Week-end au Canal de l’Ourcq 662

Week-end au Canal de l’Ourcq 662

12 juin 2023 Canoë Randonnée 0

 

 

Week-end au Canal de l’Ourcq      662

Deux grandes journées ensoleillées de juin ont baigné cette petite sortie au fil de l’eau et du chemin de halage de ce Canal deux fois séculaire. Sa présentation pratique est détaillée dans l’article 661 de ce site.
Présentement, quelques commentaires des participants témoignent du vécu et expriment quelques ressentis…au long de ces 60 kilomètres sur des voies très bien tracées !

 

 

La plus jeune :

Nous avons fait un bon tour de canoë, pas loin de nos maisons et pourtant toujours aussi dépaysant.Un calme, une tranquillité et le silence. 
Une alternance de marche et de canoë qui nous a permis de faire 30 km par jour.
Un bon rythme avec changement toutes les heures environ. 
Une première journée en plein soleil, à mon rythme et celui de ma musique.
 
 
Une deuxième journée plus couverte le lendemain, au rythme des bavardages.
Des moments conviviaux de retrouvailles et de repas au moment des échanges de rôle.
Une bonne nuit légèrement arrosée, chaude et calme.
Merci pour cette activité.
Emilie.
 
La moins expérimentée :

Ouah !

Cher Christian et tout le monde !

Tout d’abord, je voudrais vous dire un grand merci et vous dire à quel point j’ai apprécié l’opportunité qui m’a été donnée.

 

 

Je peux clairement voir les bénéfices du kayak sur le développement fonctionnel de mes épaules !
J’ai beaucoup apprécié le matériel et les conseils que vous nous avez donnés.
Le contenu m’a paru très instructif et précieux.
Honnêtement, je me sens aujourd’hui beaucoup plus forte de mes mains lorsque je vais à la pêche et rien que pour cela, je peux vous dire un grand merci !

 

 

 

Vous avez fait un excellent travail de formation en poussant à travailler « dur » pour obtenir quelque chose de bien…
Honnêtement, c’était la première fois que je faisais du kayak et je n’étais évidemment pas préparée à cela, surtout après mon opération, mais vous ne pouvez pas savoir à quel point je me sens bien aujourd’hui !

 

Je considère que c’est un privilège et non un droit que d’apprendre en votre compagnie.
Je suis très reconnaissante à mon mari et à vous tous de m’avoir permis de vivre une telle expérience en faisant du kayak dans un environnement magnifique de pleine nature.
Merci encore de m’avoir aidée à pagayer alors que j’étais si fatiguée et j’espère rejoindre votre équipe à l’avenir.

Je vous remercie sincèrement, toutes et tous !!!
Catherine.

 

La plus expérimentée, dès son enfance :

Pour ma part, j’ai rejoint l’équipe en cours de route, le 2ème jour du week-end.
J’avais hâte de tester ce concept qui m’intéressait beaucoup, car il associait à la fois canoë et marche en alternance, deux activités qui me plaisent déjà séparément.
Nous avons alors commencé la journée, une équipe de trois sur l’eau, et la deuxième équipe de trois sur la terre ferme, longeant les bords du canal en permanence, pour une distance d’environ 5 km.
Les échanges se faisaient à peu près à chaque fois après avoir parcouru cette distance, qui couvrait approximativement 1h de temps.
 
 
 
J’ai trouvé ça vraiment bien agencé, car cela permet de ne pas trop se lasser d’une activité ou l’autre, et de ne pas trop se fatiguer sur un effort plus que l’autre. Le fait de varier les plaisirs est une très bonne idée!
 
 
 
 
 
Les paysages changeaient régulièrement et étaient diversifiés aussi, passant de certains coins d’ombrage à certains passages très ensoleillés, d’un champ de coquelicots à un endroit à travers bois, d’un ciel bleu à un ciel orageux (mais sans jamais le prendre sur la tête, comme d’habitude avec SJV, où nous sommes, il ne pleut pas!)
 
 
Sans compter certains camarades de promenade, canards, cygnes et leurs petits, ragondins, mouettes, et même une tortue…
C’était une très belle journée, entourée de coéquipiers efficaces et motivés, et évidemment dans la bonne humeur !
Merci pour cette initiative, pour l’organisation, et pour la présence de chacun.
Je serai partante sans hésiter pour la prochaine édition !
 
Laetitia 
 

Le plus expérimenté, depuis…sa naissance ! :

 

A la faveur d’une telle sortie, où nulle recherche de performance ou de sensations fortes ne peut avoir de place, où l’environnement naturel ne peut être exceptionnel même s’il n’est pas sans intérêt, où il n’est pas de mise de rechercher les classiques éléments ludiques et festifs des regroupements humains, ce qui va m’intéresser,
 
 
ce sont les personnes qui participent, leurs attitudes, leurs comportements, leurs actions, leurs sensations, leurs ressentis. Leurs évolutions, leurs progrès.Ce sont elles qui donnent l’essentiel de la valeur, elles sont les personnages dans le décor, elles font que cette sortie ne peut être, et ne sera jamais comme d’autres, même avec le même contenu d’activités.
 
 
Le déroulé, l’histoire, les souvenirs seront forcément uniques, et le seront d’autant plus que le groupe formé n’est jamais le même, issu de rapprochements plus ou moins improbables, et que l’enchaînement des événements n’est pas programmé…une bonne part étant laissée à l’aventure, en dépit d’une organisation soignée.Dans cette équipée, une entente s’installe spontanément, chacun et chacune veille sur autrui autant que sur soi-même, même si le contexte et la nature des actions ne présentent guère de risque notoire, quoique sur l’eau un simple incident puisse vite devenir un grave accident, la problématique de la noyade n’étant jamais à exclure.Plus avant que l’entente, certains événements, certaines anecdotes vont générer des actes d’entraide, de solidarité, de partage des tâches et des efforts ou du matériel…comme l’exprime si bien le dicton : « on rame dans le même bateau », et c’est ici fort à propos !
 
Individuellement, le goût de l’effort (tant en perdition depuis quelques décennies), le jeu de l’auto-défi qu’on se lance, l’endurance, la volonté de « parvenir à » et même de « réussir », avec un fond d’amour-propre, de dignité, de fierté bien placée, font leur bout de chemin dans les esprits !On peut ajouter l’acquisition de connaissances, de techniques, le partage de savoir-faire entre les plus expérimenté(e)s et les autres, les échanges d’idées à tous sujets de conversation, le tout dans un réciproque enrichissement.C’est pourquoi ces deux jours m’ont semblé très positifs, la météorologie y ayant contribué, face à un groupe d’hommes et de femmes qui ont vécu ensemble et porté un projet à terme, en se l’appropriant collectivement sans pour autant y perdre leur individualité, leur originalité, leur personnalité,…leur liberté.

Christian

Le plus philosophe…

Ce week-end aura été le « dehors » et le « dedans ».

 Je m’appuie pour cela sur l’une des symboliques de l’Allégorie de la Caverne de Platon, qui est que l’on a une idée des choses que de l’endroit où on se trouve.

 

Le dehors…

   

 

Qui ne connaît pas le canal de l’Ourcq, qui, alors que des études et essais avaient déjà été menés au XVIIème siècle, fut voulu, définitivement voulu, par Napoléon Bonaparte, pour apporter de l’eau potable à Paris.
Il avait en effet déclaré en 1801 « J’ai l’intention de faire de Paris la plus belle capitale du monde… Je veux faire quelque chose de grand et d’utile pour Paris. Quelles seraient vos idées à ce sujet ? », avait-il demandé à son ministre.
«Donnez-lui de l’eau ! » lui avait répondu Chaptal…
Il en fit donc démarrer la construction mais ne put malheureusement assister à la mise en eau, en 1825,  de l’ouvrage qu’il avait souhaité pour les raisons qu’on connaît.
Ah ! Ces anglais… Ça aura été son deuxième Waterloo.

 Ce canal, pour qui le voit, à pied ou en passant à côté ou du dessus en voiture, est d’une banalité « crasse ».

 Le dedans…

    

 

 

Sur le canal, en canoë, ou de ses abords, à pied, on a une tout autre vision des choses, surtout sur 60 kilomètres, au travers de zones sauvages, méconnues, et invisibles du « dehors ».
On passe en effet du visible à l’invisible, donnant à cette sortie un caractère psychédélique.

 

Nous allons d’une dimension à une autre, où le spirituel, la quête « d’autre chose », l’emportent sur le temporel, le matériel.

Nous sommes « en dedans », alors que nous étions « en dehors ».
Et alors que nous avons plus souvent vu ce canal de l’extérieur, c’est nous, qui, « en dedans », sommes regardés.
Cela m’inspire une des interprétations de l’Existentialisme selon Sartre.

 

Chez l’Homme, l’existence précède l’essence. L‘Homme n’est rien d’autre que ce qu’il se fait.
L’être humain n’a pas une essence qui serait fixe et indépassable, mais, bien au contraire, il ne cesse de se dépasser lui-même.

M’apparaît aussi une vision einsteinienne de la chose, où le temps s’est arrêté, il n’existe plus.
Bien que nous soyons partis en groupe, je me suis retrouvé seul avec moi-même, où la résonance des lieux et de l’instant présent m’ouvraient l’univers des possibles.

 

 

Et justement, ce qui me paraissait difficilement réalisable, l’esprit l’emportant sur la matière, ce présumé impossible s’est réalisé.
Cette simple activité sportive et ludique, s’est transformée en une quête de moi-même, me forçant à aller puiser au plus profond de moi les ressources nécessaires, parfois insoupçonnées, pour que le chemin emprunté trouve son but, même si je sais qu’il n’est pas fini, d’un point de vue géographique, sportif, et philosophique.

Dominique

 

Et voici quelques clichés supplémentaires..
 
 
 

 

 

 

 

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