur la barre rocheuse et poursuivons la balade jusqu’au château d’Ornans situé sur une avancée rocheuse, sorte de presqu’île au-dessus de la ville. Les quelques bâtiments présents sont élégants et bien entretenus, garants d’un cachet historique appréciable.

 

 

Des associations se sont formées pour entretenir et reconstruire la chapelle. Chacun, y va de sa créativité pour participer au charme local. Nous abordons la descente sur un chemin au pied d’un mur de pierres décoré de capillaires, polypodes et scolopendres, et allons à la rencontre d’un âne d’humeur gourmande réclamant ses pommes !
La balade s’achève avec le retour en ville et au parking.

Les deux voitures seine-et-marnaises reprennent la route vers l’ouest après de sincères et amicales embrassades ponctuées de sourires de bonheur partagé et de satisfaction.

De mon côté, je prends la route pour Nans-Sous-Sainte-Anne pour une ultime via avant le retour à la maison. Je ne traîne pas et me lance rapidement dans la marche d’approche.
J’entame le parcours rouge de la via des Baumes du Verneau, je suis seule, elle est « à moi », le temps de mon passage… La première ascension me mène à la tyrolienne dans la laquelle je me lance avec un peu d’élan pour être sûre de ne pas rester coincée !
S’ensuit un passage horizontal vers la gauche et des petites montées successives.

 

 

 

J’arrive petit à petit et après une vire terreuse au pied du grand mur de la grande falaise et c’est parti !
C’est lors de la redescente forestière que je croise deux jolis chamois qui, bien plus lestes que moi, passent face à la pente en courant !

 

Que la nature est bien faite !
Passage de crête et descente vers le point de départ du parcours du château…
Allez, encore quelques moments de plaisir, un dernier surplomb et c’est l’heure du retour.

Je suis contente d’avoir pu profiter de ce petit extra !
Trois belles journée d’un petit séjour d’automne…

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