Mimi visite puis équipe le Petit Siblot 500

Mimi visite puis équipe le Petit Siblot 500

14 février 2022 Spéléologie 0

Mimi visite puis équipe le Petit Siblot         500

Dans le cadre de sa préparation au Berger 2022, Mimi s’est embarquée dans un séjour de 75 heures, à base de randonnée dénivelante, de via ferrata et de canyonisme, avec un rythme raisonnable, mais aussi un enchaînement soutenu.
Pour la phase « spéléologie », la cavité initialement retenue était le Gouffre des Bruyères, mais il a fallu y renoncer car beaucoup de pluie dans les heures précédant la visite prévue, et ce n’est pas une cavité à fréquenter quand le ruisseau intermittent qui s’y jette se met en charge…
Il fallut donc se replier ailleurs, et le gouffre du petit Siblot fit l’affaire, mais avec un aménagement particulier : le parcourir totalement trois fois de suite, sur l’itinéraire classique.
Sur ces trois fois, Mimi devait équiper de A à Z puis déséquiper.
Voici l’histoire, contée en duo…

Nous rejoignons Nanou à Séchin, lieu de rendez-vous nocturne pour être proche de notre spéléo du lendemain au Gouffre du Petit Siblot.

Nous décidons d’aller dormir sur l’aire de pique-nique. Nanou et Cricri adeptes de la nuitée dehors se préparent une tente maison, moi je me réserve la couchette du Jumpy.  Il est prévu environ 10 mm de pluie dans la nuit.
La « tente » en question sera constituée d’une vulgaire bâche en polyéthylène tissé sommairement tendue en pente sur un lacis de cordelettes entre un arbre et une table de pique-nique. Seul détail, cette bâche est, à l’origine , cousue tridimensionnelle, ce qui implique de la replier par en-dessous pour éviter la formation de poches au-dessus. Les lits sont installés, avec la belle couche de mousse isolante expansée, mais aussi étanche….
Nous mangeons tranquillement dans le Jumpy et sa petite table aménagée car dehors il commence à pleuvoir…et assez frais, on est en février!

Après quelques bavardages, je m’installe confortablement à l’arrière du Jumpy. Merci aux boules Quies qui me permettront de dormir malgré le bruit de la pluie et des gouttes d’eau frappant la carrosserie.
Un petit réveil au milieu de la nuit pour voir apparaître Cricri, venant s’installer à l’avant du camion. Personnellement je pensais qu’il avait eu trop froid.
Au petit matin, 7h45 , personne ne bouge. Bizarre car habituellement je suis la dernière levée…..je réveille donc Cricri et trouvons Nanou dans sa voiture. Ils m’expliqueront avoir eu quelques fuites nocturnes….
C’est que le polyéthylène tressé n’est pas étanche sous la pression, il faut que l’eau « roule » dessus, d’où la pente marquée qu’on lui a donnée.
En fait,  de 10 mm de pluie sur 3 ou 4 heures, il en est tombé beaucoup plus, et avec force, ce qui a créé un ruissellement en sous-face, lequel s’est accumulé dans les fameuses poches intérieures…qui, volumineuses, se sont peu à peu emplies de quelques litres d’eau, puis brutalement déversées sur les presque dormeurs, l’eau s’accumulant dans le creux douillet que leurs corps formaient sur la couche de mousse.
Transformés en poissons rouges, il leur fallut quitter leurs bocaux et se rapatrier dans les véhicules…

On prend notre petit déjeuner, plutôt amusés qu’affectés par cette anecdote nocturne, et préparons le matériel.

Après une marche d’approche dans la forêt, toute de mousse verte vêtue, nous atteignons une grille au sol, entrée du gouffre.
Cette dernière est fort solide, et très lourde, et on imagine aisément que d’être refermée par accident ou par un individu malveillant pourrait poser un grave problème pour ressortir, l’entrée étant verticale et profonde, étroite de surcroît…Mais heureusement il existe une autre issue « de secours »

Nanou installera le premier tour. Cricri la laisse chercher et réfléchir aux meilleurs dispositifs.
L’élu sera un superbe amarrage en « Y », formé de deux sangles opposées installées sur des arbres et de la corde monobrin d’un côté et gansée de l’autre, le tout sur nœud de huit classique.
Il s’agit de soigner tout cela pour que la corde de frotte nulle part sur les bords de l’orifice d’à peine 30 cm de large dans sa section la plus mince.

Une fois le fond atteint, nous faisons « rapidement » un aller retour surface/fond sur les cordes installées et mangeons au fond. Quelques mésaventures avec mon bloqueur de poitrine  entament un peu ma confiance. Celui-ci étant sorti de la corde lorsque je remontais le puits du fond, et ne se bloquant pas toujours directement. Du coup je stresse un peu lors de la grande remontée, et, pour en ajouter « une couche », la corde me fait tourner sur moi-même… bref, j’ai connu plus rassurant !

Ensuite on remonte le 2ème tour, et Nanou déséquipe.

Nous voila au début du 3ème tour, à mon tour d’équiper.
Je m’inspire évidemment de ce que Nanou vient de faire, elle-même bien guidée par le brochage pré-établi, mais pas toujours. Le 1er puits est fixé en extérieur sur des arbres, et passe dans le goulet de la roche, bien  étroit, équipé comme décrit précédemment,  pour une descente de 7 mètres.
Je remarque que dès les premiers mètres, la cavité est bien décorée, de toutes parts.

Ensuite vient un 2ème puits de près de 20 mètres avec une petite main courante d’approche et de contournement et un fractionnement. J’installe un nœud Mickey (C’est l’occasion d’apprendre que son autre surnom , »Bunny », serait plus approprié car les oreilles du nœud ressemblent bien davantage à celles d’un lapin qu’à celles d’une souris !!!) en tête de puits, sans grande difficulté. D’abord parce qu’on venait de le faire 2 fois sur les cordes de Nanou, ensuite parce que je prends de l’assurance quant à la mise dans le vide.

Le fractionnement est à hauteur pour un appui de pied, le reste étant dans le vide, on fera sans pédale…
Néanmoins, après coup, je me suis dis que j’aurais pu façonner une pédale de franchissement avec une grande boucle de corde car je savais qu’elle ne serait pas trop courte…ça aurait facilité les passages des équipiers, en plus du mien, et facilité le déséquipement…)
Toute cette descente, dans un vaste espace, est faite entourée de concrétions plus ou moins massives, omniprésentes

Vient ensuite une traversée facile suivie d’une longue descente dans les éboulis. La corde fixée avec installation de plaquettes, un Bunny en tête de toboggan puis deux fractionnement confortables, nous descendons pour arriver au pied de cette belle salle, d’environ 20 mètres sur 30 et autant de hauteur, totalement décorée, calcitée, avec d’étonnantes concrétions en « piles d’assiettes », et j’y aperçois même quelques chauves-souris…des Rhinolophes…bien haut suspendus à leur pattes si fines.

Vient après une montée de 3 à 4 mètres sur corde « fixe » dans la grotte, sans aucune difficulté

Ensuite je trouve un passage fort « sympathique » d’étroitures, pas très sévères, mais au sol fort inégal qui me triture des chairs avec un petit ressaut de 2 mètres. Nanou aura hésité grandement lors du 1er passage ne voyant pas trop le fond, et craignant que la remontée soit difficile.
De fait, l’ayant déjà éprouvée, je ne me pose pas de question, et débarque sur cet étonnant balcon qui domine la magnifique salle inférieure.

Enfin j’effectue équipement de la dernière main courante, finissant sur un puits de 7 mètres avec un bon palier.
Cela me permet de réviser le nœud « Bunny », puis des nœuds « Papillon » ou Huit sur ganse, mais surtout de maîtriser la configuration du « faux facteur 2 », un nœud en huit gansé tel qu’il ne se trouve pas plus haut que le dernier amarrage le précédant, la ganse pouvant, elle, être amarrée bien plus haut, le cas échéant ici.

Bien évidemment, on aura visité la salle et admiré une ultime fois les concrétions diverses, étonnantes colonnes très hautes bien que grêles, décors surprenants aux détours de chaque nouveau pas, du blanc pur aux ocres sombres, avant de remonter définitivement…et de quitter des Petits Rhinolophes dont on se demande comment ils parviennent jusque là sans se cogner ou abîmer leurs ailes dans le boyau d’accès, pentu, étroit et tortueux, riche d’excroissances pariétales…étonnantes autant qu’admirables ces petites bêtes !

Lors du déséquipement pas de grosse problématique. Après avoir enlevé la première main courante du fond, Cricri décide de nous faire visiter une partie de la grotte très peu vue…car on en a le temps, et que ce sera « formateur » …Et pour cause, l’installation est assez cachée et sportive.

Nanou s’y collera. Par défaut de taille je poserai la première plaquette en écrasant au passage la cuisse de Cricri qui le l’a prêtée en guise d’escabeau. Puis Nanou installera une main courante avec les plaquettes au-dessus de la tête et des appuis de  pieds pas énormes, et pentus.
Le passage d’une arête ne sera pas le plus facile, mais les poseurs de chevilles ont bien travaillé, et c’est raisonnablement praticable.
Bravo Nanou, qui nous offre le passage vers une zone mystère, dans laquelle on s’amusera à tester quelques petits passages pour dénicher une suite possible ???….Bien sûr, nous n’aurons pas été les seuls !


Néanmoins, ce petit supplément apportera sa variété de concrétions dont un gour à la lèvre finement ciselée et quelques bouquets de stalactites préservés çà et là…le tout dans un ensemble bien moins maculé qu’ailleurs par les passages et les mains gantées sales des visiteurs.
Cri-cri précisera d’ailleurs qu’avant cette voie ouverte depuis peu, l’accès était bien plus délicat et imposait de passer par une belle paroi dont on tirait des amarrages naturels, au prix de salissures majeures et au risque de briser les formations les plus fragiles.

Après cela, nous voilà repartis vers la surface. Je défais petit à petit les plaquettes, mousquetons et range la corde dans le sac. Sac que j’ai dû apprendre à remplir et manipuler…. Non… parce que quand Cricri tire sur la corde, le sac vient. Mais moi après avoir monté quand je tire sur la corde, le sac reste en bas…. Forcément vu que je ne l’avais pas attaché à moi ou bien mis en laisse à la corde !


Nanou, mon équipière…

Ensuite, même attaché, quand je tire il reste bloqué dans un obstacle, faute d’avoir anticipé son parcours….. donc il faut redescendre le débloquer. Enfin, après récupération du matériel, le sac au fond du puits est lourd à faire monter….mais tout cela, je l’apprends, je vais le maîtriser de mieux en mieux.
Tant mieux, car le Berger, je vais devoir le parcourir avec un sac… au moins sur un tiers du parcours, et pas le plus facile.

Nous voila ressortis en fin d’après-midi…il fait déjà nuit.
Retour au village vers 19h après 1500 m de chemin puis de route, déshabillage, rhabillage, rangement du fourbi…
Départ pour Charquemont et la via des Echelles de la Mort…mais ce sera pour demain !

  Merci encore pour ces nouvelles aventures vécues dans la joie et la bonne humeur…

 

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