Week-end au Canal de l’Ourcq 662
Week-end au Canal de l’Ourcq 662
Deux grandes journées ensoleillées de juin ont baigné cette petite sortie au fil de l’eau et du chemin de halage de ce Canal deux fois séculaire. Sa présentation pratique est détaillée dans l’article 661 de ce site.
Présentement, quelques commentaires des participants témoignent du vécu et expriment quelques ressentis…au long de ces 60 kilomètres sur des voies très bien tracées !
La plus jeune :
Un bon rythme avec changement toutes les heures environ.
Ouah !
Cher Christian et tout le monde !
Tout d’abord, je voudrais vous dire un grand merci et vous dire à quel point j’ai apprécié l’opportunité qui m’a été donnée.
Je peux clairement voir les bénéfices du kayak sur le développement fonctionnel de mes épaules !
J’ai beaucoup apprécié le matériel et les conseils que vous nous avez donnés.
Le contenu m’a paru très instructif et précieux.
Honnêtement, je me sens aujourd’hui beaucoup plus forte de mes mains lorsque je vais à la pêche et rien que pour cela, je peux vous dire un grand merci !
Vous avez fait un excellent travail de formation en poussant à travailler « dur » pour obtenir quelque chose de bien…
Honnêtement, c’était la première fois que je faisais du kayak et je n’étais évidemment pas préparée à cela, surtout après mon opération, mais vous ne pouvez pas savoir à quel point je me sens bien aujourd’hui !
Je considère que c’est un privilège et non un droit que d’apprendre en votre compagnie.
Je suis très reconnaissante à mon mari et à vous tous de m’avoir permis de vivre une telle expérience en faisant du kayak dans un environnement magnifique de pleine nature.
Merci encore de m’avoir aidée à pagayer alors que j’étais si fatiguée et j’espère rejoindre votre équipe à l’avenir.
Je vous remercie sincèrement, toutes et tous !!!
Catherine.
La plus expérimentée, dès son enfance :
Le plus expérimenté, depuis…sa naissance ! :
Christian
Le plus philosophe…
Ce week-end aura été le « dehors » et le « dedans ».
Je m’appuie pour cela sur l’une des symboliques de l’Allégorie de la Caverne de Platon, qui est que l’on a une idée des choses que de l’endroit où on se trouve.
Le dehors…
Qui ne connaît pas le canal de l’Ourcq, qui, alors que des études et essais avaient déjà été menés au XVIIème siècle, fut voulu, définitivement voulu, par Napoléon Bonaparte, pour apporter de l’eau potable à Paris.
Il avait en effet déclaré en 1801 « J’ai l’intention de faire de Paris la plus belle capitale du monde… Je veux faire quelque chose de grand et d’utile pour Paris. Quelles seraient vos idées à ce sujet ? », avait-il demandé à son ministre.
«Donnez-lui de l’eau ! » lui avait répondu Chaptal…
Il en fit donc démarrer la construction mais ne put malheureusement assister à la mise en eau, en 1825, de l’ouvrage qu’il avait souhaité pour les raisons qu’on connaît.
Ah ! Ces anglais… Ça aura été son deuxième Waterloo.
Ce canal, pour qui le voit, à pied ou en passant à côté ou du dessus en voiture, est d’une banalité « crasse ».
Le dedans…
Sur le canal, en canoë, ou de ses abords, à pied, on a une tout autre vision des choses, surtout sur 60 kilomètres, au travers de zones sauvages, méconnues, et invisibles du « dehors ».
On passe en effet du visible à l’invisible, donnant à cette sortie un caractère psychédélique.
Nous allons d’une dimension à une autre, où le spirituel, la quête « d’autre chose », l’emportent sur le temporel, le matériel.
Nous sommes « en dedans », alors que nous étions « en dehors ».
Et alors que nous avons plus souvent vu ce canal de l’extérieur, c’est nous, qui, « en dedans », sommes regardés.
Cela m’inspire une des interprétations de l’Existentialisme selon Sartre.
Chez l’Homme, l’existence précède l’essence. L‘Homme n’est rien d’autre que ce qu’il se fait.
L’être humain n’a pas une essence qui serait fixe et indépassable, mais, bien au contraire, il ne cesse de se dépasser lui-même.
M’apparaît aussi une vision einsteinienne de la chose, où le temps s’est arrêté, il n’existe plus.
Bien que nous soyons partis en groupe, je me suis retrouvé seul avec moi-même, où la résonance des lieux et de l’instant présent m’ouvraient l’univers des possibles.
Et justement, ce qui me paraissait difficilement réalisable, l’esprit l’emportant sur la matière, ce présumé impossible s’est réalisé.
Cette simple activité sportive et ludique, s’est transformée en une quête de moi-même, me forçant à aller puiser au plus profond de moi les ressources nécessaires, parfois insoupçonnées, pour que le chemin emprunté trouve son but, même si je sais qu’il n’est pas fini, d’un point de vue géographique, sportif, et philosophique.
Dominique