Marche et Kayak, Mareuil-Fresnes 661

Marche et Kayak, Mareuil-Fresnes 661

12 juin 2023 Canoë Randonnée 0

 

Marche et Kayak, Mareuil-Fresnes      661

Si son chemin de halage est praticable sur toute sa longueur, le Canal de l’Ourcq n’est officiellement navigable que de Mareuil-sur-Ourcq à Sevran, pour les embarcations mues par la force humaine ou animale.
Soit une douzaine de kilomètres en moins à l’amont, depuis Port-aux-Perches, et à peu près autant à l’aval, depuis l’écluse de Sevran.

 

 

De ses 100 km, il en reste donc environ 75 légalement praticables en canoë ou en kayak.
Nous avons opté pour les 60 premiers, le tronçon final nous étant très (trop) bien connu, et de moindre intérêt général.

 

 

Naviguer OU (exclusif) marcher sur ce canal pouvant sembler quelque peu monotone, du fait de sa conception même, 15 m de dénivelée sur 105 km…sections rectilignes, tronçons en plaines peu paysagers…on optera pour naviguer ET marcher.
Ceci va supposer d’être au moins deux, un ou une qui pagaye, l’autre qui marche, et on alterne.

 

C’est un peu plus intéressant et agréable d’être un peu plus nombreux…mais pas trop non plus !
Pour notre part nous avons opté pour un projet étalé sur deux journées, à raison de 30 km par jour, soit 15 km de marche, 15 km de navigation. Avec un bivouac en coupure.

 

 

Tout cela sans esprit de compétition ni de performance, bien entendu.
Il y a bien sûr pas mal de points d’attention…

1) Il y a une règlementation, qui impose chaussures fermées et port d’un gilet flotteur
2) Le parcage des voitures ne peut se faire n’importe où

 

3) Les rampes de mise-à-l’eau sont très rares, les bords de rive très souvent verticaux, dont la hauteur varie selon le niveau du canal et les parties parcourues, entre 30 et 100 cm…pas toujours commode, d’autant que les orties sont souvent accueillantes…
4) Le courant étant très faible, il faut beaucoup pagayer pour espérer une vitesse de 6 à 7 km/h !

 

5) Le chemin de halage est censé ne pas être fréquenté par des cyclistes, mais ce n’est pas respecté, et il faut y penser régulièrement, soit pour ne pas encombrer ce chemin, soit pour ne pas être accidenté(e) car certains roulent très vite et de front.

 

 

 

6) Les pêcheurs doivent être respectés au mieux (passage au plus loin ou au plus près sous la ligne, selon leur dispositif, et en jouant sur l’erre du bateau (sans pagayer ou très faiblement)
7) Les écluses doivent être franchies en portage (ou roulage)  ce qui signifie  débarquer et rembarquer avec 100 à 150 m entre. Prévoir ce temps-là !
8) Une navette doit être mise en place, soit en jouant sur deux véhicules, soit en pariant sur des retours en auto-stop. Ça fait pas mal de kilomètres à la fin ! Donc des temps à prévoir.
9) Si bateau motorisé, il sera prioritaire.
10) La baignade est interdite quasiment partout, a priori, notamment aux abords des ponts.

 

 

Ensuite, chaque groupe choisit son rythme d’alternance, une heure semblant une bonne moyenne. Savoir qu’à chaque alternance, il faudra probablement changer de chaussettes et chaussures.
L’itinéraire exposant souvent au soleil, surtout avant et après la feuillaison, prévoir beaucoup d’eau potable.
Plus de 50 ponts et passerelles sont à franchir !
En gros, nous avons mis 9 h par groupe de 6 étapes de 5 km soit une moyenne globale de 3,3 km/h, la vitesse moyenne des marcheurs étant de l’ordre de 5 km/h. Les kayakistes ou canoéistes sont plus rapides ( 7 km/h environ) sauf s’ils ont le vent de face !

 

 

 

Cette promenade peut évidemment être agrémentée de visites latérales dans les villages traversés, ou de certains éléments adjacents tels les canaux longeant le Clignon ou celui de la Thérouane.  On passe à Meaux…qui peut offrir des centres d’intérêt, mais y laisser les bateaux sans surveillance peut être hasardeux…une vigie devrait se sacrifier !!!

Un écomusée à Crouy-sur-Ourcq, l’usine élévatoire de Villers-lès-Rigault, le grand déversoir de La Fontaine d’Aisance, le tunnel du Ru du Creux, le Déversoir de Villenoy,  l’usine élévatoire de Trilbardou, et bien sûr les trois écluses (Varreddes, Vignely, Fresnes-sur-Marne), sont quelques points intéressants, en sus des églises et divers monuments dans quelque 15 villes et villages traversés.
Dans ces derniers, d’éventuelles petites courses alimentaires sont envisageables, de même que des pauses « café » pour les adeptes.
Là encore, laisser les bateaux longtemps sans surveillance peut occasionner une mauvaise surprise, nous le déconseillons.

 

 

 

Attention d’ailleurs, selon le code civil, tout propriétaire d’une chose en est responsable et responsable de ses usages et conséquences…un accident qui surviendrait suite à l’emprunt par quelqu’un, notamment à un enfant jugé irresponsable du fait de son jeune âge, pourrait être mis à charge (dans le genre : fallait pas laisser un bateau accessible et utilisable sur l’eau à portée de l’enfant…etc.)

 

La profondeur moyenne de ce canal est de l’ordre de 1,2 à 1,4 m, avec beaucoup de bords immergés de berge bien moins profonds, plus ou moins bourbeux.
On rencontre beaucoup d’oiseaux tout au long du parcours, dont les inévitables canards colverts, poules d’eau, cygnes, héron cendré, bernaches, cormorans, et divers passereaux. Quelques rats, divers poissons si on est stationnaire et immobile.

 

La flore épanouie est bien sûr très variable selon la saison.
On peut regretter la multiplication des tronçons bardés de fer  en Bac-acier qui montrent des berges inesthétiques et froides, difficilement colonisables par les plantes, c’est un inconvénient…mais c’est un canal  !
Les enrochements ne peuvent convenir partout.

Cette sortie ne peut convenir aux amateurs et amatrices de vitesse, de sensations vives, de foule humaine, de grande diversité de paysages, il est préférable de goûter le caractère paisible et d’aimer le contact immersif (mais sans s’immerger !!!) de la nature des plaines semi-boisées, d’apprécier le rythme lent des eaux paresseuses et les pauses régulières.

 

 

Pour autant, ce n’est pas de tout repos, six à sept d’heures d’activité physique journalière travaillant tour à tour le bas ou le haut du corps sont quand même au programme !

 

 

 

Il faut un peu de courage et de cœur à l’ouvrage, une petite endurance, et un renoncement partiel au confort usuel…mais avec tout cela, l’expérience personnelle ajoutée à celle de l’équipe (car il y a une entraide régulière à divers moments) sont intéressantes.

 

 

Par ailleurs, vivre depuis ou pour des années près du Canal de l’Ourcq sans en avoir parcouru sa totalité ou presque  serait un peu dommage…lui qui coule ici depuis deux siècles déjà !

 

Son ancienneté peut se remarquer en ce que le chemin de halage passe en continuité sous les ponts, sauf ceux qui sont les plus récents, à une époque où le tractage par des chevaux ou des bœufs n’était plus d’actualité.
Et qui n’ont été remplacés par des véhicules à moteur que quelques années, les bateaux étant directement motorisés.
La plupart des ponts dont les tabliers étaient en bois ou en fer ont été repris et rehaussés, en faisant fi de toute attention à l’architecture et à l’esthétisme, ce qui leur a valu des portées rectilignes en béton armé, faisant ainsi au plus rapide, au moins cher et avec un moindre entretien…et donc, selon nous, au plus triste, standardisé et laid ! C’est bien dommage…
L’article 62 du décret du interdit par ailleurs toute circulation sur les chemins de halage autrement que pédestre, le passage des cyclistes qui avait été autorisé au début du XXe siècle, n’étant plus que généralement toléré depuis la parution de ce décret.

Allez, allez…trêve de lamentations et règlementation…on n’a quand même pas manqué de sujets photographiques !

 

 

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *